Très peu de travaux, ormis ceux de Legros (1989) se sont attachés à analyser la répercussion de la force émotionnelle sur la compréhension. L’utilisation du texte sur « l’Erika » a montré une intégration différente des composants textuels en fonction de leur connotation et de leur force émotionnelle.
Nous avons vu dans l’expérience 2 qu’une faible force émotionnelle intervenait sur le cours temporel de la représentation d’un texte macrostructural positif avec une facilitation en début de lecture. Pour le texte avec la macrostructure négative, cette faible force affecte la représentation de façon positive en fin de traitement.
L’utilisation de concepts fortement émotionnels a également permis de montrer une intervention dans le sens d’une facilitation en fin de traitement sur la macrostructure positive et en milieu de traitement pour une macrostucture négative.
Afin de compléter les données que nous avons recueillies dans l’expérience 2, nous avons choisi de mener une nouvelle étude sur l’influence de la force émotionnelle des concepts mais à partir des textes sur « Les courses en solitaire » en utilisant une épreuve inférentielle. Nous avons ainsi utilisé dans cette quatrième expérience, les deux textes issus de l’expérience 3 et nous les avons renforcé d’un point de vue émotionnel.
De plus, les résultats obtenus dans l’expérience 2 et dans l’expérience 3 démontrent clairement que des informations macrostructurales connotées différemment ne sont pas traitées de façon équivalente selon leur connotation émotionnelle et qu’il existe des différences en fonction du thème utilisé. C’est pourquoi nous continuons à observer cet effet afin de confirmer ou d’infirmer nos résultats précédemment obtenus sur cette thématique.
Premièrement, la force émotionnelle (forte vs faible) devrait intervenir sur la représentation construite en fonction de la connotation émotionnelle macrostructurale de l’information (positive vs négative). Comme nous l’avons déjà mentionné dans l’expérience 3, la thématique des « courses en solitaire » permet d’activer des informations positives et négatives chez le lecteur. Nous avons vu que les informations négatives ont tendance à perturber le traitement du sujet. Ainsi dans le cas de la macrostructure négative, un effet pertubateur devrait être observé que le texte soit fortement connoté émotionnellement ou faiblement connoté émotionnellement.
Pour la macrostructure positive, nous pensons que le sujet aura plus de facilité à traiter les informations lorsque le texte est faiblement connoté émotionnellement. En revanche, lorsque le texte sera fortement connoté émotionnellement, un effet pertubateur de l’émotion devrait se mettre en place.
Deuxièmement, cette force émotionnelle devrait également intervenir différemment en fonction de la connotation émotionnelle de la macrostructure mais également sur le cours temporel de la représentation.
Pour une macrostructure négative faiblement connotée, nous supposons que l’effet pertubateur prédit ne devrait se révéler que sur les premières étapes du traitement.
Pour une macrostructure négative fortement connotée, l’effet pertubateur prédit devrait se révéler sur l’ensemble du texte car plus le lecteur progresse dans le texte, plus il est confronté à une importante quantité d’informations négatives.
En ce qui concerne la macrostructure positive, nous attendons un effet pertubateur avec un texte fortement connoté émotionnellement sur les premières étapes du traitement. Avec une macrostructure positive faiblement connotée, un effet facilitateur devrait, au contraire apparaître dans les premières étapes du traitement.
Enfin, concernant l’influence d’un état émotionnel, nous cherchons, dans cette nouvelle étude à prouver l’effet de congruence émotionnelle obtenu par Bower (1981) que nous n’avons pas obtenu dans l’expérience 3.