II.1. L’endiguement submersible pour les besoins de la navigation (1855-61)
Le système de quais et de digues insubmersibles élaboré au lendemain de la crue de 1856 pour la protection complète de Lyon s’achève à l’aval par la digue de La Mulatière en rive droite, et par celle de la Vitriolerie en rive gauche. Ainsi, le quartier de Gerland, peu peuplé et encore essentiellement agricole au milieu du XIXe siècle, n’a-t-il pas été compris dans l’enceinte du rempart de protection.
Alors que l’on protège Lyon des débordements du fleuve, le secteur de Gerland fait quant à lui l’objet d’un endiguement submersible, construit pour régulariser le chenal navigable. Le 14 février 1855, les Ponts-et-Chaussées dressent un projet destiné à améliorer la navigation à la sortie de Lyon, entre les digues de la Vitriolerie et de Saint-Fons, en réduisant la largeur du lit entre 205 et 250 m. Pour ce faire, deux ensembles de travaux sont prévus : dans la partie amont, la digue de la Vitriolerie sera prolongée par une rampe d’accès de 55 m et bordée par une digue insubmersible calée à 6 m au-dessus de l’étiage, se terminant par un musoir demi-circulaire ; dans le prolongement de ce premier ouvrage, une digue basse en enrochements dite « digue de l’Archevêque » devait initialement se raccorder à la digue de Saint-Fons, 2 580 m plus à l’aval. En fait, les deux digues ne seront finalement pas raccordées. Dans un premier temps, on réalisera un tronçon plus modeste allant de l’amont de l’avenue Jean-Jaurès à l’actuel port E. Herriot182. Quelques années plus tard, l’ensemble sera complété à l’amont par un nouveau projet entériné par la décision ministérielle du 20 juillet 1861 : à l’aval du pont Pasteur actuel, la digue basse des Rivières comblera la lacune laissée jusque-là entre les digues de la Vitriolerie et de l’Archevêque. Le prolongement de l’endiguement jusqu’à la digue de Saint-Fons est toujours prévu au projet de 1861, mais il sera encore ajourné183.
