Dès les premières années du Second empire, un certain nombre d’histoires et de témoignages publiés se partage entre hagiographies de « l’Élu du 10 et du 2 décembre » et dénonciations républicaines des « crimes du 2 décembre ». Dans la foulée du coup d’État, des exilés politiques collectent le récit de réfugiés victimes de la répression. Le représentant du peuple, champion de la lutte anti-esclavagiste, Victor Schœlcher, en exil à Londres, fait publier l’Histoire des crimes du deux décembre 120 . Son livre est un récit très détaillé des journées qui suivirent le coup d’État à Paris avec ses « premiers actes d’insurrection » assorti de quelques chapitres sur la résistance en province. Ces « histoires de la terreur bonapartiste » 121 sont parfois complétées par des listes de noms. Ainsi à Bruxelles, Pascal Duprat, le député des Landes, dresse la liste des proscrits département par département 122 . Cette volonté de résister et d’exister par le témoignage fait écho aux nombreuses histoires rédigées par des auteurs de sensibilités bonapartistes ou conservatrices qui brodent à l’envie sur les « jacqueries du moyen-âge, les colonnes infernales de 93, les révoltes d’esclaves de l’antiquité, les invasions de Vandales et des Lombards, les sacs et les pillages de villes les plus riches en horreurs de tout genre » 123 . Cette rhétorique de la barbarie perdure au XXe siècle. Ainsi Jules Bertaut, en 1937, parle encore des « jacqueries » qui se déroulèrent dans le Var, l’Hérault, la Drôme selon un même scénario : « un soulèvement instantané dans certains coins de campagne ou dans certaines bourgades isolées, ne durant généralement que quelques heures, mais caractérisé par un grand nombre d’assassinats » 124 .
Deux « études historiques sur le Coup d’État » vont pourtant marquer leur temps. L’une fait le récit des insurrections en province, l’autre est consacrée à Paris en décembre 1851. Elles sont l’œuvre d’un journaliste rédacteur au Siècle, Eugène Ténot, qui en fournissant « quelques matériaux utiles aux historiens de l’avenir », souhaitait « détruire par un récit simple, impartial, appuyé sur de fortes preuves, cette légende de la jacquerie démagogique de décembre en province » 125 . La validité de ses sources a été confirmée plus tard par des historiens 126 . Née d’un désir ardent de « rechercher la vérité des faits », l’œuvre de Ténot reste donc un fondement sérieux pour aborder l’histoire de cette période.
La répression provinciale qui suivit le coup d’État a marqué la mémoire locale jusqu’au début du XXe siècle et même au‑delà à en juger par le témoignage de l’ancien député Pierre Girardot 127 , qui évoquait les manifestants antifascistes de Digne, le 8 février 1934, parmi lesquels se trouvaient en tête du cortège les descendants des insurgés de 1851. Luc Willette, dans un petit essai 128 intitulé Le Coup d’État du 2 décembre 1851, confirmait la permanence de cette mémoire en citant le cas d’un fils d’insurgé de Digne, Ailhaud, qui, au moment des grèves de 1936, marchait en tête du cortège en arborant un drapeau rouge. Les années de tourmente de la Seconde guerre mondiale ensevelirent sous les ruines la mémoire de 1851.
