2°) Des nuages dans un ciel républicain

Il conviendrait d’apporter des nuances aux teintes républicaines trop éclatantes de l’idyllique tableau de l’avènement de la République. « L’illusion lyrique », selon l’expression de Philippe Vigier, a ses limites et l’enthousiasme ne fait pas l’unanimité. Il est parfois même de très courte durée et, en l’espace de quinze jours, tout peut changer. Fin avril 1848, le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche raconte la belle communion d’esprit républicain qui existait au sein de la population d’Annonay après les troubles de la fin février :

‘« Une belle et touchante manifestation des travailleurs d’Annonay a eu lieu aujourd’hui à notre hôtel de ville. Un immense concours de citoyens appartenant à la classe ouvrière est venu adresser au maire Frachon, aux adjoints et aux membres du conseil municipal nouvellement élus, ses félicitations et l’assurance des vives sympathies de toute la population. L’un de ces ouvriers : Jamon, tenant dans ses mains le drapeau de la République, a prononcé un discours : “le peuple d'Annonay est dévoué de tout coeur à la République, à tous les membres du gouvernement provisoire qui en sont l'expression. Il accepte avec reconnaissance tout ce qu’ils ont déjà fait pour la cause des travailleurs. Il attend avec impatience et résignation les grandes mesures qui doivent concourir à leur amélioration morale et matérielle” »  796 . ’

Mais attention, il ne faut pas badiner avec certains symboles évoquant un certain passé révolutionnaire. Le même Jamon  797 qui fraternisait avec les autorités municipales se retrouve quinze jours plus tard condamné par le tribunal correctionnel de Tournon à huit jours de prison pour avoir insulté le maire d’Annonay, ce dernier avait fait enlever un bonnet rouge que Jamon avait fait placer sur un arbre de la Liberté  798 . Certains élus n’accepteraient pas non plus les nouvelles règles du jeu républicain. Ainsi, selon le juge de paix du canton de Saint-Etienne-de-Lugdarès, le maire de Laveyrune, petite commune du Plateau ardéchois, « ne ferait aucun cas du gouvernement actuel ». Il négligerait même d’afficher les bulletins et proclamations qui lui sont adressés par le gouvernement et, comme ses opinions sont dévouées à un gouvernement monarchique légitimiste, il répète publiquement que la République ne peut pas tenir  799 . Des mesures s’imposent donc. Dès leur arrivée en fonction  800 , les commissaires ont dissous et remplacé une partie du personnel administratif, municipal, judiciaire, enseignant ; une partie assez faible  801 note cependant Élie Reynier.

Ces changements de municipalité se font parfois de façon mouvementée lorsqu’elles reflètent les dysfonctionnements des nouvelles autorités nommés par le gouvernement provisoire. Ainsi dans le canton de Saint-Etienne-de-Lugdarès, à Saint-Laurent-les-Bains, l’aubergiste Joseph Pierre Casimir Bardin, propriétaire d’un établissement public d’eaux thermales et minérales, est nommé maire par le commissaire Giraud-Teulon en remplacement de Joseph Louche. Giraud-Teulon appuie sa décision sur une pétition l’informant que le vœu public désigne comme magistrat Bardin Casimir, « le bon citoyen  802 ».Mais tout le monde n’est pas de cet avis, notamment un certain Mérand qui, le 17 avril 1848, informe les commissaires du gouvernement provisoire des agissements douteux du nouveau maire :

‘« Son établissement étant public est soumis à la surveillance de l’autorité locale qui, chaque année est tenue de porter un arrêté pour le maintien de l’ordre et de la discipline dans les divers établissements de bains qui existent dans ce lieu. Son établissement doit recevoir les pauvres et étant destiné pour cette classe, il est appelé l’hôpital des pauvres. Bardin cherche depuis longtemps à détruire cette servitude acquise en se refusant constamment de les recevoir »  803

