5°) Les « répliques » des événements de Saulce et Cliousclat

Un séisme est toujours suivi par des secousses secondaires. Des « répliques » aux événements qui ont fait trembler Saulce et Cliousclat au mois de septembre 1850 se font ressentir au mois de mai 1851 et mobilisent à nouveau toute l’attention des autorités. Elles apparaissent dans un contexte d’effervescence accréditant les nouvelles rumeurs d’insurrection programmée à une date fixée. En avril 1851 l’affaire des « Comités révolutionnaires du Rhône » impliqués dans le complot de Lyon passe en session extraordinaire des assises. Inquiet des répercussions que ce procès pourrait avoir sur le maintien de l’ordre dans son département, le préfet de l’Ardèche a demandé au ministre de l’Intérieur la possibilité de rétribuer les services de deux agents secrets. Le ministre de l’Intérieur le rassure par une lettre en date du 4 avril 1851 : « Sans vous dissimuler la gravité de la situation, vous n’avez par de crainte pour la tranquillité générale de votre département ». Quelques jours plus tard, un mandat d’une somme de 300 francs destinée à des frais de police secrète mise à disposition « dans l’intérêt de sûreté générale » parvient dans les bureaux de la préfecture  1343 .

La pression monte progressivement. Le sous-préfet de Largentière prévient son supérieur hiérarchique le 18 avril 1851 :

‘« Le mouvement dont vous me parliez dans votre lettre du 14 est annoncé à Largentière parmi la gent socialiste pour la nuit. Les fidèles ne connaissent pas encore le jour mais ils attendent à chaque instant le mot d’ordre de Saint-Étienne et de Lyon. Pour enlever à leurs actes la couleur de l’assassinat, ils veulent au moment déterminé troubler gravement l’ordre public par des rassemblements, des cris séditieux. L’autorité, à ce qu’ils espèrent, prescrira des arrestations. Étant alors poussé à bout, ils veulent se livrer à tous les crimes dont parle M le général de Castellane dans ses renseignements confidentiels. L’insurrection ne devra pas dépasser le 4 mai à moins de contrordre »  1344 . ’

Les autorités traquent le moindre signal qui augurerait le déclenchement du cataclysme. Le 1er mai, le ministère de l’Intérieur avertit le préfet sur la foi d’un rapport adressé par le chef de la 15ème Légion de gendarmerie qui l’a informé qu’une grande réunion de chefs socialistes de la Drôme, la Haute-Loire et de l’Ardèche devait avoir lieu à Aubenas dans le courant de mai  1345 . La date butoir du 4 mai approche de son terme et les autorités croient de moins en moins à l’éventualité de cette prise d’armes. Le sous-préfet de Tournon répond aux inquiétudes du maire de Serrières par un détachement qui en dit long sur son état d’anxiété :

‘« Je ne pense pas que les craintes de M. le maire soient fondées. Je crois que les avis qu’il a reçus lui ont été donnés par des personnes qui s’exagèrent le danger ou veulent donner de l’importance à leur petite localité pour y attirer d’une manière spéciale la surveillance de l’autorité »  1346 . ’

Et pourtant… Le 5 mai, le préfet de la Drôme avertir son homologue ardéchois que « la terreur règne dans les localités » des bords du Rhône suite au coup de force tenté par une trentaine d’individus armés qui ont parcouru les rues du village de Saulce en tirant des coups de feu et en appelant les habitants aux armes avant de franchir le Rhône pour se réfugier à Baix  1347 . La rumeur publique signale, comme auteur de ces désordres, les condamnés contumaces dans les affaires de Saulce et Cliousclat. Dans la journée du 5, plusieurs membres de l’expédition nocturne ont été aperçus à Saulce et auraient parcouru les rues en proférant des cris séditieux et des menaces. Ce même jour, deux hommes recherchés ont été repérés dans un café de Cruas, « attablés et lancés dans une chaleureuse discussion avec les deux frères Vigier et Perrin »  1348 . Quinze jours plus tard, trois inculpés sont identifiés dans la vallée de l’Eyrieux, à Saint-Fortunat  1349 . Les contreforts du département de l’Ardèche qui dominent la vallée du Rhône offrent une terre de refuge aux insoumis de Saulce et Cliousclat. En conséquence, les autorités de la Drome élaborent une vaste opération destinée à les isoler et à les couper de leurs bases arrières de refuge. Le préfet de l’Ardèche est inclus dans le dispositif :

