II.1.b. L’aménagement de la rive gauche et les premiers quais de la Saône (1605-1649)

Le développement de l’activité commerciale et du trafic fluvial permet de doter la ville de ses premiers quais véritables, aménagés en gradins, pour faciliter la circulation des piétons et le déchargement des marchandises (cf. carte de synthèse de l’endiguement de la Saône, fig. 18 p. 99).

Une série d’ouvrages est ainsi édifiée sur la Saône dans la première moitié du XVIIe siècle, essentiellement en rive gauche de la rivière. Il ne s’agit pas d’un endiguement continu mais d’une succession de quais embryonnaires et de ports en gradins s’avançant dans la rivière. Le quai des Augustins est établi dès 1605, continué vers l’aval par le quai Saint-Antoine et le quai des Célestins, achevés en 1624, et vers l’amont par le quai Saint-Vincent, construit de 1618 à 1623 le long du bourg du même nom. D’abord barré à l’amont par le bastion Saint-Jean qui contrôlait le défilé de Pierre-Scize, ce dernier ouvrage est rapidement prolongé vers le nord par le quai d’Halincourt (fig. 16). En 1639, le marquis d’Halincourt, alors gouverneur de Lyon, fait en effet pratiquer une porte au droit du fort Saint-Jean et construire une nouvelle route en direction de Neuville, qui remplace le long de la plaine de Serin l’étroit et tortueux chemin déjà existant en rive droite. Ainsi desservi, le quartier de Serin va alors se développer grâce au trafic fluvial et devenir un bourg de pêcheurs et de mariniers à l’activité grandissante. Un pont sera ensuite édifié à l’extrémité du quai, de 1729 à 1743.

Fig. 16. Le quai d’Alincourt à l’entrée du défilé de Pierre-Scize au milieu du XVIIIe s.
Fig. 16. Le quai d’Alincourt à l’entrée du défilé de Pierre-Scize au milieu du XVIIIe s.

Vue prise de l’amont vers l’aval. Lithographie de Lallemand, BM Lyon in Pelletier, 2002b.