Conclusion

Comme nous l’avons constaté dans les sections précédentes des substitutions et des élisions de consonnes ont lieu dans le parler de Marilyn dans des contextes restreints. Ces processus sont, pour certains, spécifiques à la position de la consonne dans le mot, comme la substitution des fricatives en tête d’attaque de syllabe accentuée par /l/, et pour d’autres, communs aux deux positions étudiées (tête d’attaque de syllabe accentuée et finale de mot), comme par exemple l’harmonie dorsale. Il convient donc de mettre en exergue les processus les plus intéressants, c’est-à-dire ceux qui pourront nous donner le plus d’informations sur le système phonologique de cette enfant, ainsi que le développement de ce système, pour les analyser dans la prochaine section. Certains faits établis dans les sections précédentes sont des éléments qui ont déjà été abondamment traités dans la littérature. Ils ne feront donc pas l’objet d’une analyse spécifique, comme par exemple le fait que les fricatives sont d’abord acquises en finale de mot avant d’être acquises en attaque (Edwards, 1996, Dinnsen 1996, Macken 1996). Néanmoins, je me référerai à ces travaux le cas échéant.

La majorité des processus que j’analyserai dans le prochain chapitre sont issus de la période initiale du corpus c’est-à-dire la période allant de 1;10.17 et 2;00.25. Certains de ces processus se prolongent au-delà de cette période. Durant cette période le système phonologique de l’enfant est celui présenté dans le tableau (178). On constate qu’en position de tête d’attaque de syllabe accentuée Marilyn possède un inventaire phonologique plus important qu’en finale de mot, ce qui correspond également à un des universaux implicationnels de la typologie : quelle que soit la langue du monde, le nombre de consonnes de son inventaire possible en position d’attaque est supérieur ou égal au nombre de consonnes de ce même inventaire possibles en position finale de mot (Blevins 1995). On peut noter également que les sonantes sont absentes de la position en finale de mot. Ce fait est en lien avec l’acquisition des représentations prosodiques par Marilyn et sera discuté dans le prochain chapitre.

(178) Inventaire des consonnes produites par Marilyn entre 1;10.17 et 2;00.25

Comme nous l’avons vu, il faut noter que cet inventaire est souvent perturbé par des restrictions sur les co-occurrences de consonnes dans le même mot.

Dans le prochain chapitre, j’analyserai donc les processus suivants :

D’autres faits seront également analysés mais ne porteront plus uniquement sur cette période (1;10.17 à 2;00.25) :