Progrès récents en pharmacologie du Système Nerveux Central (SNC)

Ils ont permis au cours des années 70-80 la détermination de la structure moléculaire des principes actifs contenus dans les principales plantes psychotropes .

‘« On a mis en évidence que la structure chimique des principes actifs était très proche de certaines hormones du cerveau. Ces dernières sont en général des neurotransmetteurs qui jouent un rôle fondamental dans la biochimie des fonctions mentales car elles participent à la transmission chimique neuronale. » ’ ‘« Ainsi, la mescaline, principe actif hallucinogène du peyotl est un alcaloïde très proche de l'adrénaline, hormone cérébrale et neurotransmetteur important. La mescaline et l'adrénaline ont donc la même structure de base, en l’occurrence il s’agit ici de la phényléthylamine, elle même dérivée d’un acide aminé essentiel, la phénylalanine, et qui entre notamment dans la composition des drogues de synthèse. » ’ ‘« La psilocybine, principe actif de nombreux champignons hallucinogènes (psilocybe notamment), est dérivée de la tryptamine, dérivé d’un acide aminé essentiel le tryptophane et composant de base de l’hormone cérébrale sérotonine, également un neurotransmetteur important et dont le rôle est actuellement étudié dans les psychopathologies à caractère dépressif. » 14 (Idem prospective-jeunesse)’

Cette parenté entre les principes actifs des plantes psychotropes et les neurotransmetteurs a conduit ensuite les chercheurs à soupçonner que les alcaloïdes puissent agir aux mêmes endroits que certains sites du système nerveux central car ayant la même structure de base.

‘« Ainsi, à l’image de clefs semblables ouvrant une même serrure, il est apparu que la capacité des molécules psychotropes à produire des changements dans les fonctions cérébrales n’était pas seulement due à leur composition chimique, mais aussi à leur curieuse disposition spatiale. Les molécules exogènes agiraient donc d’une manière mimétique, copiant leurs homologues endogènes car ayant la même morphologie. » 15

Cette avancée scientifique allait déboucher dans les années 1970 à la découverte des fameuses " serrures " que semblaient ouvrir les alcaloïdes des psychotropes : les neurorécepteurs destinés à capter les molécules exogènes, mais aussi endogènes.

Les premiers neurorécepteurs découverts en 1975 furent ceux destinés à recevoir la molécule de morphine. A la suite de cette découverte par J. HUGHES et H. KOSTERLITZ 16 , on ne tarda plus à confirmer ce que l’on déduisait déjà logiquement, à savoir l’existence de " clefs " endogènes, les morphines naturelles endogènes produites par le cerveau : les endorphines ou enképhalines.

Notes
14.

Des plantes à drogues aux drogues synthétiques, de la botanique à la chimie : Effets et usages différenciés, Op. Cit.

15.

Des plantes à drogues aux drogues synthétiques, de la botanique à la chimie : Effets et usages différenciés, Op. Cit.

16.

HUGUES, (J.) & KOSTERLITZ, (H.), Neuropeptides, Unlocking the secrets of the brain, D.I.N. Newservice | Do It Now Foundation, Jim Parker, 1983, 40-63.