2.3.7.1. L’attaque et sa structure

Comme indiqué en section , dans ce travail, je considérerai que l’attaque ne peut contenir que deux éléments au maximum, en d’autres termes, ce constituant est maximalement binaire. Par conséquent, d’après ce principe, seuls deux types d’attaques sont possibles, les attaques simples qui ne contiennent qu’un élément et les attaques branchantes qui en contiennent deux. Pour les attaques simples, la tête correspond au seul segment présent dans ce constituant. Pour les attaques branchantes, la tête correspond au membre gauche du groupement consonantique (p. ex. Kaye, Lowenstamm et Vergnaud 1990). Ces représentations sont illustrées en (13).

(13) Représentations des types d’attaque possibles (les têtes sont soulignées)

Le français, comme toutes les langues romanes, permet ces deux types d’attaques (simples ou branchantes). Par contre, dans une attaque branchante, les types de segments possibles en position de dépendance sont limités Ainsi, d’un point de vue théorique, en français, comme dans toutes les langues du monde, les types de consonnes possibles en tête d’attaque sont plus nombreux que les types de consonnes possibles pour le second membre de cette attaque. En effet, une position de tête permet de légitimer plus de matériel qu’une position de dépendance, comme nous l’avons vu en section (). Ceci est vérifié en français, puisque la position de dépendance dans cette langue ne peut pas, par exemple, contenir des occlusives qui peuvent par ailleurs apparaître en position de tête d’attaque. De plus, en français, les semi-voyelles [j], [w] et [ɥ] qui se trouvent entre une consonne et une voyelle (p. ex. pieds [pje]) sont syllabées comme étant le premier membre d’une diphtongue montante légère (voir section suivante). Dans ce travail, seules les attaques branchantes possédant une liquide 6 en position dépendante seront présentées puisqu’elles constituent les attaques branchantes les plus typiques (Kaye, Lowenstamm et Vergnaud 1990 : 203). Pour les séquences occlusive-nasale-voyelle (p. ex. pneu [pnø]) ou occlusive-fricative-voyelle (p. ex. psoque 7 [psɔk]), on peut se reporter à (Kaye, Lowenstamm et Vergnaud 1990 : 203) pour une analyse sur leur syllabation. Ces séquences étant quasi absentes du corpus de Marilyn, la question de leur syllabation ne sera pas abordée dans ce travail.

Les données présentant l’acquisition des attaques branchantes par Marilyn seront exposées en section du chapitre 3. Nous verrons que selon l’obstruante qui précède et la nature de la liquide, les différents types d’attaque branchante ne seront pas acquis au même moment.