Conclusion

Le territoire de Saint-Jean et Vaulx-en-Velin a connu une succession de protections partielles à mesure qu’il s’est urbanisé, jusqu’à être complètement intégré à l’agglomération lyonnaise et bénéficier à ce titre d’une protection plus importante, mais dont la fiabilité reste encore aujourd’hui incertaine. C’est l’aggravation du risque, induite par le basculement du canal de Miribel qui a justifié la dérogation à la loi de 1858 dès les années 1880. Mais la digue de ceinture construite autour du village n’a pas suffi à supprimer le durcissement de la contrainte fluviale, et les acteurs locaux ont cherché sans relâche à améliorer leur protection jusqu’à ce qu’ils pensent l’avoir obtenue. L’entreprise fut compliquée par la faiblesse des ressources locales ; contrairement à Lyon ou à l’essentiel de Villeurbanne compris dans l’enceinte de la digue des Brotteaux, ce territoire rural n’a pas pu payer le prix de sa tranquillité avant le milieu du XXe siècle. Il va connaître une succession de protections partielles à mesure qu’il s’urbanise, jusqu’à être complètement intégré à l’agglomération lyonnaise et bénéficier à ce titre d’une protection plus importante subventionnée par les pouvoirs publics. Le secteur est épargné lors de l’inondation de 1957, tant et si bien que les riverains estiment s’être enfin affranchis des débordements du Rhône. Cependant, la fiabilité de la protection reste incertaine. La perte d’écrêtement de l’île de Miribel-Jonage menace la revanche des digues dont l’entretien semble d’ailleurs faire défaut. Le doublement de l’endiguement par les aménagements autoroutiers a renforcé le sentiment de sécurité de la population mais l’ouvrage présente des lacunes à la faveur desquelles Vaulx-en-Velin reste largement inondable. Qui plus est, les ouvrages de protection sont en terre et ne sont pas à l’abri d’un risque de rupture, tandis que les enjeux situés en arrière se sont considérablement développés dans l’inconscience générale, à l’initiative de l’Etat. L’instruction du PPRI du Grand Lyon a révélé cette situation paradoxale, qu’il s’agit désormais d’assainir. On a là un des enjeux forts de la gestion du risque d’inondation dans l’agglomération pour les années à venir.

Enfin, la capacité de laminage dans la traversée de la plaine de Miribel-Jonage a diminué depuis la dernière crue notable (mais seulement trentennale malgré tout) de 1957, ce qui pose question quant à l’aggravation du risque à l’aval, mais également à l’amont. C’est là l’objet du dernier chapitre de la démonstration.