III.2. Les effets attendus du changement climatique global dans le bassin du Rhône

Les différents modèles basés sur une simulation de la circulation générale (IPCC, 2002) prévoient que le changement climatique global modifiera le cycle de l’eau pour tous les scénarios de concentration des gaz à effet de serre. On s’attend à une augmentation des précipitations hivernales, à une évaporation accrue couplée avec des précipitations moindres en été, et une augmentation de la part des pluies sur les chutes de neige en haute altitude. A l’échelle du bassin et à un pas de temps plus court, le programme ECLAT-2 a fournit une première évaluation des impacts prévisibles sur les composantes du bilan de l’eau, relayé ensuite par le programme GICC-Rhône qui travaille sur l’hypothèse d’un doublement des concentrations de CO₂ d’ici à 2050 (Leblois et Grésillon, 2005). Les principaux changements annoncés sont les suivants :

• Une augmentation annuelle moyenne des températures de 2,5°C et de 4°C en juillet selon l’étude GICC-Rhône
• Si le bilan annuel des précipitations reste stable, on constate en revanche une aggravation des extrêmes. Dans les Alpes occidentales, Beniston et al. (1994) avancent une augmentation de 15% des précipitations hivernales. A l’échelle du territoire métropolitain, il est prévu une réduction des précipitations estivales et une hausse de 5 à 30 % des précipitations hivernales selon les modèles, mais les prévisions sont rendues plus complexes par la combinaison de ces changements avec les effets de l’oscillation nord-atlantique. On peut donc s’attendre à une augmentation de la fréquence et de la puissance des crues de saison froide. Par ailleurs, il est possible que l’influence méditerranéenne s’étende vers le nord du bassin de la Saône, et provoque une augmentation de la violence des épisodes pluvieux (SMSD, 2005).
• Une réduction de l’épaisseur et de la durée de l’enneigement annuel. La limite de l’enneigement remontera de 150 m pour chaque degré supplémentaire, ce qui augmentera les surfaces exposées à la pluie et augmentera l’influence pluviale sur les régimes hydrologiques (Beniston, 1997).
• A long terme, la végétalisation des sommets des versants des Alpes pourrait provoquer une augmentation de l’interception et entraîner une réduction du débit des rivières. Dans les Alpes du sud, l’augmentation des sécheresses estivales pourrait favoriser les feux de forêt et provoquer une aggravation de l’érosion et une augmentation des entrées sédimentaires. De la même façon, les modifications des processus de versants possibles dans la partie nord du bassin du Rhône (Beniston et al., 1994) entraîneront très probablement une augmentation du débit solide à l’origine d’un exhaussement des fonds et donc du niveau des crues.