Bleus, blancs ou rouges ? Leur idéal peut être perçu, éclairé à la lumière de leurs interventions, de leurs correspondances ou de leurs professions de foi rédigées à l’occasion des élections législatives de 1848 et 1849. Le changement de régime issu de la révolution de février semble accepté en apparence et les discours politiques des prétendants à l’élection se fondent sur de grands principes communs que chacun décline ensuite selon sa sensibilité politique .Tout dépend de la perspective dans laquelle se place l’interlocuteur. Sur quel principe fonde-t-il l’ordonnancement de la société ? Sur un principe de droit divin ou sur un principe de droit constitutionnel ? La constitution définissant les droits et les devoirs de ceux qui gouvernent et de ceux qui sont gouvernés, limite par cela même le pouvoir des hommes et de l’État. Un républicain « sincère » fera donc du respect de la loi et de la constitution le premier de son credo tel qu’il apparaît résumé dans cette intervention d’un représentant du peuple à l’Assemblée nationale lors des débats sur la constitution, le 7 septembre 1848 :
‘« Sous une Constitution qui consacre le suffrage universel et la liberté de la presse, il n’y a plus de prétexte à l’insurrection. Comme il n’y a pas de minorité qui n’ait les moyens légaux de triompher un jour et devenir majorité, tout recours à la force est inadmissible » 706 . ’Paix et fraternité, ainsi Paul-Mathieu Laurent 707 se situe dans la légalité constitutionnelle et s’oppose ardemment aux « révolutionnaires de toutes couleurs, obstinés à conspirer contre le retour au calme et l’affermissement de la paix sous le régime démocratique ».
‘« Hors de cette Constitution, il n’y a plus de place que pour le despotisme ou l’anarchie, pour une sanglante restauration ou pour une épouvantable jacquerie » 708 . ’L’amélioration de la condition sociale ne peut se faire que dans les limites du droit constitutionnel. La constitution n’est certes pas parfaite, constate Auguste Gleizal, l’ancien commissaire provisoire de la République pour l’Ardèche, « mais elle porte en elle le moyen de la perfectionner pacifiquement » 709 . Gleizal se démarque ici des autres candidats quand il réaffirme dans sa profession de foi l’inviolabilité du principe même de la constitution en l’assortissant du devoir de révolte. Si par malheur quelqu’un songeait à la renverser ou
‘« […] songeait à la réformer autrement que par les voies que le suffrage du peuple a tracées, ce serait s’insurger contre le peuple, ce serait vouloir l’anarchie. Si par une surprise, la nation se laissait prendre un jour sa souveraineté, elle aurait le lendemain le droit de la reprendre ». ’Des « citoyens à conviction tranchée » 710 vont plus loin, à l’instar de Firmin Gamon, d’Antraigues, pour qui la situation exige aujourd’hui :
‘« Des hommes qui n’hésitent pas entre la République et la mort, j’entends la république avec toutes ses conséquences. La révolution doit-elle reculer en France au moment où toute l’Europe agonisante engage une lutte suprême ? Je regarde comme un ennemi de l’humanité, comme un ennemi de mon pays, comme mon ennemi particulier, tout ennemi de la République » 711 . ’Comme l’avait déjà fait remarquer Maurice Agulhon, « l’intransigeance républicaine et l’aspiration humanitaire se trouvaient ainsi dans le même camp » 712 . A « droite », les candidats soutenus par le Comité central de Viviers pour la défense des principes religieux et sociaux insistent sur la nécessité d’un pouvoir fort pour rassurer les milieux d’affaires, le socialisme et ses avatars devant être combattus sans relâche. Il faut « soigner » la France du socialisme, « cette maladie que la révolution de février a inoculée à la France ou dont elle a précipité l’invasion » 713
Malgré tout et en apparence, la révolution de février semble acceptée même si certains, comme Laurent, ne se font pas trop d’illusions quant à la sincérité des ralliements au nouveau régime 714 . Dejean de la Bâtie représentant l’extrémité la plus ardente du parti légitimiste 715 est partisan d’un appel au peuple pour évaluer la légitimité d’une constitution « préparée au milieu des luttes les plus violentes et votée sous l’état de siège » 716 . Le rédacteur en chef de l’Ami de la Religion 717 , Romain-Cornut, attend « l’époque où elle pourra être soumise de nouveau à la volonté suprême de la nation » 718 . Les légitimistes peuvent s’accommoder à la rigueur de ce changement de régime car ils espèrent toujours une restauration monarchique promise par le retour du comte de Chambord mais surtout parce que le « crime primordial, le crime qui a enfanté tous les autres et qui les nourrit de son feu infernal et de son venin » 719 a déjà été commis en août 1830, « l’usurpation de février n’est qu’une peccadille en comparaison de celle de juillet » 720 .
