Chapitre 2. Essor industriel et amorce de la conquête du lit majeur

Après une période de retrait puis de redéveloppement de la cité médiévale sur les espaces favorables des bords de Saône et de la basse terrasse de la Presqu’Ile, Lyon va connaître un essor constant à partir de la Renaissance qui impose le gain de nouvelles terres délaissées jusque-là du fait de la contrainte fluviale. Dans un premier temps, les lyonnais vont assainir les terres marécageuses situées aux extrémités de la Presqu’Ile avant de chercher à conquérir de nouveaux espaces sur le fleuve. Mais alors, le paysage fluvial semble évoluer en lien avec la péjoration hydroclimatique du Petit-Age Glaciaire. On s’attend donc à percevoir les signes d’interactions très fortes entre la ville et ses fleuves.

Dans les paragraphes qui suivent, nous détaillerons les étapes de l’urbanisation de la Presqu’Ile et celles de son endiguement avant de nous intéresser aux prémices de l’extension de la Lyon sur la rive gauche du Rhône, largement inondable et, pour ces raisons, longtemps délaissée par les Lyonnais. Nous chercherons à savoir si la crise hydroclimatique du Petit Age Glaciaire s’est faite sentir à Lyon, et de quelle manière. Si tel est le cas, les riverains ont-ils perçu l’aggravation de la contrainte fluviale, et quelles tentatives de réponses ont alors été apportées par la société ?