1849

10 janvier 1849. Henri Chevreau nouveau préfet de l’Ardèche.

21 janvier 1849. Incidents à Banne lors de la farandole des conscrits.Cocardes blanches et drapeau blanc.

28 janvier 1849. Circulaire du ministre de l’Intérieur Léon Faucher concernant les ouvriers sans travail et les indigents afin de les empêcher de gagner la capitale. « Les circulaires du 4 avril 1848, 31 juillet, 18 août, 3 et 6 octobre 1848 vous ont enjoint soit de refuser des titres de voyages aux ouvriers dépourvus de travail qui demanderaient à venir à Paris, soit de faire exécuter avec rigueur les lois et règlements concernant les vagabonds, les gens sans aveu et les individus qui voyagent sans papiers. La tranquillité de la capitale en dépend et cet intérêt doit dominer tous les autres ».

27 février 1849. Un bonnet rouge, « insigne de rébellion », est placé au-dessus du drapeau national de l’arbre de la Liberté à Ouvèze, faubourg de Privas. Sept personnes membres d’un cercle démocratique signalé par le commissaire ont été convoquées au parquet pour y être entendues.

5 mars 1849. Arrêté préfectoral ordonnant d’enlever les bonnets rouges et autres signes de ralliement non autorisés par la loi qui seraient arborés sur des places publiques et des maisons particulières.

15 mars 1849. Loi électorale obligeant les candidats à obtenir les voix d’un huitième des inscrits pour être élu au premier tour.

15 mars 1849. Le ministre de l’Intérieur au préfet : « on ne saurait attacher trop d’importance au choix des magistrats et des fonctionnaires dans les trois départements de l’Ardèche, de l’Hérault et du Gard. Ces trois départements sont réunis dans un même sentiment d’hostilité contre le gouvernement, sentiment constamment entretenu par les meneurs du parti anarchique ».

19 avril 1849. Lors de la visite du représentant du peuple, Laurent de l’Ardèche, à Bourg-Saint-Andéol, le menuisier Molurier est arrêté pour avoir chanté en public une chanson parlant de « République rouge, de bonnets de même couleur et de poignards ». L’arrestation aurait provoqué des troubles et des scènes de violence.

30 avril 1849. Intervention de l’armée française à Rome.

7 mai 1849. Protestation de l’Assemblée constituante contre l’attaque de Rome par les troupes françaises.

13 mai 1849. Élections des 750 représentants de l’Assemblée législative.

Mai 1849. Exécution de Daix et Lahr. Ces condamnés à mort avaient été accusés d’avoir massacré le général Bréa alors qu’il venait négocier un cessez-le-feu au moment des événements de juin 1848. Leur exécution a inspiré les paroles de la chanson Le Bal et la guillotine.

13 juin 1849. Manifestation à Paris des représentants de la gauche contre l’expédition de Rome violant l’article V de la Constitution : « La République française respecte les nationalités étrangères et n’emploie jamais la force contre la liberté d’aucun peuple ». Exil de Ledru-Rollin.

15 juin 1849. Le sous-préfet de Largentière : « Le courrier porteur des dépêches d’Aubenas a répandu ce matin à Largentière des nouvelles politiques d’après lesquelles une partie de l’assemblée législative avait été mise hors la loi, le président de la République dépossédé et Ledru-Rollin nommé dictateur ».

17 juin 1849. Arrestation de l’avocat républicain Demôle. Une phrase extraite d’une affiche signée par Demôle a été interprétée par la gendarmerie comme « un appel positif à prendre les armes ». la compagnie du 13e Léger en garnison à Aubenas intervient pour disperser la foule qui voulait s’opposer à l’arrestation. Le docteur Vigouroux, de Vals, et le tailleur Meyssonnier sont arrêtés pour propagande en faveur de la « république démocratique et sociale ».

18 juin 1849. Rapport du commissaire de police de Bourg-Saint-Andéol : « une bande de vauriens ont parcouru nos promenades en chantant des chansons exaltées : “la Marseillaise, le chant du Départ, Montrons à l’Univers comme on brise ces fers”. Avant de se retirer, ils ont crié : “vive Raspail, Barbès, Ledru-Rollin et toute la Montagne” ».

