On a longtemps cru que l'usage de cannabis ne conduisait pas à la tolérance et n'entraînait pas de syndrome de sevrage. Néanmoins, depuis le milieu des années 70, ces opinions ont été contredites par de nombreuses études expérimentales et d'observations cliniques. Par exemple, l'étude de JONES en 1976 33 après administration orale de T. H. C. à des doses de 70 à 210 mg par jour pendant trente jours montre l'absence progressive de mieux être subjective. On retrouve les mêmes données en 1979. Les sujets ont alors trouvé que la marijuana à 210 mg pendant quatre semaines, « devenait de plus en plus faible ».
On trouvait également des signes de sevrage. Pendant la première semaine abstinence, les sujets devenaient très irritables, non coopérants, opposants et de temps en temps hostiles. Ils étaient également affamés et insomniaques. Ces effets s'estompaient au bout de trois semaines.
L'arrêt de la consommation de cannabis a aussi conduit à des syndromes de sevrage 34 . Ce syndrome de sevrage au cannabis est maintenant clairement démontré et inclut une agitation, une anxiété, une dysphorie, une irritabilité, de l'insomnie ainsi qu'une anorexie avec des tremblements musculaires, inclus dans une augmentation des réflexes et des signes sympathiques tels que des variations tensionelles, du pouls, de la transpiration et de la diarrhée. Il apparaît généralement au bout de dix heures et atteint son maximum à 48 heures 35 .
JONES, (R.T.), BENOWITZ, (N.), THE 30-day trip, Clinical studies of cannabis tolerance and dependence in Pharmacology of Marijuana, Vol. 2 (Eds M. C. BRAUDE & S. SZARA), New York: Academic Press, 1976.
HANEY, (M.), WARD, (A.S.), COMER, (S.D.) et al., Abstinence symptoms following smoked marijuana in humans, Psychopharmacology (Berl.), 141, 395-404, 1999.
MENDELSON, (J.H.), MELLO, (N.K.), LEX, (B.W.) et al., Marijuana withdrawal syndrome in a woman, American Journal of Psychiatry, 141, 1289-1290, 1984.