Entre Loyettes et Givors, soit 45 km, le Rhône voit la superficie de son bassin versant tripler (tab. 9) suite aux apports successifs de deux de ses affluents majeurs que sont l’Ain (3 670 km²) et la Saône (29 908 km²) ; la taille du bassin passe ainsi en quelques dizaines de kilomètres de 15 380 km² à Lagnieu, en amont du confluent de l’Ain, à 20 300 km² à Lyon puis 50 560 km² à Ternay-Givors152. A la sortie du « Y lyonnais », les surfaces drainées représentent ainsi la moitié du bassin versant total du Rhône (95 590 km² à Beaucaire, en amont du delta), soit 1/10e du territoire métropolitain, et le fleuve a subi une très nette complexification de son régime qui s’explique par la diversité des régions traversées.
Cours d’eau | Superficie du bassin versant (km²) |
Rhône du Léman à Lyon | 12 500 |
Rhône à Lagnieu | 15 380 |
Ain | 3 670 |
Rhône à Perrache | 20 300 |
Saône | 29 908 |
Rhône à Ternay | 50 560 |
Rhône à Beaucaire | 95 590 |
Les apports de l’Ain et de la Saône, qui ont tous deux un régime à dominante pluviale, transforment notablement le régime alpestre du Rhône supérieur (Pardé, 1925). L’Ain apporte en effet 40% des surfaces comprises entre le Léman et Lyon (3 670 km² sur un total de 12 500 km²) puis, une trentaine de kilomètres plus en aval, la Saône multiplie la superficie totale du bassin versant par 2,5 (ibid.). L’hydrologie du Y lyonnais est donc marquée par un basculement du régime alpestre vers le régime pluvial.
La situation géographique de l’aire de contribution du fleuve fonde la complexité du régime des crues du « Y lyonnais ». A Lyon en effet se superposent à la fois les reliquats de l’influence alpestre, l’influence pluviale océanique, qui domine, et le début de l’influence méditerranéenne, qui peut parfois remonter jusqu’à l’Ain et à la Saône (Pardé, 1925). Si l’influence océanique est à l’origine de la majorité des crues notables, l’influence méditerranéenne joue un rôle dans la formation de certains événements forts : à elle seule, elle ne peut donner à Lyon que des crues de faible importance, mais elle peut en revanche venir gonfler le flot d’un épisode océanique et en accélérer la course, et contribue souvent à la formation des crues les plus fortes (IRS, 2001). L’influence nivale est quant à elle trop atténuée pour susciter une crue à elle seule. En revanche, elle peut venir grossir une crue océanique tardive (ibid.).
Finalement, les lyonnais connaissent quatre type de crues (Pardé, 1925 ; IRS, 2001):
Sur ces bases communes, compte tenu de la configuration du réseau hydrographique, les caractéristiques des crues lyonnaises varient selon les secteurs. On peut ainsi distinguer trois tronçons : le Rhône amont après l’Ain et avant la Saône, la Saône inférieure de Trévoux à la confluence, et le Rhône aval après la Saône jusqu’à Givors. Voyons plus en détail ce qu’il en est de l’hydrologie des crues sur ces trois secteurs.
Ces chiffres correspondent aux valeurs données par l’Etude Globale Rhône (IRS, 2001).