C- Galerie de portraits

Bien évidemment, ces biographies seront nécessairement succinctes et ne prétendent pas être un « idéal-type » du résistant de Décembre 1851. Chaque personne étant confrontée au cours de son existence à « un choix des possibles », ces portraits veulent d’abord développer l’exemple d’une vie identifiée comme représentative d’un profil. Mais la seule volonté ne suffit pas à conférer le statut d’objectivité que l’on attend d’un historien  2152 d’autant plus que la visite de cette « galerie de portraits » nous engage dans un domaine sensible de l’écriture de l’histoire, surtout lorsque le « silence des sources » oblige à combler « les vides d’archives » par une narration du possible. L’historien doit garder son cap pour rester dans le domaine de l’histoire sans glisser dans celui de la fiction ou de l’uchronie. A chaque fois que nous serons confrontés, faute d’archives suffisantes, à une logique du probable, il sera nécessaire de donner les raisons pour lesquelles nous avons tenu tel facteur plutôt que tel autre primordial dans la reconstruction d’un cours d’événements de « l’histoire de vie » d’un personnage  2153 .

Trois moments d’identification des profils avaient été retenus : l’avant coup d’État avec les « initiateurs », l’intervalle de l’action immédiate avec les « meneurs » et les « suiveurs » et enfin le temps de l’après coup d’État avec les « suspects » et « fugitifs », les « altruistes et les victimes ». La présentation de cette exposition de « modèles » va se dérouler « à rebours », c'est-à-dire en commençant par les profils de l’après coup d’État pour terminer par les « initiateurs ».

Notes
2152.

« L’historien s’adresse à un lecteur méfiant, qui attend non seulement de lui non seulement qu’il raconte, mais qu’il authentifie son récit », Paul RICŒUR, Temps et récit, tome 1, p. 313.

2153.

Paul RICŒUR, idem, p. 329.