2°) L’histoire au regard des sources d’archives : Élie Reynier et sa postérité

En 1948, paraît la Seconde République dans l’Ardèche d’Élie Reynier. Seule la partie correspondante à la journée du 4 décembre, genèse de l’insurrection sera reproduite  330 .

Ayant eu la primeur de travailler directement sur les sources d’archives, Le récit d’Élie Reynier est très détaillé et émaillé d’anecdotes et de réflexions personnelles. En historien digne de ce nom, il mentionne les sources utilisées pour l’écriture de son récit. Il s’agit essentiellement d’archives extraites de la série 5M mais qui sont citées en vrac, sans précision, au début de son exposé.

Première différence de ton : alors qu’Eugène Ténot insistait sur le vigueur des combats et la résistance tenace des insurgés, Élie Reynier émet des réserves quant à leur détermination et leur opiniâtreté : « bagarre et mousqueterie médiocres au pont d’Ouvèze » et cette « terrible insurrection va se réduire, en réalité, presque à rien ». Les lieux mentionnés par Eugène Ténot sont bien validés par cette recherche et les premiers noms d’insurgés font leur apparition  331 . En observant le tableau, on s’aperçoit que la majorité des acteurs retenus fait son entrée en scène au moment du coup d’État et sa participation se limite à une brève apparition ou la simple mention de leur nom décliné sous la forme de listes à la manière d’un générique de fin de film. Pour ceux qui n’ont exercé aucune responsabilité avant 1851, leur « invention » de la série 5M n’apporte que peu de renseignements. Ils apparaissent sortis de nulle part, déconnectés de leurs « histoires de vie » et disparaissent aussi vite qu’ils sont venus. On aimerait, par exemple, en savoir un peu plus sur la personnalité de ce mineur, Jean-Louis Marion, et sur les motivations qui l’ont poussé à faire avorter le mouvement insurrectionnel dans la région de Privas, sur les raisons de son inimitié avec les « rouges ». Il est donc légitime de se poser cette question : quel peut-être l’intérêt d’engager de tels acteurs dont l’action se réduit le plus souvent à n’apparaître que cité dans des listes non exhaustives de personnages ? Est-ce la volonté d’en faire un livre d’histoire mémorial pour sauver de l’oubli les noms de tous les insurgés et leur conférer l’immortalité par la retranscription de leur patronyme ? Mais dans cette histoire « arche de Noé », il faut être sûr de n’oublier personne. Élie Reynier en était conscient et « éprouvait le besoin de poursuivre l’œuvre entreprise »  332 , son livre servant de base pour lancer dans l’avenir de nouvelles recherches.

Élie Reynier fait état de 355 condamnations officielles recensées apparemment d’après une minute non datée indiquant la « Situation exacte des individus qui ont fait l’objet des décisions de la Commission mixte du département de l’Ardèche » (notée source 5M20). Les prévenus, selon leur degré de responsabilité, ont pu comparaître devant trois types de juridiction pénale : le conseil de guerre, la commission mixte  333 ou le tribunal de police correctionnelle. Maurice Agulhon a dressé un inventaire des peines avec les critères d’application de la décision dans son livre consacré à 1848 ou l’apprentissage de la république  334  :

Peine prononcée Critères d’application de la décision
Conseil de guerre. Les chefs présumés de l’insurrection.
Les insurgés qui ont tiré sur la troupe.
Transport au bagne de Cayenne Les insurgés armés repris de justice.
Transport en Algérie avec internement. « A plus »
Transport en Algérie sans internement. « A moins »
Les « démagogues notoires, selon leur degré de nocivité ».
L’expulsion de France
L’éloignement momentané de sa résidence
Ceux dont la présence est jugée comme un « élément de désordre ».
L’internement Ceux qui ont été entraînés dans l’insurrection.
La mise sous surveillance Ceux qui ont été entraînés dans l’insurrection.
La police correctionnelle. Les insurgés prévenus de délit de droit commun.

