III.3. Les sources employées et leur traitement

La démarche s’appuie sur le recoupement et l’analyse critique de différentes sources documentaires écrites, cartographiques, photographiques, sur un travail de terrain et d’enquête mené auprès des acteurs locaux. Il s’agit d’associer, sur l’ensemble de la période :

La méthode mise en œuvre a consisté en une démarche hypothético-déductive : pour pousser plus avant nos hypothèses, il s’est avéré utile de compléter le travail d’archives mené dans les deux premières années du doctorat pour préciser certains points ou vérifier certaines hypothèses. Nous avons ainsi dépouillé plus de 150 mètres linéaires d’archives. Ce travail systématique a permis d’enrichir certains faits connus, et surtout de faire de nouvelles découvertes qui semblent ne jamais avoir été analysées jusque-là.

Précisons ici que notre travail n’a pas porté sur une analyse formalisée du jeu d’acteurs mais sur une approche plus pragmatique de la question. Il s’agit de comprendre ce qui sous-tend la prise de décision d’une action ou son absence, autrement dit ce qu’il en est de la logique de la gestion du risque. Quelles sont les revendications des communes vis-à-vis de l’inondation ? Quelle est la réaction de l’administration ? Les politiques sont-elles globalisées ou territorialisées, et qu’est-ce qui les sous-tend ? Qu’en est-il du gradient ville-campagne par rapport à l’inondation ?

Une des premières étapes fut de dresser un inventaire local et national des cartes et plans anciens couvrant l’espace du Y lyonnais pour la période des XIXe-XXe siècles. C’est à partir de ce tour d’horizon qu’une stratégie d’acquisition des données a pu être définie, avant de sélectionner, acquérir, scanner et géoréférencer les documents pertinents.

On a la chance de disposer sur Lyon et ses environs d’une bonne série chronologique sur notre période d’observation. Deux corpus de données ont été constitués :

Trois séries de cartes topographiques anciennes au 1/40 000e ou 1/50 000e, scannées par l’IGN puis géoréférencées par le CRENAM, à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne. Le travail de recalage n’a pas été aisé, étant donné les caractéristiques variées des types de levés, qu’on ne connaît pas toujours de façon détaillée. La précision du recalage effectué permet approximativement de superposer les différentes cartes au 1/30 000e (avec malgré tout de fortes variations locales).

Par ailleurs, nous avons recalé les planches au 1/10 000e des atlas du cours du Rhône et de la Saône des Ponts-et-Chaussées levées au milieu du XIXe siècle et récemment scannées par le Service de la Navigation du Rhône et de La Saône.

On dispose ainsi d’un fond cartographique géoréférencé pour cinq dates : l’actuel, avec les scans 25 de l’IGN, sur lesquels se superposent les cartes de 1836 33, 186034 et 194935:

L’interprétation des cartes anciennes nécessite un certain nombre de précautions. Il est souvent difficile d’estimer la validité planimétrique et thématique des cartes topographiques anciennes. Certaines sont des minutes de terrain entachées d’une erreur de localisation importante. De plus, les cartes éditées ont souvent fait l’objet de corrections successives sur les plaques originales, ce qui empêche de dater exactement l’état de l’occupation du sol dont elles rendent compte. Par ailleurs, il importe de mener une analyse critique des informations fournies : en effet, la nomenclature n’est pas la même selon les époques, et la même dénomination peut recouvrir des réalités différentes. Enfin, une autre difficulté à prendre en compte tient au fait que les types d’occupation du sol inventoriés varient au fil du temps : certains ne sont figurés qu’à quelques dates seulement.

Notes
33.

Quatre feuilles des minutes de terrain dessinées au lavis par quart de la feuille de Lyon de la Carte d’Etat-Major, couleur, échelle 1/40 000e

34.

Atlas du cours du Rhône et de la Saône dressés par les Ponts et Chaussés, levés et gravés de 1857 à 1866, planches noir et blanc, échelle 1/10 000e], 1902 [une feuille : Lyon XXX-31 type 1900, couleur, échelle 1/50 000e

35.

Trois feuilles (1942-1952) : XXX-31 (Lyon), XXXI-31 (Montluel) et XXX-32 (Givors), deux factures différentes, couleur, échelle 1/50 000e

36.

11 feuilles couleur ou noir et blanc (1880-1884), échelle 1/10 000e

37.

15 feuilles type 1922 (1949-1951) , couleur, échelle 1/20 000e

38.

11 feuilles  type 1922 (1971-74) , couleur, échelle 1/25 000