Des angoisses subsistent toujours et rappellent les plus mauvais souvenirs de la Révolution française. Auguste Broët affirme que le spectacle de la révolution avait fait monter jusqu’à lui « une odeur de sang et de guillotine ». Ces craintes sont perceptibles dans sa profession de foi datée d’avril 1849 et dans laquelle il décrit le spectacle de la France « menacée par une nouvelle terreur ». Ce n’est que par miracle que « nous avons échappé à un autre 93, peut-être plus terrible que le premier. ». Elles s’expriment aussi sans retenue dans une des lettres qu’il expédia au préfet :
‘« La bourgeoisie était opprimée par la terreur au mois d’avril. Je fus le seul au milieu d’elle qui ait donné l’exemple de la résistance, je l’ai fait au péril de ma tête, car si la conspiration du 16 avait réussi, ou le coup de main du 15 mai 721 , le fanatique de Ledru ne m’aurait pas épargné » 722 .’C’est sur le thème de la résistance qu’il centre d’ailleurs sa profession de foi du mois d’avril 1849 :
‘« Dans les temps de révolution, ceux qui tentent d’arrêter le char lugubre et sanglant qui s’avance sont souvent écrasés sous ses roues, mais qu’importe! Je remplissais un devoir que me dictait ma conscience ». ’Lamartine estimait que la révolution de février 1848 avait effrayé une partie de la population :
‘« Les classes riches aisées, bourgeoises, propriétaires, industrielles, commerçantes avaient justement tremblé que l’écroulement du trône et le nom de République ne fussent le signal des spoliations, des massacres, des échafauds, dont le souvenir s’était confondu depuis 50 ans avec l’image des institutions républicaines » 723 . ’Il fallait donc rassurer. La Seconde République annonçait l’ouverture d’une « ère fraternelle » définie dans le « Manifeste de la République à l’Europe » rédigé par Lamartine :
‘« La République a prononcé en naissant, et au milieu de la chaleur d’une lutte non provoquée par le peuple, trois mots qui ont révélé son âme et qui appelleront sur son berceau les bénédictions de Dieu et des hommes : Liberté, égalité, fraternité. […] Si la France a la conscience de sa part de mission libérale et civilisatrice dans le siècle, il n’y a pas un de ces mots qui signifie guerre. Si l’Europe est prudente et juste, il n’y a pas un de ces mots qui ne signifie paix » 724 .’Un deuxième credo républicain revient presque unanimement dans toutes les professions de foi : la République garantie par la constitution est au service du bien-être de la société et l’amélioration de la condition sociale 725 . Laurent, entre autres, considère le régime républicain comme étant « le plus favorable à la réalisation pacifique des améliorations sociales et au développement des idées civilisatrices » 726 . Il permet de « respecter ce que l’homme en société a de plus sacré et de plus cher : la religion, la famille, la propriété ». Le marquis Félix Imbault de la Tourette, n’en tient pas moins le même discours et « s’inscrit parmi les défenseurs de la propriété, de la famille et de la religion » 727 . Mais si les valeurs restent les mêmes, les principes pour les promouvoir diffèrent : les républicains fondent leur société sur la constitution, les légitimistes et les conservateurs sur le principe d’ordre et sur la religion, mais cela ne signifie pas pour autant que les candidats républicains démocrates-socialistes rejettent Dieu 728 . Le représentant du peuple de la Saône-et-Loire, Alphonse Esquiros, faisait de Jésus l’un des premiers montagnards dans son Histoire des montagnards paru en 1847 729 . L’aspect laïc de la République ne semblait donc pas être au cœur de leurs préoccupations 730 ainsi qu’en témoigne ce discours prononcé au mois de mai 1848 par Charles Seignobos 731 , maire de Lamastre, lors de la cérémonie de plantation d’un arbre de la Liberté en présence d’un prêtre catholique et d’un pasteur protestant :
‘« Le premier arbre de la liberté a été planté sur le calvaire il y a 1800 ans. Le christ le féconda de son sang généreux et depuis lors sous son ombrage se sont toujours abritées la justice et la liberté…Continuons cette tradition sainte : la liberté, l’égalité et la fraternité sont filles du christianisme ; nous voulons être libres, égaux et frères parce que nous sommes chrétiens. Dans quelque religion que le hasard de la naissance nous ait mis, sous quelques formes extérieurs que nous adorions Dieu, protestants et catholiques, nous sommes tous frères, parce que nous voulons tous la même chose : le bien ; nous sommes animés du même esprit : la charité fraternelle. Jurons de vivre et de mourir républicains » 732 . ’Cependant, il ne faut pas se méprendre. « Charité fraternelle » et non pas charité chrétienne. Être républicain, c’est jouir d’une attitude mentale qui conduit à avoir de la compassion pour la souffrance d’autrui, non pas au nom de la charité chrétienne, mais parce que les républicains pensent que le bonheur peut exister sur la terre. Pour leurs adversaires, ordre et religion sont indissociables. L’ordre pour les candidats du parti du même nom est entendu au sens d’obéissance et doit être cimenté par la religion « seule force morale destinée à sauver la société » 733 . Pour Auguste Broët, en l’absence de religion, « les sociétés inclinent rapidement vers la décadence et la ruine » 734 . Cet avis est partagé par l’avocat Chaurand qui met également en avant sa condition de propriétaire à Payzac dans sa profession de foi datée du 3 mai 1849.
