IV. Une protection coûteuse à laquelle tous les acteurs consentent. Une fois pour toutes ?

IV.1. Montant total des travaux de protection effectués suite à la crue

Au total, le montant de l’ensemble des travaux de défense, qui s’étalent de 1856 à 1870, se porte à près de 26 millions de francs, dont 20,3 millions répartis à frais communs entre la ville et l’Etat, près de 5 millions demeurant à la seule charge de la ville145 (tab. 8).

Pour financer ces dépenses exceptionnelles, qui ne peuvent être assurées par les ressources ordinaires de la commune, l’Etat a autorisé la Ville à percevoir une surtaxe d’octroi par le décret du 25 avril et la loi du 1er juin 1857. Dans sa délibération du 13 mars 1857, le conseil municipal a en effet demandé l’augmentation de la taxe sur les alcools, dont le produit doit être entièrement affecté à l’exécution des travaux reconnus nécessaires pour préserver la ville des débordements du Rhône et de la Saône. Il est ainsi perçu 1 franc supplémentaire par hectolitre d’eau de vie, de vin, de vinaigre ou de bière. Cette taxe additionnelle entre en vigueur au 1er juillet 1857 et doit initialement prendre fin six ans et demi plus tard, à la fin de l’année 1864. Mais elle est finalement prolongée pendant cinq années supplémentaires, c’est-à-dire jusqu’au dernier jour de 1869. Au total, la somme dégagée pour le financement de la défense de la ville contre les inondations s’élève à près de 8,2 millions de francs. En plus de cela, la Ville réalise un emprunt exceptionnel ; le reste de la dépense est financé par l’économie du montant des subventions accordées d’ordinaire aux Hospices Civils, qui ont été suspendues en échange de la plus-value que la réalisation du quai Joinville a apporté aux terrains que ces derniers possèdent en rive gauche.

Notes
145.

AML 925WP287