L’évolution des représentations sociales

‘B. GAFFIÉ ²¹⁵ étudie les dynamiques de changement des représentations sociales. Il note que de nombreuses études ont montré qu’elles semblaient changer assez facilement sous des influences diverses. Il précise «  » en critiquant l’absence de prise en compte du contexte des échanges. Il rappelle la nécessaire implication des sujets  » mais également de prendre dans les études des sujets qui ont un même rapport à l’objet sinon cela peut impliquer des représentations sociales différentes. ’ ‘Il s’attache également au contexte en citant S. MOSCOVICI ²¹⁶ pour dire que la visée des RS n’est pas de décrire des représentations établies mais de « comprendre, non plus la tradition mais l'innovation, non plus une vie sociale déjà faite mais une vie sociale en train de se faire ». En rappelant les travaux ou apparaissent des « consignes de substitution » où les sujets sont invités à répondre soit "en leur nom propre", soit "comme le ferait" leur groupe (ou un autre), il montre que les sujets se présentent souvent plus favorablement et évitent d’avancer en leur nom des notions mal acceptées socialement. Ainsi « , mais « » ²¹⁷ sans le changement de contexte d’expression. Une "zone muette" apparaît ainsi comme un ensemble organisé de cognèmes et croyances faisant l’objet d’une rétention (sinon d’une autocensure) dans certaines conditions, mais pouvant être extériorisé dans d’autres. De telles zones existeraient dans des RS "sensibles", et ne seraient exprimables que lorsque le degré d’implication est abaissé.’

B. GAFFIÉ propose d’aménager toutes les RS en intégrant les zones muettes comme suit :

‘Chaque RS présente des "" ²¹⁸ communs à un ensemble social étendu, durant une période historique donnée ("détermination centrale") ’

Les normes dominantes (suivant les contextes et champs sociaux) définissent les positions légitimes des acteurs selon leurs places dans les rapports sociaux

"Ordinairement", les sujets prennent les positions qui leur sont assignées en fonction de leur insertion dans ces rapports

Toute réalité sociale (négociée entre sous-groupes aux objectifs partiellement divergents) recèle des minorités et "zones muettes" potentielles

Les prises de position des sujets sont affectées par leur positionnement dans les rapports sociaux actualisés

Les sujets peuvent exprimer une RS différente de celle conforme aux normes dominantes lorsque le contexte abaisse leur degré d’implication ou, au contraire, l’augmente dans une situation de confrontation (cas d’une minorité nomique par exemple).

‘Ces notions nous semblent précieuses pour analyser notre travail tant le sujet « drogue » est sensible et en son sein le thème « cannabis ». B GAFFIÉ note encore que seules les enquêtes menées sur le terrain en contexte naturel permettent de » Nous y reviendrons ultérieurement.’ ‘Néanmoins, nous aimerions conclure ce chapitre sur l’importance de l’homologie structurale telle que l’a définie P. BOURDIEU ²¹⁹ qui explique que les individus expriment des RS conformes aux positions qu’ils occupent dans le champ social. Ce que reprend W. DOISE toujours cité par B. GAFFIÉ « » renforcé par la position de J. VIAUD ²²⁰ « ».’

C’est maintenant l’identité et sa construction qu’il faut questionner qu’elle soit personnelle mais également en ce qui nous concerne professionnelle et sociale.