A lire Élie Reynier, 19 personnes ont été traduites devant un conseil de guerre, 28 selon la source 5M20. Elles ont été inculpées de tentatives de meurtres sur des gendarmes ou de rébellion à main armée. Il s’agit là probablement d’insurgés arrêtés les armes à la main. Les prévenus risquent leur tête devant cette juridiction militaire à l’instar de Pascal Joseph, de Lablachère, et Auriol, de Joyeuse, reconnus coupables de meurtre sur un gendarme de la brigade des Vans et condamnés par contumace le 29 décembre 1851  335 à la peine de mort. Mais, certains chefs d’inculpation étonnent. Henri Marcon et Pierre Biolet, ouvriers mégissiers d’Annonay, comparaissent : le premier comme prévenu du port « d’un signe extérieur de ralliement prohibé » ; le second comme inculpé de cris séditieux et menaces faites envers des citoyens. Henri Cyrille Marcon, originaire du Cheylard et âgé de seize ans au moment des faits, se promenait devant la mairie d’Annonay le jour du plébiscite du 21 décembre 1851 « porteur d’une grande cravate rouge placée en écharpe sur sa poitrine »  336 . Cette manifestation de résistance le conduit directement dans les cellules de la prison de Tournon avant son transfert à Lyon, le 27 janvier 1852  337 . Quelques mois plus tard, il comparaît devant le Conseil de guerre qui l’acquitta  338 . Pierre Biolet ne bénéficie pas si l’on peut dire de la même clémence… Arrêté le 7 décembre à Annonay, détenu à Tournon, il est inculpé de cris séditieux et de rébellion envers la gendarmerie. Transféré à Lyon le 27 janvier 1852 pour être jugé devant le Conseil de guerre, il écope, à l’âge de 23 ans, de deux ans de prison et seize francs d’amende.

La commission mixte examine les dossiers des personnes arrêtées et décide de leur sort selon des critères de responsabilité dans la participation à l’insurrection. Ces critères sont pondérés par les activités militantes passées ou par les antécédents judiciaires. La transportation au bagne de Cayenne concerne, en principe, les insurgés anciens repris de justice. Mais tout dépend de la signification donnée à cette expression. Ainsi Régis Puaux  339 , de Saint-Lager-Bressac, condamné en 1833 à un an de prison pour vol ; Daniel Merlin  340 , de Saint-Lager-Bressac condamné à un mois de prison pour coups et blessures ; Joseph Vincent Fabre  341 , des Assions, condamné par la cour d’assises de l’Ardèche à 18 mois de prison pour avoir donné un coup de couteau mortel à un homme en 1840, relèvent de cette catégorie. Henri Fargier  342 , cultivateur de Labégude et Simon Eugène Platarès  343 dit « le Bleu », de Salavas, tous les deux transportés, sont certes aussi des repris de justice mais le premier a été condamné le 6 septembre 1851 à 18 mois de prison et 200 francs d’amende pour « menaces verbales d’assassinat sous condition », le second a fait dix mois de prison pour outrages à la gendarmerie. Les casiers judiciaires de Jean-Baptiste Vigouroux  344 , médecin de Vals, et d’Albert Silhol  345 , charron de Vallon, ne sont pas non plus vierges. Ils ont été tous les deux condamnés pour délits politiques. Le premier, le 11 décembre 1849, à quatre mois de prison et 200 francs d'amende pour « affichage de placard traitant de matière politique et pour avoir cherché à troubler la paix publique en incitant le mépris ou de la haine des citoyens les uns envers les autres », le second à un mois de prison par le tribunal correctionnel de Largentière pour « port d’une ceinture rouge et avoir chanté des chansons défendues »  346 . Ce passé judiciaire leur vaut une croisière sur le navire Erigone en partance pour la Guyane. Pas de coups et blessures, ni de « délits politiques » en revanche pour Victor Joseph Matal  347 , autre condamné par contumace à la transportation. Sa peine se justifie par le mois de prison effectué pour un bris de clôture. Si la condamnation antérieure à de la prison fut un facteur suffisant pour déterminer l’envoi à Cayenne, cette condition n’est pas déterminante. Joseph Béalet  348 gagne son passage en Guyane en raison de sa mauvaise influence acquise comme fondateur d’une société secrète. Les autres condamnés à Cayenne sont : René Magloire Dalay  349 , de Vallon qui, évadé de l’Ile-Mère en septembre 1852 en compagnie de Joseph Béalet, Albert Silhol et Simon Flavien Tournaire  350 disparaît sans laisser de traces  351  ; François-Paulin Jacques  352 , de Salavas, qui échappe à la transportation en se réfugiant en Suisse puis à Turin.

