Chapitre 2. De l’aléa hydrologique au sein du « Y lyonnais »

Pour étudier le risque d’inondation dans la région lyonnaise, il convient à présent d’analyser et de comprendre l’aléa hydrologique à l’origine des débordements : quelle est l’évolution des crues lyonnaises, leur durée, leur intensité, leur fréquence et leur saisonnalité ? A quel type de crue est-on confronté dans le Y lyonnais, et quelles sont les conditions de formation des débits les plus forts ? Une crue aussi forte, voire plus importante encore que celles qu’ont provoqué les terribles inondations de 1840 et 1856 est-elle encore possible, et dans quelle mesure ces événements sont-ils exceptionnels comparés aux autres crues survenues depuis ?

Quelles sont, sur chacun des tronçons, les périodes de l’année où le risque de voir une crue se produire est le plus fort, et y a-t-il une évolution selon les périodes considérées ? Cela varie-t-il selon que l’on considère l’ensemble des crues ou seulement les événements les plus importants ?

Quel est le rôle des affluents dans la formation des crues du Rhône, en particulier l’Ain et la Saône dont les bassins versants représentent une part notable de l’aire de contribution du Y lyonnais ? Qu’en est-il du risque de concomitance d’une crue du Rhône avec celle de ses affluents, et quelle est la contribution relative de ces derniers à l’augmentation du maximum rhodanien ? C’est-à-dire, quelle est la probabilité d’une conjonction du flot du Rhône et de celui des affluents qui pourrait causer une crue exceptionnelle à Lyon ?

Quelle est la fréquence annuelle des crues, et comment se répartissent les crues historiques les plus fortes ? Notamment, est-ce que la survenue de chaque débit caractéristique est à peu près régulière –on imagine d’emblée que la situation doit être bien plus complexe- ou peut-on au contraire dégager des périodes de crise et des périodes d’accalmie ? Le cas échéant, comment expliquer les évolutions décelées : est-ce seulement le fait d’alternance de périodes plus ou moins pluvieuses - on s’attend en particulier à dénombrer plus de crues au XIXe siècle, liées aux dernières manifestations du Petit Age Glaciaire-, ou peut-on démontrer une influence des actions anthropiques, en particulier une artificialisation des conditions d’écoulement des crues par les barrages, qui en modifierait la puissance ? Plus largement, quel est l’effet de l’artificialisation du régime sur les crues ?