1. Acquisition des consonnes en attaque de syllabe non accentuée

1.1. Introduction

Dans cette section, je décris le comportement des consonnes en tête d’attaque de syllabe non accentuée (CVCV) que cette syllabe soit branchante ou non. Les consonnes ne se trouvant pas dans la tête du constituant ne sont pas comptabilisées (exemple : /l/ dans le mot plateau).

Comme indiqué dans la section précédente, 6181 des plus de 21000 mots ou expressions du corpus étudié comportent au moins une consonne en tête d’attaque de syllabe non accentuée, ce qui signifie que 29% des productions de Marilyn possèdent une consonne en tête de syllabe non accentuée. Ce nombre (6181 occurences) relativement peu élevé impose des limites statistiques. Par conséquent, la majorité des consonnes présentées dans cette section, sont également limitées en termes de nombre et sont même, souvent, totalement absentes de certaines sessions d’enregistrement. Je n’effectuerai donc pas d’étude entre la fréquence des consonnes cibles de Marilyn et celle de la langue adulte comme je le ferai pour les consonnes en tête d’attaque de syllabe accentuée.

Pour un aperçu général des consonnes tentées par Marilyn en tête d’attaque de syllabe non accentuée, j’indique, dans le tableau (72) ci-après, le nombre de fois où chaque consonne étudiée a été tentée.

On constate que ce sont les occlusives qui sont les plus représentées dans cette position (2652 occurrences). A contrario, les fricatives sont les consonnes dont le mode d’articulation est le moins représenté en position de tête d’attaque de syllabe non accentuée (1361 occurrences). Enfin, les sonantes représentent le deuxième mode d’articulation le plus tenté avec 2168 sonantes cibles. Pour ce qui est des nasales palatales et vélaires, elles ne sont pas présentes dans le corpus en tête d’attaque de syllabe non accentuée. Ces deux consonnes ne seront donc pas étudiées par la suite.

(72) Nombre des consonnes cibles en tête d’attaque de syllabe non accentuée

Dans la prochaine section, j’exposerai les données pour chacune de ces consonnes en fonction de leur pourcentage d’élision. Je suivrai en cela l’ordre du tableau (72) ci-avant en ce qui concerne la présentation par mode d’articulation. Comme nous le verrons, l’élision de la consonne en attaque de syllabe accentuée implique, en général, la troncation de la syllabe comportant cette consonne.