I.2. Le risque urbain : spécificité urbaine ou simplement risque dans la ville ?

Mais l’augmentation des risques liés à la ville tient-elle seulement à l’augmentation des enjeux qui s’y trouvent, ou y a-t-il une spécificité des risques urbains ? Des recherches récentes ont montré l’existence d’une dialectique entre risque et urbanisation, tant et si bien que les géographes préfèrent le terme de risque urbain à celui de risque dans la ville (D’Ercole, 1994 ; November, 1994 et 2002 ; Pigeon, 1996 et 2005 ; Reghezza, 2006). Le terme de risque urbain désigne à la fois des phénomènes perçus comme spécifiquement urbains, générés par la ville elle-même, et des risques à première vue exogènes, mais amplifiés par l’urbanisation.

La première catégorie concerne en réalité des risques qui ne sont pas exclusivement liés à la ville mais qui lui sont associés (Chaline et Dubois-Maury, 2004 ; Reghezza, 2006) : les risques technologiques, et tout particulièrement les risques industriels, les risques sanitaires et environnementaux, parfois qualifiés de pathologies urbaines, tels la pollution, la dégradation des paysages, le bruit ou le stress, et le risque social.

La deuxième catégorie renvoie quant à elle plus particulièrement aux interactions entre risque et urbanisation. La prise en compte de la dialectique qui existe entre risque et urbanisation tend à favoriser une lecture endogène du risque urbain.