‘« Il a été arrêté que nous vous expédierons le lieutenant de gendarmerie pour vous communiquer le plan d’une expédition projeté par le général Lapène et qui consiste à partir de Valence, le général, le procureur, le juge d’instruction avec une escorte de cavalerie d’infanterie et de gendarmerie. Nous ne pourrions obtenir aucun résultat si de votre côté vous n’arriviez en même temps à Baix avec une escorte imposante de manière à cerner complètement le village afin de saisir les coupables et leurs complices »  1350 . ’

Le préfet de l’Ardèche accuse réception :

‘« Les troupes de ligne au nombre de 200 partiront de Privas à minuit et demie. En arrivant en vue de Baix les deux détachements de quinze hommes se porteront simultanément aux points 1 et 2 le long du Rhône. Ils auront pour mission d’arrêter tous ceux qui viendraient pour se sauver sans les barques. Un corps de 25 hommes restera à l’entrée du village au point 3. Il arrêtera tous ceux qui voudraient sortir de Baix et empêchera qu’on y entre »  1351 . ’

Le 7 mai, à 3 heures et demie du matin, le village de Baix est complètement cerné par la troupe et la fouille minutieuse des maisons suspectées commence. Pendant ce temps, les troupes arrivées de Valence explorent les îles du Rhône susceptibles d’offrir une cachette aux fugitifs de la Drôme. En fin de matinée, il faut se rendre à l’évidence : l’opération s’est soldée par un fiasco. En fait, la plupart des individus recherchés se sont réfugiés dans la forêt de Marsanne accueillis dans des fermes isolées, comme par exemple, celle de Jean Brun située dans la périphérie de Grâne, au hameau de Combemaure. Le 7 juin 1851, huit des condamnés contumaces dans le procès de l’affaire de Saulce hébergés chez Brun  1352 sont prévenus in extremis de l’éminence de l’arrivée d’une patrouille de la gendarmerie de Loriol. Pour protéger leur fuite, ils n’hésitent pas à ouvrir le feu avec leur fusil de chasse sur les trois gendarmes qui les avaient repérés. Les plombs atteignent leur cible, blessant légèrement deux d’entre eux. La réaction des autorités ne se fait pas attendre.

Le 11 juin 1851, le ministre de l’Intérieur, faisant état de la demande du préfet de la Drôme, questionne le préfet de l’Ardèche sur l’opportunité de mettre en état de siège le département de l’Ardèche ou à défaut les arrondissements de Privas et de Tournon car, vu les renseignements transmis par la préfecture de la Drôme : « Les arrondissements de Privas et de Tournon servent très souvent de refuge aux bandits, sont animés d’un fort mauvais esprit et sont comme autant de réserves où les malveillants politiques de la Drôme trouvent des affiliés et des auxiliaires ». Henri Chevreau ne pense pas que cela soit la meilleure des solutions : « une semblable mesure n’ajouterait rien aux moyens de répression dont l’autorité dispose »  1353 . Il faut d’abord dissuader les populations de venir en aide aux contumaces en frappant les esprits. L’électrochoc est appliqué le 11 juin 1851, lorsque les populations du canton de Chomérac découvrent les placards d’un avis du préfet en relation directe avec les événements de la Drôme :