Après la condamnation à Cayenne, les peines de transportation en Algérie concernent ceux dont la présence a été jugée « néfaste » sur le territoire. Leur charisme républicain qui exerçait un ascendant sur les populations a motivé le choix de la sentence : soit la détention dans un fortin ou dans un camp de travail (Algérie plus), soit l’exil forcé sur ces territoires de l’Afrique du Nord nouvellement colonisés (Algérie moins).

La commission mixte a prononcé aussi des sentences d’expulsion ou d’éloignement momentané pour les « indésirables »  353 . Des peines d’internement ou de surveillance ont été requises contre ceux dont la participation active dans l’insurrection n’a pas été clairement démontrée, autrement dit, contre ceux qui ont été entraînés dans la révolte. Les délits jugés mineurs ont été renvoyés devant la juridiction de la police correctionnelle. Les accusés de vente de poudre sans autorisation, les inculpés de « coupe et enlèvement de bois en bande armée », « d’outrages en paroles et en gestes envers des agents forestiers » encourent jusqu’à six mois de prison, mais peut-on pour autant les rattacher aux défenseurs de la constitution républicaine ? L’historien peut-il s’en tenir aussi à ces 355 décisions de justice ? Élie Reynier s’en est allé sans avoir pu compléter ses recherches. Son livre est resté « le » livre sur la question comme le soulignait Jean-Luc Mayaud, « le » livre de chevet de tous les historiens qui, à la suite de cette « belle figure vivaroise » voudront mentionner dans leur Histoire ces pages d’histoire locale. Deux histoires du Vivarais écrites à vingt ans d’intervalle et faisant le récit de l’événement vont ainsi être mises en parallèle : l’Histoire du peuple vivarois de Pierre Bozon et l’Histoire du Vivarais sous la direction de Gérard Cholvy  354 .

Pierre Bozon, géographe de formation et professeur aux Écoles Normales de Privas, n’a pas « la prétention d’érudition » et se propose d’exposer, en peu de pages, l’essentiel du passé des habitants du pays de Vivarais »  355 . A l’échelle des millénaires racontés en moins de trois cents pages les hommes ont disparu et on ne perçoit que les échos lointains des « quelques mouvements d’opposition ». « Les sentiers de la politique » de Gérard Cholvy ne sortent pas de l’itinéraire balisé par Élie Reynier. Mais pourrait-il en être autrement ? La source principale de leur information reste évidemment cet historien dont le dernier chapitre est résumé en quelques lignes. Cela laisse quelque peu perplexe et suscitait l’étonnement de Jean-Luc Mayaud. Pourquoi la plate-forme de recherche édifiée laborieusement par Élie Reynier est-elle restée à l’état de sanctuaire ? Est-ce « le sentiment de piété filiale envers leurs anciens », selon l’expression de Gérard Cholvy, qui fait qu’on ne revienne pas sur l’œuvre d’un maître ? Ou bien, est-ce parce que « la raison invite à la prudence » dans un pays « où les affrontements du passé –ceux des “Blancs” et des “Rouges”­ affleurent encore et maintiennent ces clivages qu’il est de beaucoup préférable de reconnaître sans prétendre imposer une vision stéréotypée nourrie d’un positivisme naïf »  356  ? L’espoir au cœur de Guy-Jean Arché ne s’embarrasse pas de telles considérations  357 .

L’histoire de Guy-Jean Arché se démarque de toutes les histoires précédemment écrites et présente un certain intérêt, notamment l’annexe donnant pour les départements de la Drôme et de l’Ardèche la liste des victimes de la répression  358 répertoriées selon la sanction prononcée par les commissions mixtes. On peut toutefois se demander pourquoi Guy-Jean Arché est allé puiser son information dans la Statistique pour servir à l’histoire du 2 décembre 1851 d’Adolphe Robert  359 publiée en 1869 sans rectifier cette énumération de noms qui, de ce fait, reste quelque peu fantaisiste. A titre d’exemple, au lieu de « Fargin Henri cultivateur à Labagne », il faudrait lire Fargier Henri, de Labégude ; « Pisan Régis, de Saint-Laret » est l’avatar de Puaux Régis de Saint-Lager ; la commune de Lagorce est devenue la commune de « Lagorie » ; Rosières est retranscris « Roziers » ; Saint-André-de-Cruzières se réduit à « Saint-André-de-Cruy » ; Les Assions sont devenus « Assiens », Viviers s’écrit « Vivien » ; Burzet s’agrandit en « Brunnezet », Le village de Pranles est rebaptisé « Praules » et Guilherand « Guilbrerand ». Le livre de Guy-Jean Arché sert souvent de référence pour les cercles de généalogistes et Michel Guigal, de la Société des Amateurs de Généalogie de l’Ardèche (SAGA) est bien optimiste lorsque, s’appuyant sur ce livre, il recopie les noms des victimes de cette répression en Ardèche en souhaitant à ses adhérents qu’ils trouveront, peut-être, « parmi elles quelque ancêtre dont vous ne connaissiez pas les convictions politiques ! »  360 .

