II.3. Une contraction importante des zones inondables dans le couloir de la chimie

II.3.a. Une réduction de 58 % des zones inondables pour la crue de référence

Au sud de Lyon, le corridor fluvial du Rhône aval, d’altitude moyenne 160 m et dont la pente moyenne est d’environ 0,5 m/km, constitue la frontière entre deux entités géologiques différentes. A l’ouest, le fleuve longe le rebord oriental du Massif Central, formé par les collines de St-Genis-Millery de direction nord-sud (230 m à 280 m d’altitude), qui domine le fossé bressan. A l’est, le socle est recouvert par les terrains tertiaires et quaternaires du plateau de Corbas au nord (230 m d’altitude en moyenne) et des collines de Communay au sud (250 m à 300 m d’altitude), séparés par la vallée de l’Ozon. Entre ces deux ensembles, le lit majeur avant aménagement correspondait à un secteur de tressage du fleuve et était relativement large :

  • Près de 2650 m à hauteur d’Oullins et de Saint-Fons, et plus de 3 200 m au droit du confluent de l’Yzeron.
  • 2 400 m au niveau de Pierre-Bénite et Saint-Fons.
  • 1 550 m à 1 900 m au droit de Irigny-Feyzin.
  • 1 500 m à Vernaison-Solaize.
  • Un peu moins de 1 100 m à Millery-Sérezin-du-Rhône.
  • 650 m à 860 m à hauteur de Grigny et Ternay.

A l’heure actuelle, la rive gauche du canal de fuite de l’aménagement CNR de Pierre-Bénite est entièrement à l’abri des débordements du fleuve, de même que la rive droite sur plus de 2,5 km, du PK 3,5 à hauteur de la verrerie de Pierre-Bénite, en aval de la station de pompage, jusqu’au PK 6 au niveau de l’arsenal d’Irigny, voire plus sur la marge ouest de la plaine. Sur l’ensemble des communes du Grand Lyon situées en aval de Lyon et de la Mulatière, le lit majeur s’est réduit en moyenne de 58 %, passant de près de 1656 ha inondés en 1856 à un peu plus de 695 ha qui seraient théoriquement noyés dans la situation actuelle lors d’une crue de débit équivalent ou supérieur au maximum historique. On ne connaît pas la limite d’une crue supérieure à la centennale à l’aval de Solaize et Vernaison (l’étude hydraulique de la CNR n’a concerné que le territoire du Grand Lyon164) ; 2 214 ha furent inondés de Lyon jusqu’à Grigny et Ternay en 1856 ; l’inondation théorique d’une crue centennale couvrirait près de 847 ha, mais cela ne peut nous servir d’élément de comparaison car il est fort possible que la crue centennale inonde une superficie bien inférieure à celle concernée par une crue cent-cinquantennale (la différence pour les communes du Grand Lyon est de 470 ha noyés par une crue centennale contre 695 ha par une crue cent-cinquantenale).

Fig. 62. Evolution des superficies inondables au sud de Lyon depuis 150 ans.
Fig. 62. Evolution des superficies inondables au sud de Lyon depuis 150 ans.
Notes
164.

Les communes de Givors et Grigny font désormais partie de la Communauté Urbaine du Grand Lyon depuis le 1er janvier 2007.