Cette atteinte au principe de fraternité a-t-elle motivé la révocation de Bardin et son remplacement par Mérand ? Des citoyens de la commune se mobilisent pour empêcher cette destitution :

‘« Pétition des habitants de la commune. C’est avec la plus grande peine que nous avons appris la destitution de M Bardin. Sa grande probité et son patriotisme lui avaient attiré l’estime et l’affection de tous ses concitoyens. Sa destitution nous fait autant de peine que sa nomination nous avait fait éprouver du plaisir »  804

Malgré tout, le 20 avril, Bardin est remplacé par Mérand, mais ce dernier refuse cette charge  805 . Bardin est donc réintégré dans ses fonctions et sa nomination est confirmée par les élections municipales de juillet 1848.

Certaines décisions suscitent toutefois l’incompréhension et heurtent la sensibilité des populations. Dans le canton d’Aubenas, à Saint-Étienne-de-Fontbellon, le maire Jean Baptiste Brot alors âgé de 72 ans est remercié et doit être remplacé le 10 mars 1848 par un moulinier en soie, Jean-Pierre Hilaire Dumas. Ce dernier prend la plume et répond le 17 mars au commissaire responsable de sa nomination :

‘« Je ne puis accepter la place de maire que me confère votre arrêté du 10 courant. Mes occupations commerciales, les fréquentes et longues absences, l’éloignement où se trouve mon habitation du centre de la commune et par-dessus tout mon inaptitude s’y opposent totalement. Maintenant je suis à me demander avec beaucoup d’autres personnes, en quoi peut avoir démérité le citoyen Brot, lui qui exerce depuis si longtemps les fonctions de maire  806 à la satisfaction générale de ses concitoyens pour qu’il s’agisse de le remplacer, car personne n’est plus capable ici ». ’

La légitimité d’un élu ne repose pas simplement sur la simple volonté de la puissance publique : le pouvoir légal, la potestas, ne suffit pas s’il ne s’affirme pas à travers l’auctoritas de la personne investie. Cette aura ou ce crédit qui émane de l’auctoritas est fondé, en autre, sur la proximité de l’élu avec ses concitoyens.

A Vernoux, à Viviers, dans le canton de Saint-Péray à Soyons, des plaintes s’élèvent aussi pour dénoncer ces décisions de révocation jugées arbitraires. Au nom des principes républicains, une administration ne peut pas se substituer à la volonté populaire s’exprimant par le biais du suffrage. Le club républicain de Viviers le fait savoir le 26 mars 1848 aux commissaires provisoires en leur faisant suivre une lettre de protestation accompagnée de trois pages de signatures :

‘« Quant à l’arrêté qui dissout l’ancien conseil municipal pour le renouveler par de nouveaux membres, les soussignés le considèrent comme attentatoire à la souveraineté nationale avec d’autant plus de raison qu’aucuns motifs apparents ne justifient le remaniement total ou partiel d’une administration que le peuple de Viviers tenait à conserver jusqu’à ce qu’il pu exercer un droit électoral pour la maintenir ou la modifier selon la volonté souveraine. Les soussignés affirment que la religion de M. le commissaire qui a signé l’arrêté de dissolution a été indignement surprise, et en conséquence, demandent de reconstituer l’ancien conseil municipal dans la conviction où ils sont que le peuple de Viviers, justement irrité, nommera lui-même, s’il y était forcé ses magistrats et son conseil municipal afin d’assurer la vérité du vote électoral […] ». ’

Ces protestations prennent aussi la forme de la démission par solidarité lorsque la sanction est vécue comme injuste ou sans fondement. Le 10 mars 1848, au Cros-de-Géorand, dans le canton de Montpezat, l’adjoint Augustin Brun écrit au commissaire  807  : « Puisqu’il vous a plu de révoquer le citoyen Gilbert Rochette, maire, contre le vœu de la commune, veuillez accepter ma démission et disposer en faveur de qui bon vous semblera de ma charge d’adjoint ».

