II.4.a. L’interdiction des constructions en pisé ne sera pas partout respectée

Constatant que l’essentiel des pertes immobilières est imputable à l’usage du pisé de terre dans les constructions, les communes inondées édictent de nouveaux règlements de voirie limitant l’emploi de ce matériau de construction :

  • A Vaise, tous les bâtiments édifiés dans le périmètre inondé en 1840 doivent posséder un soubassement en pierre dépassant de 1 m le niveau des plus hautes eaux. Ailleurs, les murs doivent être en pierre jusqu’au premier étage des maisons.
  • A Caluire, les murs de maçonnerie sont obligatoires et doivent avoir une revanche de 50 cm sur la crue de 1840. Le conseil municipal de Caluire décide par ailleurs d’implanter des repères de crue sous forme de poteaux répartis en différents points de la plaine.
  • Le maire de La Guillotière signe un acte de voirie municipale dès le 7 novembre 1840 imposant un soubassement en maçonnerie jusqu’à 60 cm au-dessus du maximum de 1840. L’obligation s’applique aussi à l’existant, dont les maçonneries doivent être surélevées jusqu’au niveau indiqué. Contrairement à la vallée de la Saône, où le traumatisme est tel que le règlement sera appliqué à la lettre, les prescriptions ne seront manifestement pas observées en rive gauche, où, comme on va le voir, les maisons bâties en pisé s’effondreront par centaines en 1856.