Vers une notion actuelle de l’addiction

On pourrait ainsi définir la notion actuelle d’addiction, qui regroupe à la fois l’usage nocif et la dépendance, comme étant « l’impossibilité permanente de contrôler un comportement de consommation de substances en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives ⁸³  ».

Que recouvre cette définition ? Premièrement, que la connaissance de la nocivité d’une substance n’empêche pas les individus d’en prendre. Les incantations du type « la drogue, c’est mal » sont totalement inutiles. Deuxièmement, que la notion de perte de contrôle renvoie à des connaissances du fonctionnement du système nerveux central. En effet – c’est le rapport ROQUES qui nous l’apprendra en 1998, il existe des drogues plus ou moins dangereuses, plus ou moins addictives et que l’on connaît plus ou moins dans leurs actions au niveau cérébral. Le rapport met en avant trois groupes de substances : le plus toxique comprend l’héroïne, la cocaïne et l’alcool ; le deuxième comprend les psychostimulants, les hallucinogènes, le tabac et l’alcool ; dans le troisième groupe, on retrouve le cannabis. Aucune des drogues n’est inoffensive. Elles sont tous susceptibles d’entraîner des dépendances plus ou moins fortes.