Dans quelques communes, c’est l’autorité municipale qui est contestée par les habitants. Le 9 avril 1848, le conseil municipal de la commune de Planzolles (canton de Joyeuse) transmet au commissaire de la République la plainte des habitants qui réclament le départ de leur maire « considérant qu’il y a longtemps que le bien public ne se fait pas dans la commune »  808 . Le 30 avril 1848, selon le rapport du juge de paix de Joyeuse  809 , c’est la commune de Sablières (canton de Valgorge) qui réclame à « grands cris » le changement de son maire. Les habitants expédient une pétition au sous-commissaire de la République pour l’informer : le maire actuel, Bayle, « ne jouit point de la considération de la grande majorité des habitants de la commune et ce n’est que par l’intrigue et la protection d’un ancien député dont il régit les propriétés » qu’il se maintient au pouvoir. Cet esprit de clientélisme est également dénoncé le 8 mai 1848 dans une pétition des habitants de Salavas (Canton de Vallon). Ils signalent qu’un nouveau maire vient d’être installé dans la commune, contrairement aux voix et aux réclamations unanimes de la population. Le maire ferait usage de son autorité pour favoriser des membres de sa famille lors du partage des propriétés communales. Le 7 mai 1848, le maire provisoire des Vans demande la révocation de Bolze, l’actuel maire, et propose les noms de deux autres candidats qui, « animés d’un esprit franchement républicain et fermement amis de l’ordre, rétabliront la tranquillité de la commune dont elle est privée depuis quelques temps ».

Ces troubles suscités par les changements de municipalité révèlent au grand jour les tensions pouvant exister au sein des communautés villageoises, tensions qui prennent leurs sources dans des différends beaucoup plus anciens. Ainsi le 2 mai 1848, Théodore Malartre, le nouveau maire nommé de La-Chapelle-Grailhouse (canton de Coucouron), signale au commissaire de la République les intrigues fomentées par Jean-Pierre Hilaire, l’ancien maire en place depuis 1834 et révoqué en avril 1848. Il ferait circuler des pétitions visant à la destitution de l’autorité municipale en place. Plusieurs personnes auraient signé sur un papier vierge pendant que d’autres auraient été abusées en leur disant que leur signature servirait à effectuer des réparations dans la commune  810 . A Saint-Jean-de-Pourcharesse, dans le canton des Vans, Etienne Roure, le maire en fonction depuis 1830, adresse au lendemain des élections législatives d’avril 1848 un rapport de la situation de sa commune au sous-commissaire de Largentière  811 . Il y dénonce les manoeuvres de certains de ses administrés cherchant à le déstabiliser et souligne « la division et le trouble qu’enfanterait son changement dans cette commune qui a été très unie depuis 18 ans qu’il l’administre ». A Banne ; dans le canton des Vans, les commissaires de la République ne savent plus à quel républicain se vouer. Le 26 mars 1848, ils reçoivent une pétition portant une soixantaine de signature  812  :

‘« Il n’est qu’une seule voix dans la commune de Banne qui se trouve en ce moment soulevée pour la réforme de leurs maires et adjoints. Les soussignés vous supplient en conséquence dans l’intérêt du repos public de les remplacer de suite par qui bon vous semblera ne pouvant plus supporter leur joug tyrannique et arbitraire et ferez justice à ceux qui se disent les plus sincèrement dévoués à la république française ». ’

L’auteur de la pétition qui « offre encore son épée pour la défense des institutions » se désigne comme « un patriote de 1789, républicain de 92, qui a vu fuir à Valmy et à Fleurus les Prussiens et qui a fait les guerres de la Vendée ». Sa profession de foi républicaine semble irréprochable. Cinq jours plus tard, Émile Filliat, maire provisoire des Vans, écrit au sous-préfet l’informant que pour « le maintien de l’ordre et de la tranquillité publique dans la commune et dans l’intérêt de la république », il faut « conserver Bayle dans ses fonctions de maire et de lui donner pour adjoint Gadilhe fils, propriétaire au Mazel. Il importe à la cause de la république de conserver ceux qui ne peuvent être mieux remplacés et de n’accueillir la demande de faux républicains. Le citoyen Perrussel qui sollicite les fonctions de maire à Banne n’y a aucun droit par ses opinions qui seraient plutôt hostiles ».

