L’éducation à la santé dans les formations dispensées par les IUFM

L’éducation à la santé même si elle est affichée comme valeur fondamentale n’est pas toujours objet d’enseignement spécifique comme le mettent en avant les articles de D. JOURDAN, P. VICTOR ¹⁰⁵ , ¹⁰⁶ et al. Ils ont analysé les principales caractéristiques des formations dans leur diversité. Seules 16 des 30 IUFM avaient répondu au questionnaire. Il y eut des difficultés de repérage et d’identification pour les formations en elles-mêmes.

Néanmoins sur les 139 fiches qui ont pu être analysées et les objets de formation proposée par les IUFM ont été classés de la façon suivante : Éducation à la santé (48) ; secourisme (23) ; santé des élèves (21) ; maltraitance (17) ; conduites à risque (13) ; sexualité (3); sécurité (3); public particulier (3) ; rythmes;(2) sans sujet défini (6). L’analyse des résultats montre que les formations à l’éducation à la santé, à la maltraitance et au secourisme touchent principalement le premier degré tandis que les formations se référant d’autres thématiques de santé (conduites à risque, sexualité, santé des élèves) concernent davantage le second degré.

Les publics concernés sont en majorité des stagiaires en formation initiale (60 %). Parmi eux, les PE 2 représentent la cible privilégiée (55 %). Les intervenants sont majoritairement des formateurs de l’IUFM à 27 %. Les actions de formation en éducation pour la santé sont encore principalement encadrées par le professeur IUFM de SVT (73 % des disciplines renseignées).

La question concernant les objectifs de ces formations n’a recueilli aucune réponse dans 47 des 139 fiches. Sur les 192 objectifs cités, on dénombre, regroupés en cinq groupes : 1-développer des connaissances, des concepts, apports d’information (15 % des objectifs cités) ; 2-développer une prise de conscience de l’importance de la place de l’éducation pour la santé à l’école (14 %) ; 3- développer une identité professionnelle (19 %) ; 4- développer un réinvestissement (43 %) ; 5- développer un apprentissage de procédures : gestes de premier secours (8 %).

Les thèmes sont précisés dans 94 actions pour un total de 296 thèmes cités. Nous les avons regroupés en huit chapitres : 1-développement biologique et psychologie de l’enfant et l’adolescent ; 2 – approche de la santé globale (9 %) ; 3 – les thèmes de santé (5 %) ; 4 – approche par les risques « risques pris » (10 %) ; 5 – la maltraitance (16 %) ;6 -la sécurité « risques subis » (11 %) ; 7 – éducation à la santé et prévention (22 % ) ; 8 – la citoyenneté (6 %).

La durée formation est variable allant de deux à 96 heures. En formation initiale comme en formation continue, la durée moyenne des formations destinées exclusivement aux enseignants du premier degré est deux fois plus élevée que la durée des actions réservées à ceux du second degré. Lorsque les formations sont ouvertes à tous les niveaux, les durées apparaissent intermédiaires et même plus importantes en formation initiale et ce en lien avec leur caractère généralement optionnel. Seul un tiers des formations semble évalué, ce qui apparaît étonnant étant donné que la formation continue est assujettie à une évaluation finale et que la plupart des actions de formation initiale doit faire l’objet de bilan.

Cette enquête montre une prise en compte effective de l’éducation à la santé dans les formations dispensées dans les IUFM. Elle apparaît diversifiée tant en termes de public, de durée, d’objectifs de thèmes ou de méthodes selon le contexte calme favorisant ou non la mise en œuvre de ce type d’éducation. Dans un nombre non négligeable de cas, ces formations représentent une occasion de formation initiale commune des professeurs des écoles et des professeurs des lycées et collèges. Les auteurs notent que l’adoption d’une culture commune par les enseignants du premier et du second degré est une des difficultés majeures rencontrées par les IUFM et que l’éducation à la santé pourrait constituer un objet de formation privilégiée pour permettre (comme c’est le cas dans plusieurs IUFM) la mise en œuvre de formations communes.