II.2.d. Aggravation de l’aléa et des enjeux exposés en rive droite du canal de Miribel, dans la moitié amont du secteur

En rive droite du canal de Miribel, l’inondation se propage par le nord, à partir de la lône du Cotey, et par débordement direct du canal au niveau du musoir à partir de la crue décennale. Les eaux longent ensuite le chemin départemental 51, construit sur remblai pour protéger le quartier de La Cra, puis progressent dans la plaine de Niévroz. Le village est épargné pour les crues moyennes (Q10 et Q30), mais les quartiers du Gorgouillon, du Petit Ga et du Sablon seraient touchés en cas de crue centennale, dont la limite modélisée s’établit entre 100 et 350 m au-delà du lit majeur historique, sur la terrasse holocène (environ 150 m en arrière de la route départementale 61b).

A l’aval de Niévroz, la plaine est barrée par le remblai de l’ouvrage couplé de l’autoroute A436 et du TGV Sud-Est, qui est perpendiculaire à l’écoulement et sous lequel quatre ouvrages de décharge canalisent le flot de la crue. A l’ouest de l’ouvrage, l’inondation est contenue par le remblai de la route départementale 61b jusqu’au hameau des Tuileries, probablement situé en amont de la diffluence d’un ancien méandre dont le tracé est réemprunté dès la crue décennale et dont la route D61 épouse la courbe, au lieu-dit Les Nattes.

Les crues moyennes enserrent ensuite le village de Thil par un autre bras qui correspond là aussi très vraisemblablement à un ancien tracé de méandre, qui n’était pas en eau en 1856 d’après l’Atlas du cours du Rhône levé par les Ponts-et-Chaussées. Initialement, Thil est d’ailleurs entièrement établi sur une basse terrasse holocène située en dehors du lit majeur historique. Dans la situation actuelle, l’inondation mordrait théoriquement de 400 à 850 m sur cette dernière. Pour la crue centennale, ce serait alors la totalité des zones urbanisées qui serait sous les eaux, soit 260 maisons (et déjà 170 en cas de crue décennale, dont la limité théorique a été validée par l’inondation de février 1990, de période de retour 10 ans).

A l’aval du village de Thil, le champ d’inondation retrouve les limites du XIXe siècle, auxquelles correspond le tracé du chemin bordant au nord les secteurs agricoles de Moulin Quenin, La Malsange, des Brotteaux de Saint-Maurice puis les champs de captage de Miribel. Enfin, les zones industrielles et artisanales de Miribel et Neyron sont les seuls secteurs qui connaissent une réduction de la contrainte fluviale : à Miribel, ces enjeux ne sont inondés qu’à partir de la crue trentennale en avant de la voie ferrée, et certaines usines sont même insubmersibles, tout comme les terrains situés en arrière de la voie ferrée. A Neyron, le Rhône ne déborde théoriquement plus que dans certains jardins à l’amont de la commune.