La commémoration du centième anniversaire du Deux Décembre aurait pu avoir une dimension symbolique en inspirant une dynamique nouvelle de la recherche. En 1951, l’ouvrage d’Henri Guillemin 129 , Le Coup du 2 décembre, démonte le mécanisme des manoeuvres de Louis Napoléon Bonaparte ayant pour objectif de se faire accepter comme le sauveur de la nation. Mais le livre de Guillemin reste essentiellement centré sur les événements parisiens ne consacrant qu’un chapitre à La Jacquerie 130 . Trois ans plus tard, un petit article de Claude Lévy fait le point sur les Fondement sociaux de l’insurrection de Décembre 1851 en province 131 . Mettant en avant la mauvaise conjoncture économique de la Seconde République qui affecta le plus les régions de petite culture, il critiquait l’historiographie traditionnelle faisant des paysans les défenseurs de la constitution :
‘« La grande erreur des historiens du début de siècle qui rédigeaient en fait l’histoire officielle du coup d’État, a été de prêter aux insurgés une opinion qui aurait pu être celle de leurs petit-fils de 1905-1910, mais que ne pouvaient pas partager des paysans de 1851. Ce qu’ils défendaient, ce n’était pas une Constitution qu’ils ne connaissaient sûrement pas, mais la « République démocratique et sociale », celle de 1852 qui allait, pensaient-ils, mettre un terme à leur misère et leur apporter l’émancipation sociale » 132 ’Une décennie plus tard, le chapitre de la thèse de Philippe Vigier consacré à « la résistance au coup d’État dans la région alpine » 133 relate l’insurrection dans les départements de l’Isère, de la Drôme et du Vaucluse avant de proposer une interprétation des faits attribuant un rôle majeur aux sociétés secrètes et à « la propagande inlassable menée depuis trois ans par les démocrates socialistes auprès des paysans et des artisans des bourgs ruraux » 134 . Les travaux de Philippe Vigier ont ouvert de nouvelles perspectives et c’est à partir de là que Peter McPhee, dans sa thèse, identifie trois approches différentes dans la manière d’aborder l’histoire de la Seconde République 135 : l’approche par l’étude des structures démographique, économique et sociale selon le modèle Vigier ; l’approche « américaine » du processus politique et enfin la perspective « culturaliste » avec comme principaux représentants Maurice Agulhon et Alain Corbin. Il se servirait à rien de réécrire ce que Peter McPhee avait clairement exposé de manière thématique, je vais donc privilégier une autre option pour reprendre cette historiographie en adoptant une approche plus chronologique.
Après la thèse de Vigier, les recherches historiques connaissent une nouvelle aurore à l’aube des années 70 éclairées par la lumière de la thèse de Maurice Agulhon sur le Var 136 :
‘« Nous allons donc raconter […], les mouvement sociaux et intellectuels, souterrains avant 1848, libres et sereins de 48 à 51, libres et révolutionnaires du 2 au 9 décembre de cette même année 1851, qui ont révélé l’adhésion des villageois du Var à la république démocratique » 137 . ’Selon son approche, sous « l’influence culturelle venue de haut » 138 , l’idée de République était un idéal commun à tous les insurgés avec des conceptions différentes sur la manière de le réaliser, ces divergences traduisant « l’existence de deux niveaux de culture » :
‘« L’intellectualité des notables et des militants républicains avait depuis longtemps commencé à pénétrer et à informer le primitivisme des masses de mentalité traditionnelle. Mais pour y parvenir, quelques décennies de liberté inquiètes, suivies de deux ou trois ans de démocratie, étaient trop peu de chose. La fusion étant incomplète lorsque le coup d’État est survenu » 139 . ’Un des chapitre de son livre concerne les réactions au coup d’État dans le département et s’intitule: « Retour à la Révolution ? Problèmes généraux de l’insurrection de Décembre » 140 . Rien de bien nouveau pourrait-on objecter. Peut-être, mais si Philippe Vigier s’était intéressé à l’insurrection en tant que « mouvement », Maurice Agulhon cherche à définir « qui étaient les insurgés ? » 141 . Après une présentation classique de la statistique de l’insurrection, la citation de quelques noms tirés des dossiers établis après les interrogatoires des enquêteurs, il s’attache à décrypter la symbolique de l’épisode de la femme en rouge mise en scène par Émile Zola dans la Fortune des Rougon 142 . La reconstitution du « récit de vie » de Césarine Joséphine Icard épouse Ferrier est établie d’après les pièces de son dossier d’instruction. Cette manière de procéder peut poser problème ainsi qu’il en sera débattu dans la partie méthodologique de cette recherche, mais c’est une des premières tentatives pour « animer » un des acteurs de l’insurrection, lui donner une individualité, en faire un « être » capable d’émotion. De nouvelles perspectives de recherche peuvent être envisagées et ces deux grands spécialistes de la question vont diriger des mémoires de maîtrise avec des problématiques centrées sur les réactions au coup d’État 143 , sur les victimes de la répression : des grâces présidentielles et impériales 144 à l’indemnisation de 1881 145 ou sur l’attitude des élites démocrates‑socialistes pendant le coup d’État 146 .
Le mouvement insurrectionnel qui anima les campagnes françaises en décembre 1851 intéressa aussi, outre-Atlantique, des universitaires qui ont exploré les dépôts des archives départementales afin de compléter leurs connaissances des faits. La fin des années 70 est ainsi marquée par la publication de trois études majeures, celle de John Merriman, Ted Margadant et Peter McPhee.