‘« Catholique avant tout, je crois que notre société si profondément ébranlée ne retrouvera la paix et le repos que lorsqu’elle se soumettra librement et sincèrement aux préceptes de la religion. La puissance de la Religion enseigne la loi de la charité et du sacrifice » 735 . ’Il rappelle à ses électeurs que « la société étant d’institution divine et ne pouvant subsister sans un gouvernement qui préside à ses destinées » il repoussera « constamment comme une violation de la loi de Dieu toute attaque contre l’autorité ». Il applique à la société les grands principes bibliques interprétés des Épîtres de Paul aux Romains « que tout être se soumette aux autorités supérieures, car il n’est pas d’autorité qui ne soit de Dieu » 736 . Cette société, soumise aux autorités « naturelles », ne peut se concevoir qu’à travers un emboîtement de communautés pour former ainsi une seule et même « grande famille ». Dejean de la Bâtie est plus explicite sur « le principe d’une direction ferme et éclairée » comme guide de la société : il doit être « conforme à la foi politique et religieuse du père de famille ». Ces prises de position rejoignent celles de l’évêque de Viviers, monseigneur Guibert qui déclarait au moment de l’avènement de la Seconde République :
‘« L’union de la religion et de la république est la chose la plus désirable en ce moment. Cette union, à mon avis, est l’unique solution du grand problème qui agite le monde depuis 60 ans. La république effrayera toujours, si elle ne montre à côté d’elle la religion qui rassure les esprits. Il est nécessaire aussi que la religion intervienne pour faire pénétrer dans les coeurs les sentiments de la fraternité et de l’égalité chrétiennes ; autrement ces mots resteront vides de sens sur les frontons des édifices publics et sur les drapeaux de la patrie. Il importe également qu’en appelant tous les hommes à l’exercice de leurs droits, on leur fasse connaître et aimer les devoirs qui sont la sauvegarde des droits. Mais le devoir, cette chose si dure et si lourde, ne peut s’enseigner qu’au nom du ciel, et avec une autorité descendue d’en haut. La république a donc besoin de la religion. […]. La Religion doit s’allier à la république » 737 .’La défense de l’ordre est le thème principal des campagnes électorales du marquis Marie Félix Imbault de La Tourette 738 :
‘« L’ordre peut seul en effet rétablir nos finances, permettre de diminuer les impôts, faire renaître le crédit, rendre la vie à l’agriculture, au commerce et à l’industrie, nous rendre cette féconde activité du travail, qui sera toujours la source la plus pure du bien être général et la forme la plus puissante comme la plus belle de l’assistance inscrite dans la constitution ». ’Pour de La Tourette, l’ordre se définit comme la notion de l’antique auctoritas c’est à dire cette « autorité morale qui s’attache au pouvoir, afin qu’il n’ait plus besoin de déployer autant de force matérielle pour le maintien de l’ordre » 739 . Comme le marquis de La Tourette, le légitimiste Dejean de la Bâtie situe son discours dans cette perspective économique 740 . L’ordre garantit la paix et apporte « la sécurité des grands consommateurs propriétaires, capitalistes, industriels qui assure du travail au journalier et une bonne vente au petit producteur ». Auguste Broët leur emboîte le pas en déclinant aussi sa profession sur le mode « paix-prospérité » pour l’industriel comme pour l’ouvrier et le paysan : « l’industrie se relève, le crédit public thermomètre de la prospérité des États remonte, nos denrées se vendent » 741 . Il conclut en argumentant sur la nécessité de poursuivre l’effort de redressement entrepris depuis le 10 décembre puisque « nos soies sont revenues à des prix qui promettent un juste salaire à nos ouvriers et à nos paysans, industrie qui est pour nos campagnes une mère nourricière ». La défense de l’ordre va bien sûr de pair avec la défense de la propriété. Le Comité central de Viviers pour la défense des principes religieux et sociaux a donc un projet d’amélioration de la condition sociale des agriculteurs et de l’ouvrier, mais celui-ci se démarque nettement « des systèmes des Saint‑Simon, des Cabet et autres utopistes modernes » 742 car conduit « dans les limites du juste et du possible » comme le souligne le marquis de La Tourette.
