III.2. Les prémices timides de l’influence urbaine

Dans l’ensemble, l’occupation du Val de Saône est restée relativement stable jusqu’en 1950. La part de l’agriculture a toutefois quelque peu reculé (passant de 74,1 à 64,5 % de l’espace total) au profit de l’habitat et de quelques industries. Les surfaces habitées ont plus que septuplé : elles s’étendent sur près de 250 ha (contre 35 ha en 1860) et représentent désormais près de 9 % de l’occupation du corridor fluvial. L’activité industrielle, inexistante jusque-là, est timidement apparue et occupe désormais une trentaine d’hectares (1,1 % du lit majeur).

Le développement de l’urbanisation suscité par la proximité de Lyon s’accompagne d’un recul des champs et des prairies au profit des cultures maraîchères qui sont passées de 23 à 100 ha environ, occupant 3,6 % de l’espace, tandis que la vigne a totalement disparu, très probablement suite à la crise du phylloxera.

Les hameaux et villages du XIXe siècle se sont agrandis le long des axes de communication, et quelques nouveaux quartiers résidentiels, formés de maisons individuelles, sont apparus. En rive gauche, l’urbanisation s’est développée sur l’axe de la route départementale 433 : Le Four à Chaux à Trévoux, Champ Cardon et Maison Carrée à Reyrieux, Port Bernalin à Parcieux, qui connaît un développement important le long de la route départementale et au lieu dit Le Bas de Saône, le long de la rivière, ainsi qu’à la Charité. Plus à l’aval, les agglomérations de Neuville, Rochetaillée et Fontaines ont grossi, tandis que le village de Fleurieu, initialement situé hors du lit majeur, s’est développé en direction de la rivière. En rive droite, l’agglomération d’Ambérieux s’est quelque peu étendue, tandis qu’un noyau est apparu au Château Brûlé, au pied de la terrasse de Quincieux, sur des terrains inondables uniquement par les crues exceptionnelles, et épargnés en 1955. Au débouché du Pont de Trévoux, le quartier de Chamalant s’est installé au bord de la rivière. Plus à l’aval, de nouveaux quartiers ont investi les bas de Saône jusqu’ici délaissés par l’habitat, entre le chemin départemental 51 et la voie ferrée, notamment à Port Macon, Villevert au débouché du pont de Neuville, à Albigny, Couzon et Collonges (Trèves-Pâques).

Fig. 37. Carte des enjeux situés en lit majeur dans le Val de Saône lyonnais vers 1950.
Fig. 37. Carte des enjeux situés en lit majeur dans le Val de Saône lyonnais vers 1950.