John Merriman retrace « l’agonie » 147 de la Seconde République en l’envisageant dans le cadre national et départemental avec l’étude de 5 départements 148 ayant connu des insurrections après le 2 décembre 1851. Mais, en s’intéressant plus particulièrement aux périodes intermédiaires de la Seconde République : les années 1849, 1850 et 1851, il s’attache à démontrer que le coup d’État a réussi parce que les autorités s’étaient lancées dans un processus de répression systématique des vecteurs de la démocratie 149 .et de la « gauche » 150 . Il met ainsi en évidence les moyens utilisés par le pouvoir pour réprimer l’influence des « rouges », partisans de la République démocratique et sociale.
Son compatriote Ted Margadant s’est aussi intéressé à « la révolte » des paysans français 151 dans dix-sept départements 152 :
‘« Ce soulèvement provincial le plus sérieux du dix-neuvième siècle en France qui a provoqué la plus grande purge politique en dehors de Paris entre la terreur et la contre-terreur des années 1790 et le mouvement de Résistance de la Seconde Guerre mondiale » 153 . ’Il place l’événement « coup d’État » au cœur de ses recherches et montre, à partir d’une analyse géographique précise, que généralement les manifestations paysannes en 1848 et l’insurrection républicaine de 1851 ne concernaient pas les mêmes populations 154 . Après avoir passé en revue les différentes interprétations des insurrections provinciales avancées par Philippe Vigier et Maurice Agulhon et reprises dans la synthèse de Roger Price 155 , Ted Margadant montre à travers la structure de son livre que le mouvement insurrectionnel est en corrélation directe, premièrement avec les liens socio-économiques existant entre les villes et les villages, deuxièmement dans l’organisation des sociétés secrètes dont les leaders utilisèrent les formes traditionnelles de la culture populaire pour y greffer de nouveaux objectifs politiques et enfin dans les régions dans lesquelles la répression des militants républicains avant le coup d’État avait été particulièrement active 156 .
Peter McPhee, de l’Université de Melbourne, ajoute dans sa thèse une pièce supplémentaire à l’édifice des interprétations des insurrections provinciales du coup d’État 157 . Aux études détaillées des structures démographique, économique et sociale d’une région dans un contexte de crise économique, aux analyses des processus politiques et des sociabilités 158 , Peter McPhee se penche sur les structures communales et tient compte des constructions identitaires prenant leur source dans les souvenirs de la Révolution française 159 et de l’instabilité politique qui s’ensuivit.
L’entrée dans le nouveau millénaire coïncida avec la commémoration du cent cinquantième anniversaire des événements de Décembre et devait donner l’occasion de faire le point sur « l’histoire du coup d’État et de sa résistance telle qu’elle a été écrite et telle qu’elle peut être repensée grâce aux renouveaux historiographiques autour des notions d’événement, de récit et d’acteurs de l’histoire » 160 . La commémoration de 1851 est un enjeu. La mémoire de l’insurrection s’enfonçant dans les sables mouvants de l’inconscient collectif pouvait resurgir comme porte-drapeau de la résistance lorsqu’elle était « réveillée » par l’éclat brûlant de la conjoncture et l’initiative de quelques militants. Ainsi, anticipant la date anniversaire symbolique de 2001, « quelques passionnés d’histoire, désireux de participer à la commémoration de la Seconde République en focalisant sur l’épisode terminal : le coup d’État de 1851 et la puissante résistance qu’il rencontre » 161 se réunissaient au cours de l’été 1997 et fondaient « l’Association 1851/2001 pour le 150e anniversaire de la résistance au coup d’état du 2 décembre 1851 » 162 . Mais cette Association voyait le jour dans un contexte particulier car engendrée « d’un sursaut de honte devant les résultats des élections municipales de 1995 en Provence‑Côte d’Azur » 163 . Pour sensibiliser les populations, elle organisa des rencontres dans les départements où « l’insurrection républicaine fut particulièrement puissante » et publia dans la lancée les actes de ses journées d’étude 164 : 1997 à Château‑Arnoux, 1998 à Toulon, 1999 à la Tour d’Aigues, 2001 à Sainte‑Tulle. Faisant écho à ces actions militantes et associatives, des colloques centrés sur les événements de Décembre 1851 furent tenus en 1997 à Clamecy 165 et en septembre 1998 à l’université Paul Valéry de Montpellier avec « les répercussions des événements parisiens entre Alpes et Pyrénées » 166 , colloque qui s’inscrivait dans le cadre de la commémoration nationale de la Révolution de 1848.