L’amélioration de la condition sociale passe par un certain nombre de mesures et les autorités administratives en sont conscientes si l’on s’appuie sur le rapport commentant « l’Enquête sur le travail agricole et industriel » fait en février 1849 par le préfet au ministre de l’Agriculture et du commerce 743 :
‘« L’instruction publique est encore bien arriérée. Le nombre de personnes sachant lire et écrire est estimé à 40%. […]. Le moyen propre à améliorer les conditions des cultivateurs consisterait à donner plus d’extension aux travaux ayant pour but de favoriser l’agriculture. On pourrait opérer des opérations de défrichements, favoriser par des primes le reboisement des montagnes, construire des digues le long des cours d’eau pour préserver les habitations riveraines des inondations fréquentes, profiter des facultés accordées par les lois du 29 avril 1845 et 17 juillet 1847 pour mettre à l’arrosage des terrains considérables qui en sont privés, améliorer les chemins vicinaux, établir un système de crédit foncier… ». ’Les républicains démocrates-socialistes axent leur programme économique sur le développement du crédit dont les prêts irrigueront les campagnes. Louis Vasseur 744 se range de leur côté et diagnostique : « Sous la protection du crédit, les industries qui s’alimentent dans les campagnes y auront bientôt fait circuler ce qui donne la fertilité à la terre et la gaieté au laboureur » 745 . Pour le développer, l’ancien saint-simonien, Laurent, est partisan d’une certaine décentralisation permettant la création d’institutions agricoles et l’établissement de banques départementales 746 . Auguste Gleizal développe le principe en précisant les modalités d’application : « des institutions de banques cantonales liées à des banques départementales placées sous la surveillance et la protection de l’État » 747 . La décentralisation est aussi un thème de campagne des candidats soutenus par le Comité central de Viviers pour la défense des principes religieux et sociaux. L’État doit jouer un rôle d’arbitre, de modérateur et de surveillance. Son rôle s’arrêtant à ces fonctions d’agent régulateur. En conséquence il doit transférer une partie de ses compétences régaliennes aux pouvoirs locaux afin de permettre à ces collectivités de se gérer elles-mêmes. L’avocat Chaurand est très clair :
‘« Il faut reconstruire l’édifice social par la base : la famille, la commune, le canton, le département. L’État débarrassé du poids de cette centralisation si justement détestée ne se présentera plus que comme le modérateur et l’arbitre souverain de la grande famille composée de tous les Français » 748 . ’Le langage est plus ou moins modéré pour juger de cette centralisation parisienne. Détestée par Chaurand, « la dictature que Paris s’arroge sur le reste de la France » est odieuse à Broët 749 mais, soutenu par le comité électoral napoléonien, il fait l’éloge de l’élection du 10 décembre, celle qui « a heureusement inauguré une ère nouvelle pour notre jeune république ». Le légitimiste Dejean de la Bâtie met en avant l’octroi des libertés communales, au sens médiéval du terme, pour la gestion de l’argent publique et s’affranchir ainsi du « joug ignoble et odieux des émeutes parisiennes » 750 .
A droite comme à gauche, la question de l’impôt est présente dans les professions de foi des candidats 751 . Laurent demande l’abolition de l’impôt sur le sel 752 , impôt supprimé par le Gouvernement provisoire le 29 février 1848 mais rétabli par un vote de l’Assemblée le 27 décembre 1848. L’avocat Auguste Demissolz renchérit en ajoutant l’impôt sur les boissons et demande la régularisation de l’impôt. En général, les candidats faisant campagne sous la bannière de la Montagne réclament des impôts proportionnés à la fortune de chacun et repoussent les impôts indirects 753 . La thématique de l’impôt est mobilisée par les légitimistes Leur candidat, Dejean de la Bâtie, souhaite protéger le droit sacré de la propriété en abaissant les charges qui pèsent sur elle. Si la propriété se trouve menacée par l’impôt, « un grand désordre économique, une prompte retraite de la confiance et des capitaux avertissent le législateur de sa faute » 754 .
Famille, travail et propriété, tels sont les moyens permettant d’instaurer le développement d’une société dans laquelle les institutions démocratiques ont réalisé entre les hommes « l’égalité des droits et des devoirs », selon l’expression de l’avocat Auguste Gleizal. Dans l’esprit de l’avocat Demôle d’Aubenas, non candidat à cette élection mais auteur d’un opuscule intitulé Des institutions nouvelles nécessaires et publié en décembre 1848,
‘« L’égalité ne consiste pas à faire descendre les hommes forts au niveau des hommes faibles, elle consiste dans les moyens donnés au faible, par nos institutions, pour ne pas craindre l’abus du fort, c’est le marche-pied donné au petit pour le mettre à la hauteur du grand, l’égalité élève et n’abaisse jamais » 755 . ’Mais peu de candidats abordent finalement cette thématique car le grand principe démocratique du suffrage universel accessible à tous 756 est absent des professions de foi. Seul Romain-Cornut appelle de ses vœux « le suffrage universel dans toute son étendue et son indépendance » 757 . La thématique de la Liberté est plus aisément mobilisable par les candidats. Les républicains « rouges » réclament l’application de toutes les libertés : cultes, presse, enseignement. Le même son de cloche résonne chez leurs adversaires. Romain-Cornut veut aussi la liberté d’enseignement, la liberté des cultes qu’il étend aux associations religieuses et aux réunions épiscopales 758 . De Barante, l’ancien préfet de la Monarchie de Juillet et candidat du parti de l’Ordre, sait que ses électeurs lui donneraient pour mission de se « dévouer au maintien de l’ordre social, de la famille de la propriété, de la liberté du travail et des transactions privées et à ce grand principe de la liberté d’enseignement » 759 . Mais à quoi sert la liberté d’enseignement, si on ne donne pas aux enfants du peuple les moyens d’aller à l’école ? Le représentant montagnard, Mathieu de la Drôme, le fait remarquer : « je veux que l’État donne gratuitement au moins l’enseignement élémentaire » 760 . L’instruction gratuite car « l’ignorance ce grand péché originel et capital vient trop souvent mettre obstacle au progrès et aux améliorations les plus certaines » 761 .
