Évolution de la consommation de cannabis depuis les 15 dernières années.

La régularité des enquêtes menées depuis 15 ans permet de mieux comprendre l’évolution de la consommation de cannabis que ce soit en population adulte ou en population adolescente. Ainsi peut-on évaluer la progression de l’expérimentation de cannabis parmi les 18 – 44 ans de 1992 à 2005 grâce à la réalisation successive soit de sondages d’opinion (SOFRES, IFOP) soit d’enquêtes menées par l’INPES dans le cadre du Baromètre santé puis par la suite grâce aux enquêtes EROPP 1999 et 2002.

Alors que l’expérimentation a connu une hausse régulière depuis 1990, ce mouvement semble s’être arrêté voire en baisse pour les hommes âgés de 18 à 25 ans entre 2002 (61 %) et 2005 (56 %) alors qu’elle reste stable pour les femmes de cette tranche d’âge (37 % en 2002 et 39 % en 2005).

L’usage au cours de l’année qui apparaissait en hausse entre 1992 et 2002 est resté stable entre 2002 et 2005 et concerne environ 8 % des 18 – 64 ans.

L’usage récent (au moins une fois au cours des 30 derniers jours) semble également se stabiliser depuis 2000 autour de 5 %.

Par contre la consommation régulière (au moins 10 fois au cours des 30 derniers jours) a connu une augmentation significative entre 2000 et 2005 (passant de 1,7 % à 2,7 % des 18 – 64 ans), pour les hommes (passant de 2,6 % à 4,2 % ; p < 0,001) comme pour les femmes (de 0,8 % à 1,2 % ; p < inférieur à 0,05).

Il est également intéressant de noter que l’usage régulier de cannabis est très similaire que ce soit chez les garçons et chez les filles, les courbes étant quasiment superposables.

Pour conclure, l’augmentation de la consommation de cannabis ne peut plus être ignorée avec la réalisation régulière d’enquêtes qui vont toutes dans le même sens. Il semble important d’agir d’autant plus que nous connaissons mieux les contextes de survenue de ces problèmes et qu’ainsi nous pourrons ajuster les actions de prévention à entreprendre. L’apparition de l’expérimentation à un âge où la scolarité tient une place prépondérante incite à penser que l’école à son rôle à jouer dans la mise en place de l’éducation pour la santé.