Naissance vie et mort d’une République, pouvait-on envisager une réflexion sur le seul événement « Coup d’État » sans l’inscrire dans la chronologie de la Seconde République ? « Comment meurt une République ? », c’est ainsi que le colloque de Lyon 167 déclina son programme centré sur la problématique générale des multiples usages de l’histoire permettant de saisir la signification de l’événement du 2 Décembre. Voulant dépasser « la simple inscription dans une pratique exclusivement commémorative de la résistance au coup de force de Louis Napoléon Bonaparte » 168 , cette réflexion sur le rapport à l’histoire fut structurée par des débats ayant pour thème « l’écriture du coup d’État et la construction de l’événement », « nécessité, intérêt et légitimation du coup d’État », « renoncements, silences et fin des possibles », « militances et résistances : sociologie et géographie », « regards extérieurs et destins de 1851 ». Si la synthèse des diverse communications s’avéra impossible 169 , les conclusions tirées de ces journées montrèrent que de nouveaux chantiers de « fouilles archéologiques » pouvaient être ouverts afin d’affiner la compréhension de l’événement. Mais la nécessité de porter un « nouveau regard » sur cette période d’expérience républicaine s’imposait car, comme le faisait observer Michèle Riot-Sarcey : « l’interprétation de l’événement dans lequel le « peuple » est engagé est généralement peu commode » 170 et « l’habitude d’user de notions globalisantes obscurcit notre exigence critique, en réduisant l’hétérogénéité des subjectivités en une objectivation uniforme des comportements » 171 .
C’est ce que nous allons tenter de faire. Ce nouveau chantier de fouilles historiques s’ouvre en s’appuyant sur des fondations antérieures. Vérifions donc l’état de ces « infrastructures » en Ardèche.
Victor SCHŒLCHER, Histoire des crimes du deux décembre. Édition considérablement augmentée, Bruxelles, 1852. 2 volumes.
Hippolyte MAGEN, histoires de la terreur bonapartiste ; préliminaires et présages du coup d’État ; compléments des débauches prétoriennes à Paris et dans les départements ; bastilles, casemates et pontons ; la nouvelle Caprée, Londres, W.Jeffs, 1852.
Pascal DUPRAT, Les Tables de Proscription de Louis Bonaparte et de ses complices, Liège, Redouté, 1852, deux volumes in 8°, 318 et 387 pages.
MAYER P. Histoire du Deux Décembre : avec documents inédits et pièces justificatives. 2ème édition. Paris Ledoyen, 1852, p 213-214.
Jules BERTAUT, 1848 et la Seconde République, Arthème Fayard, 1937, p 441.
Eugène TÉNOT, La Province en décembre 1851, Paris, Armand Le Chevalier, 1868, 4ème édition, 228 pages et Paris en décembre 1851, Paris, Armand Le Chevalier, 1868, 8ème édition, 216 pages.
Philippe VIGIER dans sa thèse, note p 326 du tome II : « si l’on en croit E. Ténot dont le récit semble, en ce qui concerne la Drôme, emprunté aux meilleures sources ».
Manifestation de l’Association pour la commémoration de la Résistance au coup d’État du Deux Décembre 1851, Château-Arnoux, 20/11/1997. Compte-rendu dans Revue d’Histoire du XIX e siècle, n° 17, 1998/2, p 108.
Luc WILLETTE, Le coup d’État du 2 décembre 1851, Aubier, Floréal, 1982, note p 199.
Henri GUILLEMIN, Le coup du 2 décembre, Paris, Éditions Gallimard, 1951, 478 p.
Henri GUILLEMIN, Le coup du 2 décembre, chapitre VII, « La Jacquerie » p 404-413.
Claude LÉVY, « Note sur les fondements sociaux de l’insurrection de décembre 1851 en province », Information historique, n°4, septembre-octobre 1954, pp. 142-145.
Claude LÉVY, idem, p. 145.
Philippe VIGIER, La Seconde République…ouv. cité, p 307-337.
Philippe VIGIER, La Seconde République…ouv. cité, p 336.
Peter McPHEE, Les semailles de la République…, déjà cité, pp 31-35.
