La nécessaire responsabilisation de l’individu

Dans certaines maladies par exemple cardiovasculaires, l’attitude positive ou négative de l’individu vis-à-vis de son alimentation ne touche que lui-même. Qu’il mange gras ou sucré ne touche que ses artères. Par contre, pour d’autres comportements tels que la conduite automobile ou l’absorption d’alcool cela peut toucher autrui. La dimension éthique de la prévention c’est de reconnaître que l’individu doit se responsabiliser pour lui mais aussi pour les autres. Cependant, la société doit-elle au nom des libertés individuelles faire seulement confiance dans la responsabilité de l’individu ?

Le secret médical est une valeur absolue dans la relation de confiance entre le patient et son médecin. Cependant, face à des maladies extrêmement contagieuses telles la syphilis et la typhoïde, le médecin a l’obligation de les déclarer.

C’est encore une fois le sida qui a fait s’interroger sur ses problèmes : dépistage systématique ou proposé, à l’insu des patients ou volontaire, isolement des malades, déclaration obligatoire. Les attitudes extrêmes même au nom de la santé publique ne risquent-elles pas d’engendrer des phénomènes d’exclusion et de discrimination 178 . Rappelons enfin que l’amélioration des thérapeutiques fait vite oublier les questionnements éthiques. Néanmoins, la France a toujours soutenu avec constance le principe d’une démarche individuelle librement consentie. Coexistent deux logiques, les dépistages anonymes et gratuits d’une part et la proposition systématique du test. Les deux s’inscrivent dans une responsabilisation du citoyen.

Notes
178.

SAN MARCO, (J.-L.) in Philosophie, éthique et droit de la médecine, Coll. Thémis, PUF, 1997, 605 p.