A la fin du XXe siècle, le paysage de la plaine du Rhône au sud de Lyon n’a plus rien à voir avec la situation qui prévalait 150 ans auparavant. Le couloir de la chimie est désormais largement dominé par l’habitat et les activités industrielles.
Si les superficies en eau ont gardé les mêmes proportions que vers 1950 (environ 16 % de l’espace), l’aménagement de l’ouvrage hydroélectrique de Pierre-Bénite a entraîné un bouleversement complet du paysage, et, partant, des conditions de mise en eau de la plaine. Ce point sera développé dans la partie suivante149. Notons simplement qu’une grande partie du lit majeur a été remblayée grâce aux déblais du canal de fuite, permettant ainsi l’édification de vastes plateformes industrielles et la construction d’infrastructures autoroutières et ferroviaires sur remblai. Les équipements autoroutiers et la gare de triage SNCF de Sibelin, construite sur la commune de Solaize, occupent 15 % de l’espace. Les superficies dévolues aux usines ont plus que quintuplé (elles ont été multipliées par 5,6 %) et représentent un quart du corridor fluvial (560 ha), en particulier en rive gauche du canal de fuite de la CNR, dans la zone industrielle de Feyzin et Solaize, ainsi qu’à Oullins, Pierre-Bénite et Irigny, en rive droite du Vieux-Rhône.
Les milieux humides se sont contractés et les îles et brotteaux, qui ont diminué d’un quart, n’occupent plus que 15% de l’espace et correspondent au Vieux-Rhône.
Enfin, sur les marges de la plaine alluviale, l’habitat a plus que triplé et s’étend désormais sur un petit cinquième de l’espace (383 ha, soit 17,2 % de la superficie totale du lit majeur historique).
Cf. Partie IV, chap. 2.