Thèse de doctorat ès lettres soutenue à la Sorbonne le 23 juin 1969 : Un mouvement populaire au temps de 1848. Histoire des populations du Var dans la première moitié du XIX e siècle.
Maurice AGULHON, La République au village, déjà cité, « Avertissement », p. 9.
Maurice AGULHON, « La descente de la politique vers les masses », 6ème approche de ses « Recherches générales sur les processus de prise de conscience de la première partie de La République au village, déjà cité, pp. 259-284.
Maurice AGULHON, idem, p 467.
Maurice AGULHON, idem, deuxième partie « La Révélation », pp. 436-471.
Maurice AGULHON, idem, pp. 442-450.
Émile ZOLA, La fortune des Rougon, Le Livre de Poche, 1985 (1ère édition Librairie internationale A. Lacroix, Verboekhoven et cie, 1870-1871), p 52. Dans le roman de Zola, la « vierge Liberté » est incarnée par Marie (Miette) une jeune fille âgée de onze ans.
M. AUTENZIO, La résistance au coup d’État du 2 décembre dans la Nièvre, Mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe VIGIER, Université Orléans-Tours, 1970.
Annick GIROZ, La résistance de l’Allier au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe VIGIER, Université Paris X, 1984.
Corinne CHABLE, La Suze-sur-Sarthe et la réaction au coup d’État de Napoléon III en 1851, Mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe VIGIER, Université Paris X, 1990.
Hamlaoui LAHRAKI, Le problème des grâces au lendemain du Coup d’État de décembre 1851 jusqu’à l’année 1853, Mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe VIGIER, Université Paris X, 1984.
Michèle BOCQUET, Les proscrits de l’insurrection du 2 décembre 1851 d’après les dossiers de pension de la série F15 des Archives nationales dans le département des Bouches-du-Rhône, Mémoire de maîtrise sous la direction de Maurice AGULHON, Université Paris I, 1977.
L LEBRUN. L’indemnisation des victimes du Coup d’État de 1851.Loi du 31 juillet 1881, Mémoire de maîtrise sous la direction de Maurice AGULHON, Université Paris I, 1982.
Patrick CHAMOUARD, Paris en décembre 1851, le comportement des représentants montagnards, Mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe VIGIER, Université Paris X, 1974.
Le mot « agonie » volontairement employé ici est un faux ami de l’anglais « agony » utilisé dans le titre du livre de John MERRIMAN The Agony of the Republic. The Repression of the Left in Revolutionary France 1848-1851, New Haven/Londres. Yale University Press, 1978, 198 p.
Le Nord, la Creuse, l’Ariège, le Finistère, l’Yonne.
Vecteurs que John Merriman appelle « des cibles » : « The Targets : The Press and Political Propaganda ; Voluntary Associations », dans John MERRIMAN, idem.
« The coup d’état was not one single event, but the culmination of a long series of blows against the montagnards. Between the two most memorable events of the repression, the June Days ans the coup, there were thousands of incidents, and their combinated effect was to destroy the socialist organization in most areas where it was seeking a foothold or had already become entrenched. The repression demobilized the major components of the democratic-socialist which stood between the would-be imperial eagle and the empire », dans Jon MERRIMAN, “Introduction”, idem, pp. XXI-XXII.
Ted MARGADANT, French Peasants in Revolts. The Insurrection of 1851,Princeton University Press, 1979, 379 p.
Allier, Ardèche, Basses-Alpes, Bouches-du-Rhône, Cher, Drôme, Gard, Hérault, Jura, Lot-et-Garonne, Nièvre, Rhône, Saône-et-Loire, Var, Vaucluse, Yonne.
Traduit d’après Ted MARGADANT French Peasants, ouv. cité, introduction XVII. « Indeed, the insurrection of December 1851 was the most serious provincial uprising in nineteenth-century France, and it provoked the largest political purge outside Paris between the Terror and Conter-Terror of the 1790s and the Resistance movement of the Second World war ».
« Precise geographical analysis shows, however, that peasant protest in 1848 and Republican insurgency in 1851 usually dit not involve the same population », dans Ted MARGADANT, idem, p. 42.