Les changements de municipalité se font parfois sans attendre l’aval des autorités administratives. Le 9 mars 1848 à Creysseilles, Vincent, le maire, avait convoqué les habitants de la commune à l’effet d’organiser la garde nationale,

‘« […] chose que les habitants demandaient en vain depuis plus de quinze mois, de sorte que ce n’est que par force qu’il procédait à cette organisation. Septante électeurs se rendirent à l’invitation. Plusieurs membres de l’assemblée au moment de la constitution du bureau demandèrent avant tout la nomination d’un nouveau maire provisoire attendu que Vincent n’avait pas la confiance des citoyens puisque depuis plus d’un an la majorité du conseil municipal lui a refusé tout concours » 813

André Astruc, le premier adjoint est proclamé maire par acclamation.

‘« Après ces opérations, les 70 électeurs se rendirent en corps, le drapeau nationnal (sic) en tête chantant la Marseillaise et criant “Vive la République” dans une auberge de la commune où ils manifestèrent dans un modeste banquet la joie qu’ils éprouvent tous de se voir sous un régime d’égalité de liberté, de fraternité et d’être délivrés de la tyrannie de Vincent qui sous l’ancienne administration, prétendait gouverner la commune à son gré ».’

Ce scénario se répète le 15 mars 1848 lorsque la salle de la mairie de Saint-Sauveur-de-Cruzières est investie par une cinquantaine de personnes  814 ,

‘« des notables du pays, qui après avoir proclamé la République avec de vives acclamations de joie, au son du tambour et ayant l’étendard de la liberté en tête ont processionnellement parcouru le village et sont rentrés dans la salle de la mairie à l’effet de procéder à un renouvellement provisoire d’autorité administratives de la commune, attendu que les anciennes sont avilies aux yeux des citoyens par leurs actes de discorde et de zizanie  815 et de plus par leurs sympathies avec l’ancien gouvernement. […]. L’assemblée émet le vœu de voir agréer par l’autorité supérieure du département, les sages mesures qu’elle croit prendre dans ces graves circonstances pour administrer la commune avec sagesse et assurer au nouveau gouvernement le concours dont il a besoin pour assurer le bonheur de la France notre patrie ».’

A Chomérac, le dimanche 5 mars 1848 en fin d’après-midi, le maire Charles Labeille voit défiler sous ses fenêtres « une farandole d’environ 200 personnes qui se transportèrent tambour en tête devant la maison de Charles Blanc, premier adjoint, et le proclamèrent maire provisoire. Charles Labeille, avec une pointe d’amertume dans la plume, informe le préfet par intérim de sa destitution populaire : « Je crois donc devoir me retirer et avoir payé à la nation mon tribut de patriotisme en exerçant pendant plus de 14 ans les fonctions de maire »  816 . Ces cas ne sont pas isolés. D’autres manifestations de ce type ont été portées à la connaissance des autorités départementales à Saint-Michel-de-Boulogne  817 dans le canton d’Aubenas, à Mirabel dans le canton de Villeneuve-de-Berg, au Pouzin, à Saint-Martin-l’Inférieur dans le canton de Chomérac.