19 juin 1849. Loi interdisant les clubs. Les réunions politiques, les banquets politiques, les assemblées sont soumis à restriction.

Au cours du mois de juin 1849, le cabaret Chaussignand à Berzème, petite bourgade située sur le plateau du Coiron, accueillit une assemblée d’une quinzaine de chefs socialistes. Parmi les responsables, on remarqua le médecin Jean-Baptiste Vigouroux ; Jean Antoine Émile Nègre, l’architecte de Privas, capitaine de la compagnie des sapeurs pompiers de la ville et correspondant de Gent selon Mazon ; Pierre Malleval, cafetier à Privas (inculpé plus tard dans l’affaire du complot de Lyon et condamné au mois d’août 1851 par le Conseil de guerre de Lyon).

2 Juillet 1849. Arrêté préfectoral : « Vu la loi sur les clubs du 19 juin 1849, les clubs et autres réunions publiques de nature à compromettre la sécurité publique sont interdits ». 3K 84 n° 103.

Juillet 1849. Liste préfectorale de lieux publics à interdire aux militaires dans les gîtes d’étapes du département en conformité avec la circulaire du ministère de l’Intérieur en date du 27 juin 1849. « Lieux ou s’exerce une propagande active en faveur des idées socialistes ».

8 juillet 1849. Le commissaire de police de Bourg-Saint-Andéol signale un rassemblement d’une centaine de personnes réunies près de l’hôtel de ville pour entendre un discours de Bonnaud. Des propos les plus injurieux contre le gouvernement auraient été proférés. Demande de désarmement de la garde nationale.

9 juillet 1849. Élections partielles en Ardèche pour le remplacement de Pierre-Bonaparte.

27 juillet 1849. Fondation de l’Association pour la propagande anti-socialiste et l’amélioration du sort des populations ouvrières.

18 août 1849. Arrêté préfectoral : « toute distribution, tout colportage de livres écrits, brochures, journaux, gravures et lithographies sont expressément défendus à moins d’autorisation spéciale délivrée par le préfet ». 3K 84 n° 126

12 septembre 1849. Acquittement du ferblantier Rey de Saint-Péray accusé d’avoir excité la haine entre les citoyens en proférant : « les négociants, les riches et les nobles sont de la canaille et des voleurs ».

20 septembre 1850. Le maire de Chazeaux est suspendu de ses fonctions. 3K 129, n°420.

Octobre 1849. Condamnation de l’imprimeur Cheynet à six mois de prison et 10 000f d’amende.

16 octobre 1849. Demôle, détenu à Privas depuis le 18 juin pour affaire politique fait une entrée triomphale dans cette ville. « Plus de 800 personnes ont été à sa rencontre avec des torches et l’ont conduit jusqu’à son logement en chantant et criant “Vive la Montagne, les rouges, Raspail, Barbès” ».

31 octobre 1849. Message à l’assemblée de Louis-Napoléon Bonaparte. Il forme un ministère « selon ses vues  et responsable devant lui seul. Ministère du général d’Hautpoul.

9 novembre 1849. Rumeur en Ardèche : « Louis Bonaparte s’est emparé du pouvoir absolu mais il a été renversé par le peuple et c’est la Montagne qui gouvernait la France ». Affaire des « bonnets rouges » à Annonay.

3 décembre 1849. Arrestation aux Vans de quatre jeunes gens pour chant séditieux : « montre-nous ce fameux panache qui va si bien à notre Henri, reviens dans ta patrie avec les fleurs de lys »

5 décembre 1849. Arrêté préfectoral : « les chants, danses, promenades ou farandoles sur la voie publique, avec ou sans drapeau et tambours sont interdits de jour et de nuit », article 2 : « sont interdits les chants, déclamations, parades et concerts dans les cabarets, cafés, estaminets, débits de boissons et autres établissements publics ».