Roger PRICE, The French Second Republic . A Social History , Londres, B.T. Batsford, 1972, 386 p. « Il identifie trois facteurs qui semblent avoir caractérisé les régions qui ont résisté au coup d’État : la détresse économique, les communications urbaines avec la campagne, et les sociétés secrètes. Motivés par des revendications sociales et menés par des conspirateurs urbains, les insurgés ruraux de 1851 ont protesté contre le riche et le privilégié. Leur protestation était essentiellement une révolte sociale ». Traduit d’après Ted Margadant : “Roger Price has synthesized the work of Vigier, Agulhon, and several other regional historians in his recently published The French Second Republic. He identifies three factors that seem to have characterized the areas which resisted the coup d’état: economic distress, urban communications with the countryside, and secret societies. Motivated by social grievances and led by urban conspirators, the rural insurgents of 1851 protested against the rich and the privileged. Theirs was essentially a social revolt », dans Ted MARGADANT, idem, “Introduction”, p. XXI.
« This movement derived strengh from the economic ans social links between towns ans villages, not from their mutual isolation ; it acquiered shape ans direction through conspiratorial Republican organizations, which used traditionals forms of culture for new political purposes ; and it brought peasants into regional rebellions against the state, whose agents had been busily persecuting Republican militants before the coup d’état », dans Ted MARGADANT, idem, p. XXIII.
Peter McPHEE, Les semailles de la République dans les Pyrénées-Orientales, 1846-1852. Classes sociales, politique et culture, Perpignan, Publications de l’Olivier, 1995, 507 p, traduction de N. Prosper et P. Mc Phee, (texte original, The Seed-time of theRepublic : Society and Politics in the Pyrénées-Orientales, 1846-1852, Thesis submitted for the degree of doctor of philosophy in the University of Melbourne [Australie], 1977).
Maurice Agulhon l’entend dans le sens d’une « notion permettant de couvrir la description de l’intensité et de la vitalité anciennes de la vie associative en pays provençal, et pour faire de cette réalité la base objective (ou l’une des bases) de ce qu’on appelle trop commodément le “tempérament” régional », dans Maurice AGULHON, La République au village, déjà cité, réédition 1979, « Préface à la deuxième édition », p. 11.
Ce qu’il intitule dans le chapitre IV de son livre : « Le poids du passé », pp. 175-216.
Appel d’offre de La Société d’histoire de la Révolution de 1848 pour la participation au Colloque de Lyon du 29 novembre 2001 au 1er décembre 2001.
Éditorial de René MERLE dans le Bulletin n°2 de l’Association 1851/2001, juillet 1998.
Son site Internet est aujourd’hui une vaste plate-forme documentaire sur laquelle on retrouve des témoignages locaux, des contributions d’érudits locaux, de chercheurs et d’universitaires de renom.
Éditorial de René MERLE, président de l’Association 1851/2001, Bulletin n°21, octobre 2002.
Provence 1851, une insurrection pour la République, Actes des journées d’étude de 1997 à Château-Arnoux et de 1998 à Toulon. Association 1851/2001pour le 150e anniversaire de la résistance au coup d’État du 2 décembre 1851, Imprimerie Louis-Jean, Gap 2000 ; 1851, une insurrection pour la République, Actes des journées d’étude de 1999 à la Tour d’Aigues et de 2001 à Sainte‑Tulle. Association 1851 pour la mémoire des Résistances républicaines.
Le Coup d’État du 2 décembre 1851, les insurgés de Clamecy et de la Nièvre. Actes du colloque du 24 mai 1997, Clamecy, Société scientifique et littéraire, 1999, 315 p.
A l’initiative de Raymond Huard. De la Révolution au coup d’État (1848-1851). Les répercussions des événements parisiens entre Alpes et Pyrénées. Actes du colloque des 18 et 19 septembre 1998 sous la direction de Roland ANDRÉANI et Marianne LEULLIEZ. Université Paul Valéry-Montpellier III. Centre d’Histoire moderne et contemporaine de l’Europe méditerranéenne et de ses périphéries, 1999.
Accueil et introduction générale du colloque : Jean-Luc Mayaud, Université Lyon II.
Appel d’offre de La Société d’histoire de la Révolution de 1848 pour la participation au Colloque de Lyon du 29 novembre 2001 au 1er décembre 2001.
Michèle RIOT-SARCEY, « Conclusions : comment meurt la République », Actes du colloque de Lyon, déjà cité, pp. 452-455.
Michèle RIOT-SARCEY, idem, p. 453.
Michèle RIOT-SARCEY, ibidem.