Tous les magistrats n’acceptent pas aussi courtoisement que Charles Labeille leur mise à l’écart et les changements de municipalité se font parfois de manière violente. Le 28 mars 1848, à Borne (canton de Saint-Etienne-de-Lugdarès), deux personnes auraient été rouées à coups de barre au cours de troubles suscités par la nomination du nouveau maire. Selon le rapport des nouveaux élus, « l’ancien maire voulait à toute force être nommé de nouveau »  818 . A Orgnac, le 19 mars 1848, c’est le nouveau maire, Pradier, qui accompagné d’une dizaine de ses proches, se rend chez l’ancien maire « pour lui arracher de force le sceau de la mairie sans même vouloir accuser récépissé ». À Lanas, dans le canton de Villeneuve-de-Berg, la nuit du 24 au 25 avril 1848 a été le théâtre « de scènes affreuses de désordre » au cours desquelles des coups de feu furent tirés. Le pouvoir municipal aurait été pris par la violence par trois individus : Guillaume Rourissol, Jean Tastavin, dit « la Joie », et Étienne Meyras. Les trois auteurs de ce coup de force auraient ensuite exercé les pouvoirs municipaux en rébellion aux ordres du procureur de la République et entériné de fait leur action par leurs élections au suffrage populaire  819 . Le 1er mai 1848, le lieutenant de gendarmerie signale au commissaire en résidence à Privas, les troubles qui se sont produits dans la commune de Burzet. Le capitaine de la garde nationale, de Bernardy  820 , ancien juge de paix révoqué, accompagné d’une partie de la compagnie en armes, a fait planter un arbre de la liberté sans l’autorisation du maire. Ce dernier demande l’intervention de la brigade de gendarmerie de Montpezat pour disperser cette manifestation non autorisée. Il en résulte une échauffourée au cours de laquelle, l’écharpe de l’adjoint au maire est arrachée. Le 9 mai 1848, c’est le maire de Bessas qui sollicite l’intervention du commissaire de la République. Une pétition demandant sa révocation circule dans le village et son autorité a été malmenée par une farandole d’une vingtaine de personnes qui ont « vociféré » à la sortie de la messe : « à bas le maire actuel, vive le nouveau maire qui vient d’être nommé ».

Notes
796.

Courrier de la Drôme et de l’Ardèche en date du 26 avril 1848.

797.

Pierre Vincent Jamon né en 1821 à Yssingeaux, mégissier demeurant à Annonay.

798.

Arch. Départ Ardèche. 5M30. Le sous-préfet de Tournon au préfet en date du 4 février 1851, suite à une demande de renseignements concernant Jamon président d’une association d’ouvriers mégissiers venant de s’établir à Grenoble.

799.

Arch. Départ Ardèche 2M337. Le commissaire délégué du canton de Saint-Etienne-de-Lugdarès en date du 19 avril 1848.

800.

Les deux commissaires de la République nommés par le ministre de l’Intérieur, Ledru-Rollin, n’entrent en fonction que le 18 et le 20 mars 1848. Il s’agit de Louis-Victorin Mazon qui démissionne le 28 mars 1848, et Giraud-Teulon qui démissionne à la même date. Ils sont remplacés par Paul-Mathieu Laurent, dit Laurent de l’Ardèche ; Volsi Arnaud-Coste ; Auguste Gleizal, d’Antraigues, tous trois nommés Bernard Aristide-Martin, dit Martin-Bernard, commissaire général pour les départements du Rhône, Haute-Loire et Ardèche.

801.

Élie REYNIER, La Seconde République, déjà cité, p 68.

802.

Arch. Départ Ardèche. 2M42. Pétition en date du 19 mars 1848.

803.

Arch. Départ Ardèche 3M268.

804.

Arch. Départ Ardèche 3M268. Pétition en date du 21 avril 1848.

805.

Dans une lettre datée du 18 mai 1848. (Arch. Départ Ardèche 2M267), Mérand explique les raisons de sa démission. « Les élections générales étaient fortement secouées par le clergé et le maire serait tombé dans le piège. Ils agissaient de concert et les électeurs voyaient de mauvais œil que les candidats du gouvernement que je leur présentais étaient d’autres hommes dans le choix qu’on leur avait fait faire. […] On avait fait croire aux électeurs que l’on m’avait nommé maire afin de les forcer à voter pour des candidats contraires à la religion et qui leur susciteraient la guerre civile ».