Les combats idéologiques entre républicains démocrates-socialistes et conservateurs membres du parti de l’Ordre se menaient donc en utilisant les mêmes stratégies : « Religion, Famille, Propriété, la Liberté et l’Égalité » étaient des principes communs, mais avec des références différentes. Parfois la frontière est mince entre deux adversaires politiques si l’on en croit la profession de foi d’Isidore Valladier, maire de Vallon et candidat soutenu par le parti de l’Ordre :
‘« Respect aux personnes et aux propriétés de toute nature, aux propriétés territoriales comme celles qui dérivent d'un contrat passé avec l’État, telles par exemple que les rentes et les offices. Respect et liberté à toutes les croyances religieuses. Liberté de la science et de la pensée, liberté de la presse et de la parole, liberté au domicile et de la famille, liberté d’éducation et d'enseignement, du travail et de l'industrie, d'association et de réunion, liberté individuelle, lois répressives et jamais préventives. Diminution des impôts sans amoindrir les ressources de l’État et par conséquent, réduction de l’armée, tout en conservant la totalité de ses cadres. Amélioration du sort de la classe ouvrière dont le bras a élevé et maintiendra la République. Encouragements réels à l’agriculture, qui est la première des industries et sans laquelle toutes les autres seraient bientôt anéanties. Enfin ce qui est à mes yeux est le plus important, instruction gratuite pour le peuple. Ce sont là citoyens mes voeux et mes espérances » 762 . ’Mais ce candidat là est peut-être une exception car son attachement au régime républicain semble sincère :
‘« J’ai toujours fait partie de l’opposition libérale et dans les premières années qui suivirent 1830, j’étais dans l’arrondissement de Largentière; l’un des membres les plus connus du parti que l’on appelait alors le Mouvement, ce qui me valu l’honneur d'être élu président au collège électoral qui en 1834, envoya à la chambre un député de l’opposition. J’avoue qu’avant le 22 février je ne croyais pas l'heure de la République venue, mais je l'attendais avec confiance dans un avenir peu éloigné, car j'avais une foi entière dans la prédiction du grand homme (Napoléon à Sainte-Hélène, disait en 1817, dans 50 ans l’Europe sera République ou Cosaque). Elle est donc pour moi, citoyens comme une bonne fortune qui arrive dans un moment inespéré » 763 . ’Une « bonne fortune », certes, mais à condition que l’ordre ne soit pas troublé car l’agitation, les changements et les bouleversements nuisent aux affaires commerciales. Et c’est peut-être cette optique qui fait percevoir les principes républicains de manière divergente. Le candidat dont il est question, Isidore Valladier, se retrouve, au lendemain de la Révolution de 1848, membre d’une « société des Amis de l’ordre » regroupant la bourgeoisie affairiste autour de Vincent Mignot, d’Annonay, lui-même considéré comme l’un des chefs les plus actifs d’un Comité central républicain dans lequel se côtoient des mégissiers (Rouveure), des notaires (Etienne Frachon), des légitimistes (le marquis de la Tourette). Vital Chomel, dans son analyse politique économique et sociale du « département de l’Ardèche à la veille de la Révolution de 1848 » 764 , mentionnait que « la marche des affaires commande l’opinion politique de la bourgeoisie affairiste » et citant une lettre de Mérimée à la comtesse de Montijo le 26 décembre 1840 : « Au fond nous sommes devenus très épiciers et nous aimons la paix pour vendre notre cassonade », il concluait : « Les partisans de Louis-Philippe soutiennent moins un monarque pour qui ils auraient un attachement personnel qu’un garant de cet ordre, de cette prospérité » 765 .
Finalement « qu’importerait le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse », monarchie, République, empire, dictature, si les affaires vont, tout va…Mais, en suivant Claude Nicolet, la République ne s’arrête pas « au seuil des consciences » :
‘« Le mot républicain a une valeur idéologique. […] Il prétend exprimer une attitude mentale, une certaine présence au monde et une explication du monde, un comportement qu’auront –ou que devront avoir- en commun tous ceux qui se réclament de lui » 766 . ’C’est un idéal éclairé par l’éducation et qui ne peut se contempler que dans le miroir de la démocratie. L’éducation de la nation, autre grand principe républicain, ne pouvait se faire qu’éclairée par la raison des hommes et non pas par une auréole divine. « Sapere aude », telle pourrait être finalement la devise de cette République idéelle : « ose savoir », aie le courage de te servir de ton propre entendement, que la lumière de la Raison dissipe les ténèbres de l’obscurantisme. Ces considérations ne sont pas sans évoquer la fresque célèbre de Raphaël, L’École d’Athènes,dans laquelle on voit Platon lever son index vers le ciel, et Aristote abaisser le sien vers la terre désignant deux domaines : celui des idées et celui des choses qui « naissent et périssent » et sont soumises à la contingence et au hasard 767 .
