Résultats

La fréquence des sujets ayant reconnu avoir consommé du cannabis pendant les 12derniers mois était de 65,4 % pour les garçons et de 42,6 % pour les filles. Parmi eux, 53,6 % des garçons et 39,3 % des filles étaient des consommateurs réguliers, 10,6 % des garçons et 7,8 % des filles prenant du cannabis tous les jours. Près de la moitié des consommateurs utilisaient d'autres moyens que le « joint », en particulier la pipe à eau ou « bang » (34,5 % des garçons et 26,4 % des filles). Parmi les consommateurs, près de 33 % des garçons et des filles répondaient aux critères de dépendance au cannabis. Le diagnostic de dépendance était plus fréquent en cas d'usage d'autres moyens de consommation que le « joint », s'élevant à 51 % des usagers du « bang ».

‘« Cette étude confirme la fréquence de la dépendance au cannabis….Ces résultats contrastent avec l’opinion habituelle selon laquelle le cannabis n’induit pas de dépendance et rejoignent les constatations récentes d’études réalisées chez l’adolescent ou l’adulte jeune… ». (CHABROL déjà cité) ’

Comme nous l’avons noté, la méconnaissance de ce risque de dépendance peut inciter à penser que l’on peut consommer sans risque. Cette notion doit être présente dans toute action de prévention. De même comme l’a écrit P. LE REST précédemment, les auteurs soulignent ici : Les attentes de plaisir lié à la consommation de cannabis, les attentes de soulagement d'un malaise psychologique et les représentations permissives reflétant la représentation de la drogue comme dénuée de risque et de danger étaient plus élevées chez les consommateurs et, parmi eux, chez les sujets dépendants.

Deux analyses de régression multiple ont montré que ces représentations étaient les plus forts prédicteurs de la consommation et de la dépendance au cannabis. Les prédicteurs de la consommation étaient les attentes de plaisir, les représentations permissives, le sexe masculin et l'âge. Les prédicteurs de la dépendance étaient les attentes de soulagement, la fréquence de consommation et les modes de consommation autres que le « joint ».

Cette étude nous paraît refléter les constatations d’acteurs de terrain sur la consommation de cannabis chez les lycéens. La fréquence de la consommation, l'usage d'autres modes de consommation que le « joint » et la dépendance y sont des éléments clés. La consommation et la dépendance sont liées aux représentations concernant le cannabis, ce qui suggère qu'elles pourraient être une cible pour la prévention et le traitement.

Ce que ne contredit pas l’analyse de l’article suivant.