Adolescence et sociabilité

Comme on l’a déjà dit, les garçons sont nettement surconsommateurs. En 2005, 49,5 % des jeunes de 17 ans déclaraient avoir déjà pris du cannabis au cours de leur vie, 27,9 % en avoir pris au cours des 30 derniers jours, 10,8 % de façon régulière (au moins 10 fois dans le mois) et 5,2 % quotidiennement au cours de cette période ⁴⁶ . L’usage est d’autant plus masculin que la fréquence considérée est élevée : le sexe ratio vaut 1,2 pour l’expérimentation et l’usage au cours de l’année, 1,5 pour l’usage au cours du mois, 2,4 pour l’usage régulier et 2,5 pour l’usage quotidien. L’expérimentation de cannabis se fait de façon précoce vers l’âge de 15 ans en moyenne alors que les autres drogues illicites sont expérimentées vers l’âge de 16 ans. Elle a lieu très massivement au cours de l’adolescence avec des prévalences concentrait rapidement avec l’âge au cours de cette période de la visite. En 2005, 12,8 % des expérimentateurs ont fumé leur premier joint au plus tard à 13 ans, 58,4 % à 15 ans et 90,3 % à 16 ans ⁴⁷ .

Ainsi les usages sont plus répandus parmi ceux qui se sont orientées vers une filière scolaire courte ou professionnelle et davantage encore parmi les jeunes qui sont sortis du système scolaire. Cependant c’est l’intensité de la sociabilité et des contacts amicaux qui séparent encore plus les groupes que le parcours scolaire.

Pour ceux qui sortent dans les bars, on triple la consommation au cours du mois entre ceux ne qui sortent jamais et ceux qui sortent tous les jours ou presque. Il en va de même pour ceux qui organisent des soirées chez eux ou chez des amis : ici la proportion est multipliée par six. Le milieu social n’apparaît que peu associé à la fréquence d’usage dans ces cas-là.

Le cannabis semble quasi équitablement répandu aussi bien au niveau de l’expérimentation que de l’usage au cours du mois dans tous les milieux.