‘AVIS
Le PRÉFET de l’Ardèche, chevalier de la Légion d’honneur,
A ses ADMINISTRÉS et notamment aux HABITANTS des communes du Pouzin, de Baix, de Chomérac, de St-Lager-Bressac, de St-Vincent-de-Barrès, de Cruas, de Meysse et de Rochemaure.
[…] Le Préfet de l’Ardèche, informé que ces malfaiteurs viennent de temps à autre chercher un refuge sur la rive droite du Rhône, porte à la connaissance de ses administrés les articles suivants du code pénal :
Art. 96 Quiconque SOIT POUR ENVAHIR des domaines, propriétés ou deniers publics, places, VILLES etc., etc. ; SOIT ENFIN POUR FAIRE ATTAQUE OU RESISTANCE ENVERS LA FORCE ARMÉE AGISSANT CONTRE LES AUTEURS DE CES CRIMES, se sera mis à la tête de bandes armées, ou y aura exercé une fonction ou un commandement quelconque sera puni de mort.
Les mêmes peines seront appliquées à ceux qui auront dirigé l’association, levé ou fait lever, organisé ou fait organiser les bandes OU LEUR AURONT, SCIEMMENT ET VOLONTAIREMENT, FOURNI OU PROCURÉ DES ARMES, MUNITIONS ET INSTRUMENTS DE CRIME OU ENVOYÉ DES CONVOIS DE SUBSISTANCE, OU QUI AURONT DE TOUT AUTRE MANIERE PRATIQUÉ DES INTELLIGENCES AVEC LES DIRECTEURS OU COMMANDANTS DES BANDES.
Art. 99. CEUX QUI CONNAISSANT LE BUT ET LE CARACTERE DESDITES BANDES, LEUR AURONT SANS CONTRAINTES, FOURNI DES LOGEMENTS, LIEUX DE RETRAITE OU DE RÉUNION SERONT CONDAMNÉS À LA PEINE DES TRAVAUX FORCÉS A TEMPS.
Le Préfet de l’Ardèche appelle spécialement l’attention des habitants des communes du Pouzin, de Baix, de Chomérac, de St-Lager-Bressac, de St-Vincent-de-Barrès, de Cruas, de Meysse et de Rochemaure sur ce dernier article. Il espère qu’ils répudieront toute espèce de solidarité avec des hommes frappés par la justice du pays et qu’ils ne voudront pas se rendre complices du crime qui s’est commis dans la Drôme. Il les prévient néanmoins que la force armée exercera de jour et de nuit la surveillance la plus active sur la rive droite du Rhône et que ceux d’entre eux qui, par une honteuse faiblesse ou par connivence, auront donné asile aux coupables seront recherchés et poursuivis conformément aux lois […]. ’

Le message est sans ambiguïté, pour le reste il fait confiance à l’habileté de sa police secrète ou au sens civique de ses concitoyens qui se chargent de le renseigner par quelques lettres anonymes. « Si vous voulez savoir où se cachent les réfugiés de Saulce venez demain à deux heures sur la grande route un quart d’heure avant Chomérac, vous trouverez quelqu’un qui vous le dira » promet « un ami de l’ordre » dans son billet posté de Privas  1354 . Des propriétaires du Bouchet d’Ajoux très mécontents des déprédations commises par les fugitifs hébergés chez Espic  1355 supplient le préfet de les en débarrasser :

‘« Trois individus armés qu’on dit être de la bende de Saulce se tiennent depuis huit jours au Bouchet d’Ajoux chez le plus riche du village ou bien à (sic illisible) chez le frère de meussier Espic. Ces gens là font du mal à nos récoltes en chassant les quailles. Ainsi vous feriez plaisir aux propriétaires du Bouchet d’Ajoux et des environs de faire partir ces gens là ou de les arrêter. Ils couchent chez Espic et sont bien armés »  1356 . ’

« Des personnes sûres et bien informées » affirment que trois ou quatre insurgés logent chaque soir chez Tracol, aubergiste à Saint-Laurent-du-Pape  1357 . Une « personne qui souhaite garder l’anonymat » met le commissaire de police d’Aubenas sur la piste d’une fabrique de poudre située à deux kilomètres d’Aubenas et destinée à « fournir des munitions à la démagogie »  1358 . L’informateur, tapi dans les blés d’un champ voisin, a repéré aux alentours du bâtiment en question « un monsieur de haute taille qui avait une grande barbe conduisant une voiture et accompagné de Cheynet, imprimeur à Aubenas ». Les deux hommes se seraient livrés à un bien étrange manège. Tout en conversant : « il n’y en a pas beaucoup cette fois, mais dans quelques jours il y en aura davantage », ils chargèrent « un baril qui fut placée avec peine sur la voiture ». D’après les paroles prononcées, le perspicace observateur croit identifier l’étranger comme originaire des environs de Nîmes. Pierre Louis Grégoire, du Pouzin ne craint pas de dévoiler son identité au préfet, mais il sollicite la faveur que sa déposition ne soit pas dévoilée aux juges, car « ils sont une troupe de très mauvais juges »  1359 … Il se plaint de la famille Babois, le père et le fils, qui l’ont surnommé « mouchard » et « tambour-major » et il ne peut pas « éviter » de répéter les propos offensants tenus par Auguste Babois « en présence de deux filles et une fame qui etet avec lui » : « le préfet de l’Ardèche va faire coupé toutes les roupètes des aristos ». De plus si le préfet « avait été bien indiqué », il aurait trouvé chez Babois « ce qu’il fallait ».

