IV.3. L’influence marquée de l’urbanisation

IV.3.a. Développement de l’habitat et des industries

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la tendance à l’urbanisation du corridor fluvial s’est intensifiée : les surfaces habitées ont ainsi doublé (elles sont passé de 290 à 625 ha depuis 1950, et occupent aujourd’hui 11 % du lit majeur, contre 0,8 % en 1860 et 5,2 % en 1950) tandis que la population a fortement augmenté, à Décines et surtout à Vaulx-en-Velin, dans les quartiers de grands ensembles créées à l’initiative de l’Etat : les Onchères, les Verchères, le Grand Vire, le Mas du Taureau.

Plus récemment, surtout depuis les années 1980, les communes de la rive droite ont-elles aussi connu une forte pression foncière liée à la proximité de l’agglomération lyonnaise. Le phénomène de périurbanisation s’est traduit par la multiplication de pavillons résidentiels venus grossir les groupements déjà existants en 1950 entre la voie ferrée et le canal de Miribel. La situation est préoccupante à Niévroz et Thil, dont la population a doublé durant la période et s’est notamment installée dans des secteurs historiquement situés hors du lit majeur, mais qui sont devenus inondables comme nous l’expliquerons dans la partie suivante : dans les quartiers du Gorgouillon, du Petit Ga, du Sablon et des Tuileries à Niévroz, et dans la totalité du village de Thil, qui serait aujourd’hui entièrement recouvert par les eaux pour une crue centennale. Sur ces points sensibles, la vulnérabilité est d’autant plus importante qu’aucune cartographie règlementaire n’y encadrait le développement des constructions jusqu’au début du XXIe siècle. Par ailleurs, les secteurs déjà édifiés situés dans le périmètre inondé en 1856, 1928 et 1957 ont continué à se développer : aux hameaux du Pont de Jons et des Tuileries à Niévroz, sur les marges du village de Thil, à proximité de la zone industrielle à Miribel, et, en rive gauche, au hameau des Marais situé à Jonage.

Le lit majeur a également attiré les industriels à la recherche de vastes terrains bon marché. Après la Deuxième Guerre Mondiale, Vaulx-en-Velin est ainsi devenue une grande cité ouvrière et a accueilli une importante activité industrielle, concentrée au sud de la commune. A la fin du XXe siècle, cette activité occupe près de 137 ha du lit majeur (2,4 %), essentiellement à Vaulx-en-Velin, mais aussi à Miribel et Neyron, entre le canal de Miribel et la voie ferrée. Par ailleurs, Vaulx-en-Velin abrite un important centre administratif et commercial.