III.2.d. Quelle crue de référence pour gérer le risque sur la Saône ?

Deux problématiques principales semblent se dégager dans le Val de Saône. D’une part, la représentation des riverains et des acteurs locaux dénonce une aggravation des crues juste débordantes et met en cause le rôle des barrages de navigation. D’autre part, la volonté affichée récemment par l’Etat de durcir la réglementation du risque au nom de l’intérêt général et du principe de précaution soulève un certain nombre d’observations. Sur la Saône, le maximum historique de 1840 est nettement supérieur aux crues de référence sur lesquelles la réglementation s’est longtemps appuyée : crue centennale calculée pour les PER des communes situées en dehors du territoire du Grand Lyon, crue de 1955, de période de retour inférieure à 70 ans, sur les communes de l’agglomération, et aucune crue sur la Saône lyonnaise où le PPRI du Grand Lyon, en cours d’instruction, constitue la première cartographie réglementaire.

Ce constat pose tout d’abord la question de l’aggravation du risque : aucune prescription particulière n’existait dans le lit majeur historique non inondé par les crues de référence et ailleurs les cotes réglementaires se trouvent très probablement en-dessous des hauteurs d’eau résultant d’une crue exceptionnelle. Le risque a-t-il augmenté, et si oui, comment, alors, gérer l’existant ?

Par ailleurs, le durcissement de la position de l’Etat n’est-il pas source de conflit entre les acteurs ?