2°) Evénement et action narrative : retour sur la « causalité » événementielle

Pour ce qui est de la manière de peindre, le roman proprement dit suppose, comme le poème épique, une vision totale du monde et de la vie, dont la matière et le contenu, aux aspects variés, se manifestent à l’occasion d’un événement individuel, qui forme le centre de l’ensemble. 
HEGEL 179

Le cas le plus courant reste celui où l’accent est porté sur l’ordre logique des événements, où, pour reprendre les termes de Jauss, « la différence entre le début et la fin vient au premier plan », où il y a « thématisation du contingent comme succession d’événements ». Une phrase de Ricœur résume bien cette situation narrative : « Raconter et suivre une histoire, c’est déjà "réfléchir sur" les événements en vue de les embrasser dans des totalités successives 180  ». Tel est l’objet, central, que nous avons maintenant à considérer : de quelle(s) façon(s) les événements sont-ils reliés les uns avec les autres ? Action, intrigue, histoire, quel est donc le liant qui fait prendre la sauce narrative ?

Notes
179.

Esthétique, vol. IV, [1829], trad. S. Jankélévitch.

180.

« La Fonction narrative », in La narrativité, Op. Cit., p. 21.