2.3.3. Fricatives réalisées

Dans cette section, je détaille les données concernant la réalisation des fricatives en position de tête d’attaque de syllabe accentuée par Marilyn.

Dans le graphique (107) ci-dessous, nous pouvons observer que seulement deux fricatives sont acquises à la fin de la période étudiée : la fricative alvéolaire non voisée /s/ et la fricative labiodentale non voisée /f/. Contrairement aux occlusives, dont la classe des non voisées est acquise avant les occlusives voisées, /v/ est la fricative qui, normalement, devrait être acquise en troisième par Marilyn puisqu’à la fin de notre étude c’est la seule fricative à approcher le seuil des 80% de réalisation.

Le fait qu’au moins trois des six fricatives ne soient pas totalement acquises à la fin de la période étudiée, nous empêche d’établir un calendrier d’acquisition exhaustif pour ces fricatives. Il est à noter, malgré tout, que l’ordre d’acquisition /s, f, v/, ressemble fortement à l’ordre en fréquences décroissantes des fricatives tentées par Marilyn, du moins pour la partie 1. Cette similitude entre fréquence des tentatives et calendrier d’acquisition n’étant uniquement établie que pour trois fricatives cibles, elle n’est pas suffisante pour proposer l’hypothèse d’une influence de l’une sur l’autre.

Les données présentées en (107), suggèrent aussi que le phénomène de dévoisement joue un rôle moins important que pour les occlusives. Ce phénomène est, malgré tout, bien présent, puisque les deux fricatives non voisées sont acquises avant leurs contreparties voisées.

Enfin, le lieu d’articulation semble jouer un rôle prépondérant puisque les fricatives post-alvéolaires ne sont toujours pas acquises à la fin de la période étudiée contrairement aux deux autres lieux d’articulation et à ce que nous avions pu observer pour les occlusives.

Dans la section suivante, je détaillerai le comportement des fricatives labiales et coronales. Nous verrons que, d’une part, comme pour les occlusives, nous pouvons diviser l’acquisition des fricatives en deux périodes, et que, d’autre part, le comportement respectif des labiales et des coronales diffèrent durant la première période.