Quel crédit apporter à toutes ces dénonciations ? Les autorités ne doivent négliger aucune piste et les renseignements fournis permettent d’orchestrer des opérations de police. Le 25 juin 1851, le préfet adresse un rapport au ministre de l’Intérieur pour l’informer qu’il a déclenché une action dès la réception des renseignements anonymes transmis sur l’auberge Tracol. La maison a été cernée dans la nuit et a fait l’objet d’une fouille extrêmement minutieuse pour un résultat nul  1360 . Et pourtant…. Les renseignements fournis n’étaient pas dénués d’un fond de vérité. En fait, d’après un informateur du préfet de la Drôme, les services de police ont été simplement devancés :

‘« Il résulte d’un renseignement dont l'exactitude me paraît certaine que les informations qu’on vous avez soumis sur la retraite des contumaces dans l’auberge Tracol au Pape étaient vraies. Le jour où vous y envoyâtes du monde, il y en avait plusieurs qui étaient cachés dans la paille. Quelques instants avant l'arrivée de la gendarmerie un des leurs leur arriva tout essoufflé et les prévint que les gendarmes allaient paraître, ils se sauvèrent dans différentes directions »  1361 . ’

Le 6 juillet 1851, le commissaire de police d’Aubenas transmet au préfet un rapport au sujet de la descente de police effectuée dans la grange désignée comme servant de fabrique de poudre. Assisté par un juge de paix et une brigade de gendarmerie, il a fait perquisitionner la ferme en présence du propriétaire. La fouille a permis la découverte de quatre petites courges contenant 500 grammes de poudre. Interrogé, le fermier reconnaît avoir acheté un kilo de poudre chez un armurier  1362 . Après vérification, le commissaire reconnaît la bonne foi du propriétaire de la ferme mais il est bien décidé à faire toute la lumière sur cette affaire. Il convoque son informateur et réalise sa méprise : ils s’est trompé de ferme. La descente de police aurait dû se faire chez un ancien conseiller municipal dénommé Testut, dont l’habitation est éloignée de quelques centaines de mètres du lieu perquisitionné. Les résultats sont plus probants lorsque les agents secrets du préfet transmettent les informations.

Les opérations couronnées de succès se succèdent et contribuent à l’enthousiasme du ministre de l’Intérieur qui, le 9 août 1851, adresse une lettre de félicitations au préfet de l’Ardèche pour remercier « l’administration du zèle dont elle a fait preuve ». Dans la soirée du 24 juillet, le dénommé Brun, considéré comme l’un des auteurs des troubles de Saulce et de Cliousclat, est arrêté à Chomérac  1363 . Quinze jours plus tard, la gendarmerie à cheval de Baix consigne, dans un procès verbal  1364 , l’arrestation d’Anne Hélène, épouse Bagarre, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt décerné par le juge d’instruction du Tribunal de Valence depuis le 14 octobre 1850. Condamnée par contumace à cinq ans d’emprisonnement pour « rébellion en réunion envers les agents de la force publique », elle est immédiatement transférée sur Valence  1365 . Au mois de septembre, Bertrand, un fabriquant et trafiquant de poudre dans les cantons de Vernoux, Lamastre, La Voulte et Saint-Péray, considéré comme « l’un des anarchistes les plus dangereux du pays » est arrêté dans un cabaret de Privas. Interpellé à deux reprises, il avait à chaque fois réussi à fausser compagnie aux gendarmes  1366 .

