Téléphonie sociale

Poursuivant la logique de l’approche produit, alors qu’auparavant la ligne d’écoute était unique (DATIS, Drogues Alcool Tabac Info Service) ont été créés trois numéros, l’un restant généraliste (DIS) et deux autres devenant spécifiques de l’alcool (« Écoute alcool ») ou du cannabis (« Écoute cannabis »).

La ligne « Écoute cannabis » a été créée en décembre 2004. Elle est ouverte sept jours sur sept, de 8 heures à 20 heures, au prix d’une communication locale. Elle s’adresse à toute personne souhaitant s’informer sur le cannabis ou bénéficier d’une écoute, un conseil et d’une orientation. Il s’agit de la seule ligne spécifie le cannabis. À la différence d’ « Écoute cannabis », la ligne «DIS » fonctionne en permanence et est gratuite depuis un poste fixe.

Quand on fait le bilan sur toute l’année 2005 des appels aux trois numéros cités au-dessus, si le cannabis ne constitue pas l’objet principal de l’appel, il est cependant cité dans 43 % des appels.

La ligne « Écoute cannabis » n’a pas concentré à elle seule la totalité des appels pour lesquels le cannabis est cité. En moyenne, la ligne «DIS » a reçu 48 appels tandis que la ligne spécifique en recevait une dizaine. Ces chiffres qui apparaissent extrêmement faibles contrastent avec le volume obtenu pendant la campagne « le cannabis est une réalité » (du 8 février au 6 mars 2005) où le nombre d’appels quotidiens était en moyenne de 482.

Les informations dont nous disposons sur la caractéristique des appels sont assez faibles car ils ne concernent que la sommation des trois lignes (et non pas la ligne cannabis spécifique). En les comparant aux appels reçus par la ligne spécifique pendant la campagne, on peut seulement noter les éléments suivants : les appels des usagers se sont maintenus à un niveau légèrement inférieur à ceux de la campagne (38 % contre 42 %), ceux issus de l’entourage ont été sensiblement plus élevés (57 % contre 53 %). Pour l’âge des appelants usagers, les 20-30 ans n’ont pas été aussi nombreux que pendant la campagne (42 % contre 51 %) ; la majorité des demandes au long de l’année 2005 a concerné des questions d’information que ce soit du côté des usagers ou d’entourage, représentant 60 % des appels.

En conclusion de cette partie, on peut être assez dubitatif sur la création d’un dispositif spécifique « cannabis ». Il n’y a pas eu mais peut-être est-ce trop tôt pour se prononcer de changement majeur dans ce que nous connaissions auparavant. Peut-être faut-il se laisser le temps à condition bien entendue que ce dispositif soit maintenu en l’état ce qui n’est jamais sûr en matière d’initiatives publiques concernant des toxicomanies en France. Attachons-nous maintenant à voir quel bilan on peut faire du volet sanitaire de cette présence charge spécifique dénommée « Consultation cannabis ».