III. Une tendance à l’incision dans une période favorable à la conquête des basses terres, prolongée jusqu’au Moyen-Age.

III.1. Repli urbain de la fin de l’Antiquité au milieu du Moyen-Age

On sait peu de choses sur la période allant de la fin de l’Antiquité au milieu du Moyen-Age. Il est tenu pour acquis que la ville se replie au pied de la colline de Fourvière, en rive droite de la Saône, suite à l’abandon de la ville haute. L’instabilité politique au moment de la chute de l’Empire et dans les siècles suivants aurait favorisé le pillage des canalisations de plomb alimentant les aqueducs de Fourvière, provoquant l’abandon total de la ville haute, dépourvue de point d’eau. J.-P. Bravard suppose que la ville était alors probablement partiellement repliée sur les points hauts de la plaine, en particulier lors de la très probable crise hydrologique du Haut Moyen-Age (Bravard, 2007).

La période carolingienne est marquée par une disparition quasi-complète de la ville, comme l’indique B. Gauthiez (1993) dans son étude de la formation et de l’évolution de l’espace urbain, pour laquelle il a reconstitué la cartographie de la ville du Moyen-Age. Repliée sur une étroite bande en rive droite de la Saône, Lyon aurait connu son extension minimum du VIIe au IXe siècle, et n’aurait pas comporté plus de 1 500 habitants à l’arrivée de Leitrade, au début du IXe siècle (ibid.).