Le livre de Guy-Jean Arché présente toutefois un deuxième intérêt : les exclusivités des révélations concernant l’Ardèche se succèdent  361 . Un nouveau personnage qui était resté dans l’ombre fait maintenant son apparition tel le deus ex machina. L’organisateur des mouvements s’appelait donc Audric, mais la source de l’information n’est pas citée. Ce nom n’apparaît pas dans La Seconde République d’Élie Reynier. Pourtant, Robert Serre, dans son histoire dédiée à l’insurrection de 1851  362 , confirme, archives et notes de bas de page à l’appui, les événements antérieurs au coup d’État concernant Jean Baptiste François Audric  363 , menuisier ébéniste de son état. L’anecdote rapportée par Guy-Jean Arché lors de l’enregistrement de la naissance à la mairie du fils d’Audric est ainsi validée  364 , la mention de sa vie clandestine en Ardèche pour échapper à son arrestation par la gendarmerie est attestée mais rien ne permet de faire le lien avec l’organisation des mouvements en Ardèche. La « logique du probable » permettant de combler les vides de l’histoire n’est-elle pas là poussée un peu trop loin ? Pour les amateurs d’énigmes, il y a bien un personnage qui fait son apparition quelques jours avant les événements en Ardèche et qui disparaît peu après  365 . Le samedi 29 novembre 1851, Toussaint Terrasse, mécanicien à Chomérac, embauche un certain François Andréa dont l’identité a été relevée sur un passeport flambant neuf. Cet ouvrier d’une trentaine d’années, vêtu d’un caban brun foncé, n’arrive pas sans garantie : il est recommandé par Jacques Ladreyt, dit « le Prince », cabaretier et buraliste à Saint-Lager-Bressac. Ce n’est pas que les deux hommes se connaissent bien : ils ont bu ensemble un verre dans un cabaret de Montélimar. Certes, cela ne suffit pas toujours à établir une relation de confiance, mais Andréa n’était pas vraiment un inconnu. Le propre frère de Jacques, Ferdinand, épicier et menuisier de son état à Montélimar, l’avait envoyé chez Chaussy, un cousin, qui avait besoin de main d’œuvre dans le courant de l’année 1851 ; de plus, la valeur de cet ouvrier était attestée par un certificat délivré à Valence. Alors pourquoi s’inquiéter ? La seule fausse note dans ce réseau de relations, c’est que Ferdinand Ladreyt déclare ne pas vraiment connaître ce François Andréa. Il sait qu’il a été embauché pendant trois mois chez Jacquin, un ébéniste de Montélimar et, qu’apparemment, il ne faisait pas vraiment l’affaire en raison de son manque d’habileté. Jacquin souhaitant le licencier et son cousin Chaussy ayant besoin d’un ouvrier pourquoi ne pas l’envoyer tenter sa chance à Chomérac ? Affaire conclue, le 11 mai 1851, il retire son passeport au commissariat de police et prend la route de Chomérac. Deuxième fausse note : le commissaire a rendu son passeport et son livret ouvrier établi le 5 mai 1844 à Tully ( ?) au menuisier Joseph Gourdron, âgé de 28 ans. Arrivé à Chomérac, c’est le menuisier François Andréa qui est embauché. Joseph Gourdron, François Andréa, Jean-Baptiste Audric n’en font-il qu’un ? Rien ne permet de l’affirmer mais plusieurs pièces pourraient être versées au dossier d’instruction. Tout d’abord ; un passeport portant le nom « Audric » peut être très facilement transformé en « Andréa ». Coïncidence ? Toussaint Terrasse qui a embauché Andréa est le frère de Pierre Terrasse tué en affrontant les forces de l’ordre au pont de l’Ouvèze. Enfin dans la soirée du 4 décembre, un individu porteur d’un caban foncé que l’on dit être ouvrier chez Terrasse commande l’attaque du courrier à cheval parti de Privas et à destination de Montélimar  366 . Le lendemain matin, Andréa quitte Chomérac, « sans demander le paiement des deux journées de travail qui lui étaient dues »  367 . Est-ce le même personnage qui le 6 décembre, à Saint-Marcel-les-Sauzet, « casquette dont les bords étaient rabattus sur les oreilles, un burnous, un sabre à son côté » se trouvait à la tête d’une cinquantaine d’hommes en armes »  368  ? Si la réponse est positive, alors François Andréa et Jean Baptiste François Audric n’en font qu’un.

