III.1. Les différentes échelles temporelles de l’analyse diachronique

Si la longue durée permet une mise en perspective nécessaire pour mieux comprendre le risque et les interactions qui le fondent, notre analyse portera essentiellement sur l’échelle historique et le temps court, soit environ les deux derniers siècles. En effet, la croissance de Lyon nécessite la conquête de nouveaux quartiers gagnés sur l’espace alluvial à partir de la fin du XVIIIe siècle, qu’on a cherché ensuite à protéger contre les inondations.

C’est surtout à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que commence l’essor des actions humaines en lit mineur et en lit majeur, sur l’espace du risque comme à l’échelle du bassin versant (il est bien entendu inutile de préciser que les interactions homme-nature existent déjà à l’Holocène, et jouent un rôle sur les crises érosives) : les grands travaux d’endiguement commencent dès 1837-38 (le Service Spécial du Rhône est créé en 1838). C’est aussi le moment d’occurrence des deux dernières manifestations hydrologiques de la péjoration climatique du Petit Age Glaciaire que sont les crues catastrophiques de 1840 et 1856. Par ailleurs, on dispose à partir de là d’observations précises et d’une documentation abondante concernant les grandes inondations, qui permettent une analyse fine du risque.