La dépendance dans la CIM 10 (1992) :

Cette classification est plus simple, mais de ce fait elle a le mérite d’être plus facilement utilisable.

‘Certains symptômes du trouble ont persisté au moins un mois ou sont survenus de façon répétée sur une période prolongée. ’ ‘Au moins trois des manifestations suivantes sont présentes en même temps au cours de la dernière année :’ ‘1-désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive ; ’ ‘2-difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation au niveau de l’utilisation) ; ’ ‘3-syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance, ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;’ ‘4-mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré ; ’ ‘5-abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer ses effets ;’ ‘6-poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives.’

Selon L. GIBIER 78 , cette définition a plusieurs mérites. Elle met l’accent surla dépendance psychique (la drogue produit un sentiment de satisfaction par une impulsion psychique qui exige une administration périodique ou continuelle de celle-ci pour produire un plaisir ou pour éviter un état dépressif) plus que sur la dépendance physique (c’est l’état d’adaptation qui se manifeste par des troubles physiques intense quand l’administration est suspendue). Ce qui implique qu’après une cure de sevrage, qui règle une partie des problèmes physiques, le toxicomane est toujours toxicomane. Elle rappelle ainsi que l’une des raisons majeures de la prise de drogue est la recherche d’un effet positif, ce qui implique qu’il peut exister une première phase de consommation sans demande d’arrêt. Elle précise la notion de tolérance (processus d’adaptation d’un organisme à une substance qui se traduit par affaiblissement progressif des effets de celle-ci, d’où la nécessité d’augmenter la dose pour obtenir les mêmes effets). Tous les produits ne provoquent pas de tolérance mais, quand elle existe pour un produit, elle existe également pour la famille pharmacologique de ce produit : c’est la tolérance croisée.

‘Toujours selon L. GIBIER, ».’

A. GOODMAN 79 a pour sa part essayé de palier ses difficultés en nous proposant une nouvelle direction.En effet, il ne fait pas de différence entre dépendance psychique et dépendance physique.

Notes
78.

GIBIER, (L.), Prise en charge des usagers des drogues, éd. E. DOIN. 1999. 321 p.

79.

GOODMAN, (A.), Addiction, Definition and Implications, British Journal of Addiction, 1990, 85, 1403-1408.