Que retenir de l’écriture de ces cinq récits historiques ? L’Histoire est recherche mais aussi résultats de cette enquête. Autrement dit si l’Histoire s’écrit, c’est pour qu’elle soit lue. L’historien a donc une dette morale envers ceux qui vont faire l’effort de lui consacrer quelques heures de leur vie. Le fruit de son travail doit être vérifiable pour pouvoir éventuellement servir de plate-forme au lancement de nouvelles recherches. Aujourd’hui l’histoire n’a plus pour but d’édifier les populations en mettant en scène la vie de grands personnages connus ou reconnus pour leur haute valeur intellectuelle ou morale. Comme le fait remarquer Jacques Revel, l’histoire devient « une histoire sociale attentive aux individus saisis dans leurs relations à d’autres individus »  369 , mais on peut dès lors s’interroger sur l’utilité de citer des noms de lieux ou de personnes en les déconnectant de leur environnement. Il faudrait pouvoir être en effet capable de « suivre le fil d’un destin particulier –celui d’un homme, d’un groupe d’hommes – et avec lui la multiplicité des espaces et des temps, l’écheveau de relations dans lesquelles il s’inscrit »  370 .

Notes
330.

Voir le texte en annexes, p. 80.

331.

Voir en annexes la liste des principaux insurgés mentionnés dans le livre d’Élie Reynier, pp. 82-83.

332.

Jean-Luc MAYAUD, « Préface à la réédition de 1998 » dans Élie REYNIER, La Seconde République…, ouv. cité, p V.

333.

Les personnes arrêtées ont dans un premier temps été jugées par une Commission militaire nommée le 26 décembre 1851. Celle-ci n’a pas fait de détail et a condamné sur dossier à la « transportation » à Cayenne la majorité des prévenus portés à son attention.

334.

Maurice AGULHON, 1848 ou l’apprentissage.. ouv. cité, p. 200.

335.

En décembre 1851, ils passent en jugement non pas leur participation aux événements du mois de décembre 1851 mais pour des faits qui se sont produits dans le village de Laurac au mois d’août 1851.

336.

Arch. dép. Ardèche 5M14. Le sous-préfet au préfet en date du 22 décembre 1851.

337.

Arch. dép. Ardèche Y 110. Registre d’écrou de la maison de correction de Tournon. Inculpé de délits politiques.

338.

F15 4117. Dossier Marcon de demande de pension d’indemnisation. Rejeté, préjudice non justifié.

339.

Déjà cité, voir note de bas de page n° XXX. Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Embarqué sur l’Erigone à Brest le 29 mai 1852. Arrivé le 27 juin 1852 et interné à l’Ile Mère. Enregistré sous le numéro de matricule 79. Interné à l'Île Mère le 27 juin 1852. Transféré à Saint-Joseph le 25 août 1853. Remise de la transportation commuée en internement en date du 2 juillet 1856.

340.

Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Embarqué sur l’Erigone à Brest le 29 mai 1852. Arrivé le 27 juin 1852 et interné à l’Ile Mère. Enregistré sous le numéro de matricule 82. Transféré à Saint-Joseph le 25 août 1853. Remise de la transportation commuée en internement en date du 30 décembre 1854. Dirigé sur la France par l'Erigone le 22 avril 1855.

341.

