Elle se fonde sur les travaux de J. PIAGET 171 . La problématique du développement se base sur l’interaction permanente entre le sujet et le monde extérieur. Le développement de l’enfant est une construction active sous la forme d’un processus continuel et progressif. Le processus d’apprentissage est perçu comme une succession d’équilibres précaires remis en cause par les stimuli extérieurs.
Dès que l’équilibre est atteint sur un point, la structure est intégrée dans un nouveau système en formation jusqu’à un nouvel équilibre plus stable inclus dans un champ plus étendu (cadre assimilateur). Cette progression spiralaire ascendante de plus en plus large à partir d’un schème initial est l’effet d’une « abstraction réfléchissante » qui généralise à chaque étage les éléments tirés du niveau précèdent.
A la suite de PIAGET, ses successeurs ont allié modèle constructiviste et interactionniste. L’individu n’agit jamais seul mais en coordonnant ses propres actions avec celles d’autrui, il enrichit ses propres opérations. Les échanges interindividuels deviennent sources de progrès par les conflits de représentation qu’ils provoquent. L’interaction sociale est le moteur du développement cognitif. Le fait de confronter l'apprenant à une situation qui pose problème va conduire à un conflit entre sa propre représentation et d'autres représentations. Cette situation génère un processus cognitif articulé autour d’une décentration du sujet et la modification de la représentation initiale.
Cette approche implique de passer d’une pédagogie transmissive à une pédagogie centrée sur l’activité du sujet. Elle met en avant le rôle positif de l’erreur.
Elle comporte certaines limites, par exemple, le développement est conçu comme étant le même pour tous or l’hétérogénéité est la règle chez les apprenants. Elle laisse la priorité aux processus interne des sujets « apprenant » et parfois s’y attache trop aux détriments des savoirs.
Le modèle allostérique s’inspire du modèle constructiviste quand il s’agit de mettre les apprenants en activité. Il souligne également l’importance de l’échange et de la confrontation des points de vue dans l’apprentissage comme moyen de transformation des conceptions.
PIAGET, (J.), L’épistémologie génétique, Paris, coll. « Que sais-je » n° 1399, 6ème édition, PUF, Paris, 2005, 126 p.