II.2. La métamorphose des fleuves dégage de très basses terrasses

Les découvertes récentes permettent en effet d’imaginer un paysage fluvial en pleine mutation lors de l’arrivée de la colonie romaine au milieu du Ier siècle avant J.-C (fig. 9). Cependant qu’une morphologie de tressage est acquise au Premier Age du Fer, la période de la Tène, réputée sèche, inaugure une phase de calme hydrologique. Les fleuves se métamorphosent et abandonnent le tressage, les lits du Rhône et de la Saône se simplifient puis, très probablement, s’encaissent. Le site de la Presqu’Ile est alors en cours d’évolution : la topographie est encore marquée par les paléochenaux qui fonctionnent toujours lors des crues et, aux II-Ier siècles BC, la confluence migre en aval de la place Saint-Georges. La bande active du Rhône se contracte et se déplace vers l’est, suivie par la Saône, jusque là plaquée au pied de la colline de Fourvière, qui va prendre son emplacement actuel autour du début de notre ère. L’espace insulaire situé entre le bras primitif de la rivière et le nouveau chenal correspond au quartier Saint-Jean actuel. Le confluent, plus au nord qu’il ne l’est aujourd’hui, se décale donc vers l’est, et la Presqu’Ile actuelle se met en place.

Fig. 9. La métamorphose du site alluvial de Lyon. De haut en bas : à la fin du Ier Age du Fer, autour de notre ère et à la fin du 1
Fig. 9. La métamorphose du site alluvial de Lyon. De haut en bas : à la fin du Ier Age du Fer, autour de notre ère et à la fin du 1er siècle après J.-C.

(source: dessins de Plantevin in Arlaud et al., 2000, modifié).