Conclusion

Le remblaiement au sud de Lyon a été massif et s’est fait de manière relativement incontrôlée, malgré les tentatives d’encadrement par l’Etat. La priorité donnée au développement industriel a provoqué une aggravation importante du risque matérialisée par la hauteur de la crue de 1957 qui suscite une demande de protection de la part des communes de la rive droite. L’aménagement de Pierre-Bénite et les travaux qui lui sont associé est présenté ar l’Etat comme un moyen de résoudre cette question. Mais l’ampleur du remblaiement au-delà des limites initialement prévues pour préserver une certaine capacité de stockage des crues suscite l’inquiétude subite des pouvoirs publics au milieu des années 1970 Par chance, il semblerait que le débit dérivé dans le canal de Pierre-Bénite ait malgré tout permis de réduire la contrainte fluviale au sud de Lyon. Mais dans quelle mesure ? Il est par ailleurs fort probable que l’emprise massive des remblais qui réduit fortement les volumes stockables (on parle ici de plusieurs dizaines de million de m3) contribue en revanche à l’aggravation du risque à l’aval.

Mais cet enjeu a été absent des préoccupations de l’Etat lorsque la plaine a été aménagée : l’essentiel semble être que Lyon reste à l’abri et que la croissance économique se poursuive. Toutefois, seule la rive gauche semble réellement à l’abri, bien qu’on puisse s’interroger sur les conséquences dans le couloir de la chimie de la survenue d’une crue extraordinaire, supérieure à la crue de projet de l’ouvrage CNR. Les conséquences en sont inconnues ; ce scénario ne semble envisagé par personne, et n’a a tout le moins pas été étudié par les gestionnaires.