Troisième partie. La configuration du risque au sein du « Y lyonnais » : permanences et évolutions

Le troisième temps de la démonstration vise à faire le point sur la réalité contemporaine du risque à l’échelle du « Y lyonnais », et d’identifier les évolutions décelables de ses principales composantes. Si la problématique des inondations est redevenue sensible dans un certain nombre de villes fluviales occidentales, qu’en est-il de l’agglomération lyonnaise ?

Il est certain que Lyon s’est étendue dans le lit majeur historique de ses fleuves en dépit des objectifs de la loi de 1858. Que dire alors de l’évolution des enjeux de l’inondation depuis la mise en place du rempart de protection et de l’interdiction de l’endiguement en dehors de la ville ? L’occupation humaine est-elle adaptée à la contrainte fluviale ou la vulnérabilité aurait-elle augmenté ?

Face à cette situation construite, comment s’exprime l’aléa ? Une crue identique ou supérieure à celles de 1840 et 1856 est-elle une hypothèse sérieusement envisageable dans la configuration actuelle, et quelles en seraient les conséquences ?

Il s’agit tout d’abord d’analyser les caractéristiques des crues lyonnaises depuis le milieu du XIXe siècle en cherchant à déceler les permanences et les évolutions des extrêmes hydrologiques en termes d’intensité, de saisonnalité et de fréquence. Sur ces bases, nous pourrons alors étudier les modalités de l’extension dynamique des inondations dans une perspective diachronique. Il s’agit d’expliquer les conditions actuelles de mise en eau et de procéder à une analyse territoriale : quels sont les espaces du lit majeur historique soustraits aux débordements directs et indirects et quels sont les espaces vulnérables ? Quelle est la fréquence de l’aléa selon les secteurs considérés et à quelles hauteurs d’eau et quelles durées de submersion peut-on s’attendre d’après les résultats des modélisations ? Que dire enfin de la fiabilité des ouvrages de protection ?

On s’attend à observer une évolution notable de la situation actuelle par rapport à celle qui prévalait avant l’essor urbain et la réalisation des grands aménagements. Il conviendra ensuite de rechercher les causes des changements que l’on aura constatés. Pour cela, le quatrième chapitre s’intéresse aux facteurs d’évolution éventuelle du régime et des conditions de propagation des crues à l’échelle du bassin versant, en faisant dans la mesure du possible la part du rôle des variations climatiques et des effets anthropiques. Nous changerons ensuite d’échelle et réadopterons une approche globale afin de travailler plus finement sur l’espace du « Y lyonnais ».