Définitions

Nous pouvons produire deux définitions.

‘Selon D. JODELET : Selon G.N. FISCHER 199 Si le terme de représentation est important dans ces définitions, celui de social ne l’est pas moins. En effet, comme le fait remarquer D. JODELET, Sur ce point, la position défendue par H. HERZLICH en 1969 dans ses travaux à l'égard de la représentation de la maladie et de la santé qu'elle considère comme une réalité sui generis extérieure aux modèles médicaux participe aussi de la même orientation. Ce qui signifie que la réalité de la maladie et de la santé déborde largement le cadre des savoirs médicaux; le biologique est également social. ’

De même, les représentations s'inscrivent dans un champ déjà défini et structuré par un ensemble de rapports sociaux qui leur sont certes extrinsèques sans oublier que les pratiques sociales et professionnelles génèrent aussi un ensemble d'éléments agissant en interaction avec l'objet et qui apparaissent comme dimension constitutive des représentations.

C’est ce qui nous intéressera particulièrement dans notre travail de description et de comparaison des différents groupes étudiés (éducateurs spécialisés, infirmiers, professeurs des écoles en formation, étudiants et internes en médecine) à travers les notions de champ et de pratique.

Les représentations sociales sont souvent assimilées à un savoir pratique. Or, cette dimension est déterminante dans la mesure où le processus de formation des représentations s'appuie précisément sur les pratiques sociales et professionnelles qui ont cours dans un champ social donné. Les représentations, formes de connaissances pratiques qui se construisent à partir de la pratique en interaction constante avec l'objet et qui, dans ce processus, le construisent et le définissent, sont donc des interprétations de la réalité et des phénomènes complexes qui ont un sens pour les acteurs sociaux.

Dans les espaces sociaux désignés par les champs, il est donc important de s'interroger sur l'existence où non d'un substrat scientifique dans l'analyse et la compréhension des représentations sociales. De l'affirmation de l'autonomie du sens commun par MOSCOVICI, il y a tout lieu d'envisager, d'entrée de jeu, dans l'analyse de leur contenu toute la complexité de même que les différents niveaux de réalité constituant les représentations sociales. C'est également ici qu'apparaît avec encore plus de justesse le danger de confusion notamment au plan théorique et méthodologique avec des notions périphériques telles que les images, les opinions, les préjugés, etc. Au delà de cette nébuleuse, on note que, parmi les critiques récurrentes à l'égard de cette notion, le caractère consensuel que devrait revêtir les représentations à l'intérieur d'un groupe 200 . Il s'agit d'une limite révélée, entre autres, par la recherche d'un principe de cohérence ou encore de l'existence d'un noyau dur les structurant. Il demeure néanmoins, rendu au terme de cet esquisse des représentations sociales, que leur utilité dans la compréhension de certains phénomènes contemporains n'est plus à démontrer.

Notes
199.

FISCHER (G.N.), Les concepts fondamentaux de la psychologie sociale. Presses de l'université de Montréal. Dunod, 1987, p 118

200.

FLAMENT (C.), ABRIC (J-C), DOISE (W.), L’approche expérimentale dans l’étude des représentations sociales, in BEAUVOIS (J. L)., JOULE (R. V) & MONTEIL (J. M.), 20 ans de psychologie sociale expérimentale francophone, Grenoble : PUG, 1998.