Condamné par contumace à la transportation à Cayenne. Noté « en fuite » sur l’« État indiquant la situation exacte des individus qui ont fait l’objet des décisions de la Commission mixte » (5M20). Arch. dép. Ardèche 5M21 : gracié de Cayenne mais condamné par le Conseil de guerre de Montpellier à 4 ans de prison + 1 000 F d’amende. Détenu à Belle Isle. En mai 1854, il lui est fait grâce de l'amende. Gracié en août 1855, sa peine est commuée en surveillance à Châtillon/Seine en date du 15 novembre 1855. Le 9 avril 1856, il est autorisé à rentrer provisoirement à son domicile.

342.

Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Henri Fargier, de Mercuer : condamné le 6 septembre 1851 à 18 mois de prison + 200 francs d’amende pour menaces verbales d’assassinat sous condition, arrêté le 13 décembre après avoir pris une part active au mouvement insurrectionnel. Condamné à la transportation à Cayenne par décret du 5 mars 1852. Embarqué sur l’Erigone le 29 mai 1852. Arrivé en Guyane, le 27 juin 1852. Enregistré sous le numéro de matricule 78. Autorisé à rentrer en France par décision du ministère de l'Intérieur en date du 28 juillet 1856.

343.

Arch. dép. Ardèche Y 154 registre d’écrou maison d’arrêt Largentière. Entré le 4 janvier 1852, transféré à Toulon en date du 30 mars 1852. Selon l’extrait des actes de décès de Cayenne parvenu à la mairie de Salavas en date du 21 mars 1857 (Arch. dép. Ardèche 4E 304 8), Eugène Platarès est mort le 22 juillet 1856 à Cayenne dans la maison située au n° 48 de la rue d'Artois.

344.

Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Embarqué sur l’Erigone à Brest le 29 mai 1852. Arrivé le 27 juin 1852 et interné à l’Ile Mère. Enregistré sous le numéro de matricule 77.

345.

Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Embarqué sur l’Erigone à Brest le 29 mai 1852. Arrivé le 27 juin 1852 et interné à l’Ile Mère. Enregistré sous le numéro de matricule 81.

346.

Arch. dép. 5M19. Interrogatoire d’Albert Silhol en date du 8 janvier 1852. Jugement du tribunal correctionnel de Largentière en date du 23 août 1851 : a porté des emblèmes séditieux interdits : une grande écharpe rouge sur la tête et qui couvrait ses bras monté sur une table faisant avec les mains divers signes au public nombreux qui l'entourait, outrages à la morale religieuse en singeant les cérémonies du culte catholique, a outragé la salle d'audience pendant que le tribunal se retirait pour délibérer le 23 août. Verdict : un mois de prison auquel s’ajoute dix jours de prison et cinquante francs d’amende pour les outrages en salle d'audience.

347.

Arch. dép. Ardèche 1Z234. Lettre de Marcellin Matal, frère de Victor Joseph en date du 7 mai 1881 pour obtenir la pension d’indemnisation des victimes de 1851 au nom de son frère décédé en 1853 en Suisse où il s'était réfugié.

348.

Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Chef principal du mouvement à Assions, embarqué sur l’Erigone à Brest le 29 mai 1852. Arrivé le 27 juin 1852 et interné à l’Ile Mère. Enregistré sous le numéro de matricule 80. Boiteux de la jambe droite. Evadé en date du 12 septembre 1852.

349.

Arch. Nat. F15 3193. Le député Horace de Choiseul sous secrétaire d'Etat, ministre des affaires étrangères en date du 23 mai 1881 au sénateur Laget en réponse à sa lettre adressée à M Barthélemy Saint-Hilaire. « D'après une communication de notre consul à Boston, Albert Silhol a quitté la ville peu de temps après son arrivée en 1852? René Magloire est parait-il décédé à la Nouvelle-Orléans. Notre consul en Louisiane n'a pas encore répondu à la lettre du 27 juillet 1880 par laquelle M de Freycinet le priait de rechercher l’acte de décès de ce français ».

350.

Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence. H2373. Embarqué sur l’Erigone à Brest le 29 mai 1852. Arrivé le 27 juin 1852 et interné à l’Ile Mère. Enregistré sous le numéro de matricule n° 76. Evadé en date du 12 septembre 1852. Disparu sans laisser de trace.

351.