Entre février 1848 et juin 1848, la République n’est plus du même côté de la barricade. En juin 1848, la raison d’État l’a emporté sur « l’ère » de la fraternité, ce terme « fraternité » qu’un artiste efface de son tableau d’un coup de pinceau blanc 768 Si la forme du régime est toujours républicaine, « La République » n’est plus et Gustave Courbet la portait symboliquement en terre en 1849 à Ornans 769 . Comme le fait remarquer Maurice Agulhon : « l’histoire devra donc bien distinguer deux bilans, celui de cette République idéale, régime des ‘‘quarante‑huitards’’ véritables, idéal des montagnards, et celui de la République réelle, pratique des conservateurs qui ont effectivement gouverné » 770 . Le nœud gordien de la définition de la République se trouve peut-être là et s’évertuer à vouloir définir « La République » sans faire cette distinction n’est-ce pas partir à la quête du Graal républicain inlassablement recherché et qui se dérobe à chaque fois que l’on croit l’atteindre ? Pour certains, « La République » peut exister même si la forme du régime n’est pas républicaine ainsi que le proclame Victor Hugo à la tribune de l’Assemblée nationale le 9 juillet 1850, lors des débats d’un projet de loi sur le cautionnement de la presse :
‘« Partout où ces trois principes, souveraineté du peuple, suffrage universel, liberté de la presse existent dans leur plénitude et leur toute puissance, la République existe, même sous le mot monarchie. Là où ces trois principes sont amoindris dans leur développement, opprimés dans leur action, méconnus dans leur solidarité, contestés dans leur majesté, il y a monarchie ou oligarchie, même sous le mot République » 771 . ’Les républicains convaincus ont perçu que la République allait au-delà de la simple apparence d’un régime politique symbolisé par Marianne. Il y avait quelque chose de « plus », un idéal matrice d’un comportement au service de l’humanité, comme l’exprimaient les proscrits républicains de Jersey en 1854 : « concitoyens de la République universelle, secourir l’homme qui souffre, c’est le devoir, secourir l’homme qui souffre pour l’humanité, c’est plus que le devoir » 772 . La République, au-delà de sa forme institutionnelle, serait donc un idéal humaniste de perception du monde et des hommes.
Après avoir esquissé le tableau du paysage idéologique du concept de République, il faut maintenant procéder à un retour en arrière afin d’analyser ce concept dans la chronologie des événements ardéchois. Comment ce changement de régime a-t-il été perçu en Ardèche ? S’est il fait dans un « climat d’attente effervescente » 773 ou bien fut-il ressenti comme une simple transition ? Les premiers jours de la République auraient-ils été vécus comme une « heureuse défaillance de l’État » 774 ou au contraire avec le sentiment que la République s’associait à un régime bon et juste en son principe ? Comme le faisait remarquer Maurice Agulhon :
‘« La République survint sur un fond de dépression économique grave et dans une France encore “ancienne” : campagnes lourdes de problèmes agraires non résolus, petit peuple indocile aux institutions fiscales du siècle, etc. [...] Il se pourrait que les masses pauvres et revendicatives de 1848 aient été seulement sensibles aux conditions d’interrègne, de vacances ou du moins d’affaiblissement des autorités, occasion propice pour régler des comptes ou s’assurer des avantages avec le plus de chance d’impunité » 775 . ’Vérifions-le sur le terrain ardéchois.
Intervention de Freslon dans les débats sur la Constitution. Séance en date du 7 septembre 1848 dont les débats ont été retranscris dans le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche en date du 10 septembre 1848.
Paul-Mathieu Laurent appelé Laurent de l’Ardèche, est né le 14 septembre 1793, à Bourg-Saint-Andéol. Avocat à Grenoble jusqu’en 1824 puis à Paris. En 1829, il adopte les doctrines saint-simoniennes et restera toute sa vie l’ami personnel du père Enfantin. Voir Pierre BROUÉ, Un Saint-Simonien dans l’arène politique : Laurent de l’Ardèche, Cahiers d’Histoire n°1, 1967, 77 p. Laurent est élu représentant du peuple en 1848 et 1849.
Ibidem.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi d’avril 1849.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Firmin Gamon, d’Antraigues, le 14 juin 1849 aux républicains de l’Ardèche.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Firmin Gamon, ibidem.
Maurice AGULHON, 1848 ou l’apprentissage, déjà cité, p. 84.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi d’Auguste Broët aux électeurs en avril 1849, déjà cité.
Dans son essai Coup d’œil philosophique sur la révolution de Décembre publié en 1852, il fait le constat suivant : « Le parlementarisme fonctionnait, au nom de la République, pour le rétablissement de la monarchie. », p. 11.
