I.2.c. Des pistes de réflexion pour une stratégie de gestion globale

L’étude globale a démontré que des crues aussi importantes que les événements catastrophiques de 1840 et 1856 peuvent encore se produire. Par ailleurs, elle a mis en évidence l’impossibilité de mettre l’ensemble de la vallée à l’abri des inondations : « une telle stratégie aurait des conséquences dommageables sur les secteurs bénéficiant actuellement d’un fort niveau de protection. Plus grave encore, elle pourrait remettre en question la sécurité des digues de la Compagnie Nationale du Rhône » (Hydratec pour Territoire Rhône, 2003). Ainsi, l’endiguement des plaines situées à l’amont de Lyon entraînerait une augmentation du débit de pointe d’une crue centennale de 1 000 m3/s (soit près d’un quart) dans la traversée de la ville.

Face à ce constat, quatre objectifs sont proposés :

• Prévenir toute aggravation du risque qui pourrait résulter d’une évolution du lit (réduction des zones d’expansion des crues dont l’EGR a réaffirmé le rôle d’écrêtement du débit de pointe, sédimentation dans le Vieux Rhône et dans les retenues), de l’augmentation des enjeux exposés aux crues, de la détérioration des systèmes de protection actuels (on craint en particulier les ruptures de digues) ou d’une mauvaise anticipation de la crue.
• Réduire la vulnérabilité des enjeux situés en zone inondable.
• Atténuer l’aléa dans les secteurs à enjeux fortement et fréquemment inondés, en particulier pour les crues moyennes, grâce à l’amélioration de la capacité de stockage des plaines d’inondation ou à la création de zones d’expansion des crues (ZEC) et, si l’absence de conséquence dommageable à l’aval est démontrée et en cas d’enjeu majeur, des mesures de protection rapprochées (création ou rehaussement de digues).
• Prévenir une catastrophe de grande ampleur en cas de crue exceptionnelle (crue centennale et au-delà) dans les secteurs habités en améliorant la prévision, la prévention et la gestion de crise.

(source : Hydratec pour Territoire Rhône, 2003, p. 22-23).