Arch. Nat. F15 3193. Le préfet de Nîmes à Fanny Silhol épouse René Magloire Dalay en date du 8 juillet 1878. « Madame j’ai l'honneur de vous informer que les recherches faites pour découvrir la trace de votre mari et votre frère Albert Silhol disparus depuis 1852 sont restés jusqu’ici sans résultats ».

352.

Accusé en compagnie de 33 prévenus de s’être rendu coupable le 27 octobre 1850 à Salavas d’attaque ou de résistance avec violence envers les gendarmes des brigades de Vallon. Acquitté par la cour d’assises en date du 12 avril 1851, mais condamné à quinze jours de prison et 1 000 francs d’amende pour délit de port d’armes prohibées.

353.

Les condamnés devaient soit quitter le territoire français (expulsion) soit quitter le département (éloignement).

354.

Textes donnés en annexes, p. 84.

355.

Pierre BOZON, « Avant-propos », Histoire du peuple…, ouv. cité.

356.

Gérard CHOLVY, « Avant-propos » dans Gérard CHOLY [Dir.], Histoire du Vivarais, ouv. cité, p. 7.

357.

Voir en annexes le texte mentionné, p. 84.

358.

Guy-Jean Arché, idem, pp 139-150.

359.

Adolphe ROBERT Statistique pour servir à l’histoire du 2 décembre 1851, Paris, Éditions de la Renaissance, 1869.

360.

Michel GUIGAL, SAGA, bulletin du Cercle généalogiste de l’Ardèche, n°9. Site Internet : < http://www.geneardeche.org/ >.

361.

« Une lettre signée du docteur Mazon et retrouvée très récemment dans les bras d’un fauteuil (ce qui en dit long sur la clandestinité des insurgés) nous renseigne bien sur l’état d’esprit de l’époque […].Guy-Jean ARCHÉ, idem, p. 47. Jacqueline Mazon consultée sur cette découverte n’en a jamais entendu parlé. A cette date Louis-Victorin Mazon a déjà quitté la France.

362.

Robert SERRE, 1851. Dix mille Drômois…, ouv. cité.

363.

Jean Baptiste Audric se réfugie après le coup d’État à Genève puis à Londres. En 1871, il joue un rôle important dans la commune en tant que chef d’escadron et chef d’état-major du commandant de la place de Paris : Jaroslaw Dombrovski.

364.

Robert SERRE, idem, p. 95.

365.

Pour la reconstitution de cette histoire : Arch. dép. Ardèche 5M15. Dépositions faites devant le juge suppléant Arnaud Dumanoir remplissant les fonctions de juge d’instruction de Montélimar en date des 3 et 12 janvier de : Toussaint Terrasse, 48 ans, mécanicien à Chomérac ; de Charles Terrasse, 23 ans, mécanicien à Chomérac ; Jacques Ladreyt dit le Prince, 49 ans, cabaretier et buraliste à Saint-Lager-Bressac.; Ferdinand Ladreyt, épicier et menuisier à Montélimar, frère de Jacques ; déposition du commissaire de police de Montélimar en date du 12 janvier 1852 ; déposition de Victor Issartel, 22 ans, tailleur de pierres à Chomérac en date du 9 janvier devant le juge Napoléon Valladier.

366.

Arch. dép. Ardèche 5M15. Déposition de Charles Blanc, 51 ans suppléant du juge de paix à Chomérac. « Le jeudi 4 vers 7 heures du soir, Avon père vint me trouver chez moi et me dit qu’on allait battre la générale. Quelques instants après j’entendis battre la générale. Trois cents ou quatre cents personnes armées de fusils de chasse, de bâtons, de fourches, cinq se détachèrent et arrêtèrent le courrier parti de Privas pour Montélimar : les deux frères Varenne, tailleurs de pierre et cultivateurs, Issartel tailleur de pierres, Escalier père et Boisselier. J’ignore le nom de cet ouvrier qui habite Chomérac depuis peu, il était chef de ces cinq individus ».

367.

Arch. dép. Ardèche 5M15. Déposition de Toussaint Terrasse devant le juge suppléant Arnaud Dumanoir.

368.

Robert SERRE, Dix mille Drômois… ouv. cité p. 193.

369.

Jacques REVEL, « Micro-analyse et construction du social » dans Jacques REVEL [Dir.], déjà cité, p. 21

370.

Jacques REVEL, ibidem.