806.

Il a fait fonction de maire ou adjoint pendant 33 ans. Lettre au commissaire en date du 1er juin 1848.

807.

Arch. Départ Ardèche 3M267.

808.

Arch. Départ Ardèche. 2M676.

809.

Arch. Départ Ardèche 2M676.

810.

Arch. Départ Ardèche 3M268. Théodore Malartre, maire de La-Chapelle-Grailhouse, au commissaire de la République en résidence à Privas, en date du 2 mai 1848.

811.

Arch. Départ Ardèche 3M268. Etienne Roure, maire de Saint-Jean-de-Pourcharesse, au sous-commissaire de la République en résidence à Largentière, en date du 24 avril 1848.

812.

Arch. Départ Ardèche 3M266. Les habitants de la commune de Banne au préfet en date du 26 mars 1848. Selon l’ancien maire Antoine Emmanuel Bayle dans une lettre adressée le 3 mai 1848 aux commissaires de la République (Arch. Départ Ardèche 3M268) cette attaque contre lui émane de l’opposition des habitants du fort de Banne qui forme environ 1/5ème des habitants de la commune : « cette pétition a été signée par 61 personnes parmi lesquelles dix signatures, qui se trouvent à la suite l’une de l’autre sont écrites uniformément et de la même main, plusieurs des autres signataires sont venues m’affirmer n’y avoir pas apposé leurs signatures, il s’y en trouve d’ouvriers étrangers employés aux mines dont j’ignorais la présence dans la commune où ils étaient depuis peu de jours. […]. Certains ont été trompés ne sachant pas lire ».

813.

Arch. Départ Ardèche 3M268. Procès verbal des événements du 9 mars 1848.

814.

Arch. Départ Ardèche 3M268.

815.

Selon une lettre adressée par le maire Victor Gadilhe désigné à l’unanimité au cours de cette manifestation, « le conseil municipal de Saint-Sauveur a pendant les 2 ans de 1846 et 1847 paralysé très souvent les délibérations du conseil. Les membres du conseil ont constamment refusé de prendre part aux délibérations et de se rendre aux convocations qui leur étaient faites, tout cela par esprit d’originalité et de contradictions. Les budgets et la plupart des autres délibérations ont été prises et dressés par le maire seul conformément à la loi du 18 juillet 1837, art 26 ». Arch. Départ Ardèche 3M266. Lettre de Gadilhe au préfet en date du 4 avril 1848.

816.

Arch. Départ Ardèche 2M267. Labeille maire à M. MALLET préfet par intérim, en date du 6 mars 1848.

817.

Arch. Départ Ardèche. 3M268. Lettre du maire Jean-Omer Maurin, dit « Lassagne », au commissaire. « La commune fatiguée des vexations de tout genre de la part du citoyen Bonnaure, s’est décidée le 27 mars dernier de se rendre en grande majorité chez lui pour l’engager à donner sa démission. Ce fonctionnaire accéda à cette demande en observant à Maurin, dit Lassagne, qui avait été proclamé maire par acclamation, qu’il pouvait venir le lendemain pour retirer les archives et autres objets de la mairie. Ce jour-là Bonnaure changea d’avis et répond qu’il n’avait cédé qu’à la force en donnant sa démission et que s’il n’avait pas dans sa commune la majorité pour lui, il l’aurait au besoin dans les communes voisines ».

818.

Arch. Départ Ardèche 2M676.

819.

Arch. Départ Ardèche. 2MP43. Le maire de Lanas en date du 6 septembre 1848.

820.

Sur Bernardy, voir Éric TEYSSIER, « La vente des biens nationaux à travers le cas des Bernardi, Spéculation et ascension sociale », Revue du Vivarais, 1989, t. II C, p. 85-95.