I.2.c. Théorie de l’auto-organisation critique appliquée au risque

La théorie de l’auto-organisation critique, qu’A. Dauphiné suggère d’appliquer à l’étude des risques (A. Dauphiné, 2001), relève elle aussi de la prise en compte des dynamiques. Cette approche s’inscrit dans le cadre de la théorie plus générale du chaos, à laquelle s’apparente l’approche systémique. Le comportement des systèmes auto-organisés est régi par deux lois fractales : d’une part, ces derniers « subissent une double évolution, une évolution générale très lente, et des évolutions très brutales pendant un intervalle de temps très bref », d’autre part, les mécanismes auto-organisés critiques « façonnent des structures spatiales fractales » (ibid.). On a donc un temps long, que P. Péguy (2001) qualifie d’horizontal, inhérent au fonctionnement de chaque système, et un « temps-action », issu de systémogénèses successives, qui introduit la verticalité. Cette approche de la complexité par le temps se combine là encore avec l’organisation spatiale, marquée par la prise en compte d’objets à dimension fractale, aux limites imprécises.