Selon « l’intime conviction » des autorités forgée d’après les renseignements transmis par leurs indicateurs, si un tremblement insurrectionnel agitait la région, il est clair que l’épicentre se situerait en Ardèche et que ces projets de soulèvement entretiennent dans le département « l’effervescence qu’on y remarque et qui se manifeste en désordre si fréquents »  1367 . Les « répliques » des événements de Saulce et Cliousclat ont amené le préfet de l’Ardèche à renforcer les mesures autoritaires pour garantir l’ordre dans le département. Il n’est pas sûr qu’elles aient produit l’effet escompté. Ceux qui pouvaient avoir des connaissances ou des liens de parenté avec les fugitifs n’étaient pas prêts à rompre le lien de solidarité qui pouvait exister entre eux pour satisfaire aux nouvelles exigences d’une administration qui accentuait de plus en plus son contrôle des populations. Loin de dissuader les populations, les injonctions des autorités ont peut-être contribué à renforcer leur détermination ou à accentuer leur refus de coopérer. Cette observation trouve un écho dans les analyses de Miche Maffesoli qui a émis l’hypothèse de réactivité lorsque la puissance étatique veut imposer la normalisation de la société en quadrillant l’ensemble de l’espace social d’une manière coercitive. Ces manifestations d’opposition ou d’illégalisme » seraient les signes d’un « vouloir-vivre irrépressible »  1368 . Petit à petit, les populations des territoires concernées par les opérations de police « s’acclimatent » à la résistance aux autorités dont les interventions sont perçues comme iniques et bafouent leurs droits. Dès lors, il devenait peut-être plus facile de se poser en défenseurs des principes républicains de liberté et d’égalité en droits.

Mais il nous faut maintenant aller plus loin que cet exposé des faits pour affiner notre compréhension du fait « résistance » au coup d’État car, en suivant Paul-André Rosental :

‘« Deux comportements formellement identiques peuvent en effet avoir été conçus dans des circonstances hétérogènes, et deux comportements formellement différents dans des circonstances identiques. Encore une fois, c’est l’usage que l’individu fait d’une situation qui est ici déterminant, ce qui revient à dire que l’on ne s’attache plus à des comportements formels, mais aux processus dont ils ne sont que le produit. […] Les comportements ne sont pas mécaniquement déterminés : ils reflètent l’usage que fait  chacun de la marge de manœuvre dont il dispose dans une situation donnée, de son univers des possibles »  1369 . ’

Pour identifier ces choix spécifiques et ces « univers de possibles », il faut mettre au jour les réseaux de relation de ces insurgés. Mais avant, il reste à définir ce que nous entendons par « résister ».

Notes
1343.

Arch. dép. Ardèche 5M11. Le ministre de l’Intérieur au préfet en date du 10 avril 1851.

1344.

Arch. dép. Ardèche 5M11. Le sous-préfet de Largentière au préfet en date du 18 avril 1851.

1345.

Arch. dép. Ardèche 5M11. Le ministère de l’Intérieur au préfet en date du 1er mai 1851.

1346.

Arch. dép. Ardèche 5M11. Le sous-préfet de Tournon au préfet en date du 2 mai 1851.

1347.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le préfet de la Drôme au préfet en date du 5 mai 1851.

1348.

Arch. dép. Ardèche 5M9 Lettre de S., de Valence, au préfet en date du 20 mai 1851. Le café en question est situé en face d’une auberge tenue par Louis Pierre Perrin signalé dans la lettre. Une perquisition faite au mois de septembre 1850 dans son auberge n’avait rien donné et ce en dépit des recherches les plus minutieuses faites par les autorités. Arch. dép. 5M11, selon le rapport du juge de paix au préfet en date du 26 septembre 1850

1349.

Arch. dép. Ardèche 5M9 Lettre de S., ibidem.

1350.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le préfet de la Drôme, ibidem.

1351.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Brouillon de lettre du préfet.

1352.

Liste des noms dans Robert SERRE, 1851. Dix mille Drômois…. Ouv. cité p. 120. Jean Brun, 52 ans père de trois enfants a été arrêté avec un autre habitant du hameau de Combemaure. Ils sont incarcérés dans la tour de Crest avant leur transfert sur Lyon, le 23 octobre 1851. Le 31 décembre 1851, le conseil de guerre les condamne à dix ans de déportation. Jean Brun décède avant son embarquement, le 22 janvier 1852 dans sa cellule de la prison Saint-Jean de Lyon. Détails fournis par Robert Serre, idem, p. 121. Selon Roger PIERRE, Brun serait mort au bagne. Information dans Ah quand viendra la Belle, ouv. cité, p. 97.

1353.

Arch. dép. Ardèche 5M9. D’après la réponse transmise par le ministre de l’Intérieur en date du 27 juin 1851 qui reprend les termes mêmes de la lettre écrite par le préfet.

1354.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Billet anonyme posté de Privas. La date est illisible.

1355.