Appelée « Montagne blanche » par leurs adversaires. Voir Raymond HUARD, La préhistoire des partis…, ouv. cité, p. 46. « […] les légitimistes les plus ardents, ceux que leurs adversaires appelaient la « Montagne blanche » parce qu’ils incarnaient à leurs yeux, comme la Montagne (rouge) chez les républicains, la pénétration dans le parti d’un état d’esprit “démagogique” […] ».
Arch. dép. Ardèche 2M338. En Octobre 1850, Henri V condamne cet appel au peuple
Journal fondé en octobre 1848 par Montalembert, Falloux et l’abbé Dupanloup.
Profession de foi de Romain-Cornut publiée dans le Courrier de la Drôme et de l'Ardèche en date du 16 et 17 avril 1849.
Courrier de la Drôme et de l’Ardèche en date du 3 août 1849 rapportant un article du journal la Gazette de France en date du 29 juillet 1849.
Courrier de la Drôme et de l’Ardèche, ibidem.
Le 16 avril 1848, une manifestation d’ouvriers, « sans but précis » selon Agulhon, pour demander le report des élections selon Vigier, se conclut sur un échec. Il n’y a pas eu d’effusion de sang. Le 15 mai 1848 plusieurs clubs de la « Gauche avancée » appellent à manifester en faveur de la Pologne. Le rassemblement investit l’Assemblée nationale en séance. S’agissait-il d’un « coup de force » organisé par l’extrême gauche pour prendre le pouvoir ou bien était-ce un piège organisé par le gouvernement pour éliminer les principaux leaders révolutionnaires ? Armand Barbès, François Raspail, Auguste Blanqui, Aloysius Huber, l’ouvrier mécanicien Alexandre Martin, dit Albert, sont arrêtés. Ils seront condamnés à la perpétuité en mars 1849.
Notons au passage que le rôle de Ledru-Rollin est largement méconnu et que Broët semble oublier que l’un des premiers actes du gouvernement provisoire fut d’abolir la peine de mort en matière politique. Maurice Agulhon faisait aussi remarquer, en référence au carnaval de Vidauban, que s’il est bien difficile de prouver l’existence d’une image de la Révolution dans l’esprit du peuple, les Blancs prouvent au contraire qu’ils ont bien, eux, cette image dans le leur en essayant à tout prix d’apporter cette preuve. Maurice AGULHON, La République au village, déjà cité, p. 416.
Alphonse de LAMARTINE, Histoire de la Révolution de 1848, Tome second, 4ème édition, Paris, éditions Garnier frères, 1859, p 2.
Alphonse de LAMARTINE, Histoire de la Révolution de 1848, ouv. cité, p 35.
C’est au nom de ces principes que le 27 mai 1848, Laurent s’opposa à la proposition de loi de l’Assemblée qui souhaitait étendre à la branche cadette des Bourbons, la proscription perpétuelle dont la branche aînée avait été frappée. Il y avait selon lui d’autres priorités : « au lieu de vous occuper à proscrire les enfants des rois, songez plutôt à donner du pain aux enfants du peuple ». Arch. dép. Ardèche 2M338. Laurent, représentant de l’Ardèche en date du 5 avril 1849 aux électeurs du département de l’Ardèche.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Laurent, représentant de l’Ardèche en date du 5 avril 1849, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi de Marie Félix Imbault de La Tourette, de Tournon, en date du 9 avril 1849.
Voir Edward BERENSON, Populist Religion and Left-Wing Politics in France, 1830-1852, Princeton, Princeton University Press, 1984. Berenson montre que la propagande des démocrates-socialistes a pu trouver un écho dans le substrat de religiosité qui imprégnait les campagnes.
Alphonse Esquiros (1812-1876)
Maurice AGULHON dans 1848 ou l’apprentissage de la république… déjà cité note leur évolution vers un anticléricalisme profond né de leurs expériences malheureuses, celles de 1850 (loi Falloux) et de 1851‑1852 (Clergé soutenant le régime issu du coup d’État), p 227.
Père de l’historien Charles Seignobos (1854-1942).
Arch. dép. Ardèche Courrier de la Drôme et de l'Ardèche en date du 10 mai 1848.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Programme du Comité central de Viviers, ibidem.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi d’avril 1849 aux électeurs de l’Ardèche, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Chaurand, avocat propriétaire à Payzac, canton de Joyeuse, en date du 3 mai 1849.
Saint Paul, Épîtres aux Romains, 13, 1
J. PAGUELLE De FOLLENAY, Vie du Cardinal GUIBERT, Paris, librairie Ch. Poussielgue, 1896, « Lettre aux commissaires du gouvernement », p. 103.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi de Marie Félix Imbault de La Tourette, de Tournon, en date du 9 avril 1849.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Programme du Comité central de Viviers pour la défense des principes religieux et sociaux, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi de Marie Félix Imbault de La Tourette, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi d’Auguste Broët aux électeurs en avril 1849, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Programme du Comité central de Viviers pour la défense des principes religieux et sociaux, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche. 10M7. Le préfet au ministre de l’Agriculture et du commerce en date du 28 février 1849. Rapport de l’Enquête sur le travail agricole et industriel.