Un Jacques Espic né le 5 octobre 1808 demeurant au Bouchet d’Ajoux a conduit des insurgés dans la nuit du 4 au 5 décembre en direction de Privas. Voir précédemment. La commission mixte l’a condamné à l’expulsion du territoire français. Il est assigné à résidence à Barcelone mais il aurait bénéficié d’une grâce à la dernière minute.

1356.

Arch. dép. Ardèche 5M9 lettre anonyme au préfet, sans date.

1357.

Arch. dép. Ardèche 5M9. L’information initiale a été transmise par le sous-préfet de Montélimar à Ollivier chef de la colonne mobile dans la Drôme qui informe à son tour le préfet de l’Ardèche le 23 juin 1851.

1358.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le commissaire de police d’Aubenas au préfet en date du 3 juillet 1851.

1359.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Lettre de Pierre Louis Grégoire au préfet en date du 10 juillet 1851.

1360.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Rapport du préfet au ministre de l’Intérieur en date du 25 juin 1851.

1361.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le préfet de la Drôme au préfet de l’Ardèche en date du 29 juin 1851.

1362.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le commissaire de police d’Aubenas au préfet en date du 6 juillet 1851.

1363.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le préfet au ministre de l’Intérieur en date du 25 juillet 1851.

1364.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Procès verbal de la gendarmerie à cheval de Baix en date du 4 août 1851.

1365.

Apparemment il s’agit d’une erreur judiciaire. Par homonymie, Anne Hélène Bagarre aurait été confondue avec l’épouse d’un inculpé recherché dans la Drôme : Pierre Brune. Les autorités recherchaient en fait une femme née Bagarre épouse de Pierre Brune. Voir Robert SERRE, 1851. Dix mille Drômois… ouv. cité, p. 118.

1366.

Arch. dép. Ardèche 5M9. Le préfet au ministre de l’Intérieur en septembre 1851.

Les archives gardent la trace d’un fabricant de poudre portant le même nom et habitant dans la même région. Un rapport spécial de la gendarmerie du canton de La Voulte daté du 9 novembre 1851 informe le préfet de la mort accidentelle de Pierre André Bertrand alors qu’il fabriquait de la poudre dans une grotte souterraine située dans un bois au lieu dit le Garet, commune de Gilhac-et-Bruzac. Un mandat d’arrêt en date du 16 juillet 1849 avait été décerné par le juge d'instruction du tribunal de Tournon. Arch. dép. Ardèche 5M11. Pierre André Bertrand, originaire de Mirmande dans la Drôme était âgé d’une cinquantaine d’années. En décembre 1849, il avait été condamné à six mois de prison et à l’acquittement de 74,30 francs de frais de justice suite à la découverte au cours d’une perquisition d’un kilo de poudre et de matériel nécessaire à la fabrication clandestine de poudre.

1367.

Arch. dép. Ardèche 5M9. La préfecture du Rhône au préfet de l’Ardèche en date du 27 août 1851. D’après les renseignements transmis par le préfet de la Drôme, une réunion secrète nocturne présidée par Xavier Victor Larger s’est tenue dans les environs de Grâne. Devant un parterre de militaires dans lequel on pouvait voir un certain nombre de sous-officiers et de soldats du 13ème de ligne cantonnés dans le pays, Larger annonça la préparation d’un mouvement insurrectionnel dont le point central est situé en Ardèche. Dans ce même rapport, Larger est présenté comme un agent actif des sociétés secrètes de Paris. Au moment des événements du 15 mai 1848, il avait été protégé par Victor Crémieux, alors ministre du gouvernement provisoire. En août 1850, Crémieux achète 150 000 francs la forêt de Saoû au sud de Crest dans la Drôme et choisit Larger pour en être le régisseur. Pour plus de détails, voir aussi Robert SERRE, 1851. Dix mille Drômois, ouv. cité, p. 106 et 122.

1368.

Michel Maffesoli, La Violence totalitaire, Paris, Desclée de Brouwer, 1979 et Michel Maffesoli, L’Ombre de Dionysos. Contribution à une sociologie de l’orgie, Paris, Le livre de Poche, 1982.

1369.

Paul-André ROSENTAL, « « Construire le “macro” par le “micro” : Frédéric Barth et la microstoria », dans Jacques REVEL [dir.], Jeux d’échelles, déjà cité, p. 147.