George Louis Vasseur (1807-1851) est originaire de Grenoble. Il s’est installé à Charmes (canton de La Voulte) après son mariage avec Olympe Daudemard le 31 décembre 1830. En 1849, il est secrétaire de légation, à Berne.
Profession de foi de Louis Vasseur publiée dans le Courrier de la Drôme et de l'Ardèche en date du 31 mars 1849.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Laurent, représentant de l’Ardèche en date du 5 avril 1849, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi de l’avocat Auguste Gleizal en date d’avril 1849.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Profession de foi de Chaurand avocat propriétaire à Payzac, canton de Joyeuse, en date du 3 mai 1849, déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 2M338. Auguste Broët en date d’avril 49 aux électeurs de l’Ardèche.
Arch. dép. Ardèche 2M338.
Jean-Luc Mayaud avait constaté « ces infléchissements que subit le message d’un candidat entre réception nationale et réception locale. Tel député connu à Paris pour son conservatisme doit son succès à un slogan : “député du sel”, il emporte les suffrages des électeurs en leur promettant la suppression de l’impôt sur le sel ». Jean-Luc MAYAUD, Sel et politique en Franche-Comté au milieu du XIXe siècle : le « député du sel » Desmenay, dans Le sel et son histoire. Colloque de l’Association interuniversitaire de l’Est, octobre 1979, Nancy, 1981, p. 141-156. Cité dans Actes du Colloque international de l’École française de Rome, p. 164.
Supprimé par la loi de finances de 1946.
Dans son droit de réponse au rédacteur du Courrier de la Drôme et de l’Ardèche en date du 3 et 21 février 1849 (déjà cité), Mathieu de la Drôme dénonce l’iniquité de certains impôts : « l’impôt sur les portes et fenêtres qui soumet aux mêmes droits la lucarne d’une chaumière et la fenêtre d’un château, l’impôt personnel qui prend au manœuvre la même somme qu’au millionnaire, l’impôt sur les boissons qui n’admet aucune différence entre la piquette à 10c la bouteille et le Chambertin à 10F […] ».
Arch. dép. Ardèche 2M338.
J.A DEMÔLE, Des institutions nouvelles nécessaires, Imprimerie Cheynet, 24 décembre 1848, 39 pages.
Les femmes sont non seulement exclues du droit de vote mais également de participation au débat public comme le rappelle cette circulaire ministérielle adressée aux citoyens préfets en date du 31 août 1848 : « Débat public : un quart des places réservées aux citoyens étrangers au club. Les femmes et les mineurs ne pouvant être admis dans la salle des séances, tout individu dont l’âge serait contesté devra justifier par la présentation d’une pièce authentique ou par l’attestation de citoyens dignes de confiance, qu’il est majeur ».
Romain-Cornut aux électeurs dans Courrier de la Drôme et de l'Ardèche en date du 16 et 17 avril 1849.
Romain-Cornut, ibidem.
Profession de foi de de Barante publiée dans le Courrier de la Drôme et de l'Ardèche en date du 16 et 17 avril 1849.
Courrier de la Drôme et de l’Ardèche en date du 3 et 21 février 1849. Réponse de Mathieu de la Drôme au rédacteur du journal. Article déjà cité.
Arch. dép. Ardèche 4M18.Profession de foi en date du 18 avril 1849 de l’avocat Auguste Demissolz, vice-président du Comité du peuple d’Annonay et candidat à l’élection législative du 13 mai 1849.
Arch. dép. Ardèche. 2M273. Isidore Valladier, maire de Vallon, Membre du conseil général, président du Comité agricole de l’arrondissement de Largentière aux électeurs en mars 1848.
Isidore Valladier, ibidem.
Vital CHOMEL « Le département de l’Ardèche à la veille de la Révolution de 1848 », Revue du Vivarais. Tome LII, n°1, 1948.
Vital CHOMEL, ibid, p. 50.
Claude NICOLET, l’idée républicaine en France…ouv cité, p 11.
Raphaël (1483-1520), L’École d'Athènes. 1509-1510. Fresque. Base de la fresque, 7,70 mètres. Chambre de la Signature, palais du Vatican, Rome.
Adolphe ROEHN, Allégorie de la République. Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre.
Jean-Luc MAYAUD, « Courbet, peintre de notables à l’enterrement....de la République » dans Ornans à l’enterrement : tableau historique de figures humaines. Catalogue de l’exposition d’Ornans, 1981 p 40-76.
Maurice AGULHON, 1848 ou l’apprentissage…ouv. cité, p 225.
Le Moniteur Universel. Séance à l’Assemblée nationale en date du le 9 juillet 1850. Les débats portaient sur l’opportunité de rétablir le cautionnement de la presse, p 2341.
« Aux Républicains », La Commission de Jersey en date du 14 juin 1854. Maison de Victor Hugo.
Maurice AGULHON, 1848 ou l’apprentissage..., déjà cité, p 36.
Maurice AGULHON, idem, p. 37.
Maurice AGULHON, idem, pp. 36-37